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Minkovski

Publié le 11/09/2022

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« Minkovski Né en 1885, à Petrograd, après des études secondaires au lycée de Varsovie, il achève un cursus de médecine entre Munich et Kagan en Russie.

Collaborateur en 1914, en Suisse, du docteur Bleuler, l'inventeur de la schizophrénie, il vient s'engager en France comme médecin militaire.

Après une cam­ pagne où il se couvre de gloire, il reprend en France une acti­ vité de psychiatre à l'hôpital Henri-Rousselle.

Mais cette personnalité hors des normes universitaires devait bouleverser les rapports entre philosophie et psychiatrie.

Tout d'abord, par l'impression profonde qu'il avait subie très tôt des deux pen­ sem:s les plus déterminants de l'époque, Husserl et Bergson, entre lesquels il allait établit une synthèse dont la philosophie était incapable à ce moment-là, comme d'ailleurs plus tard. Sa première grande étude de psychopathologie sur la Schizo­ phrénie, en 1927, va illustrer cette double fécondation, en plaçant au centre de son explication de l'autisme l'hyp othèse d'une perte de contact vital avec la réalité.

« Le contact vital avec la réa­ lité, vise bien davantage le ton même, l'essence de la personna­ lité vivante, dans ses rapports avec l'ambiance.» C'est cette tension, résultante d'une multitude de facteurs, qui « établit cette harmonie merveilleuse entre nous et la réalité, harmonie qui nous permet de suivre la marche du monde tout en sauvegar­ dant la notion de notre propre vie», en somme juste ton de la vie, et de soi en face d'elle.

Le fou ne déraisonne pas; il a perdu l'accès à ce ton et c'est pourquoi, son étude nous enseigne. En 1925, il fonde L'Évolution psychiatrique avec, entre autres, Hesnard, Laforgue et Pichon.

Cette revue allait devenir le centre de rénovation de la psychiatrie française où, en particulier, la minutie de la description clinique, l'écoute du discours des patients allaient révéler l'étrange familiarité de leurs propos avec ceux des philosophes.

Ainsi, par exemple, Henri Ey, qui recevait dans les années cinquante l'héritage de L'Évolution psychiatrique, pouvait écrire : « Ils sont là ces malades, comme de pathétiques incarnations de tous les problèmes.... »

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