Martin Luther

« ther étaient qualifiés "d'hérétiques, scanda­ leux et insultants pour les ordres pieux".

En décembre de la même année, Luther brûla publiquement l'édit de Wittenberg, en décla­ rant: "Parce que tu as condamné la vérité de Dieu, il te condamne au feu." Entre-temps Luther était devenu un héros dans toute l'Eu­ rope.

Il fut appelé à Worms par Charles .

Quint, qui fit une dernière tentative pour le contraindre à révoquer ses "hérésies".

Le ré- sultat fut le même.

"Si, à l'appui des Ecritu­ res, on ne peut pas prouver que j'ai tort, je ne veux rien révoquer.

Dieu m'aide.

Amen." L'empereur se maintint tout aussi opiniâtre­ ment à son opinion et déclara qu'il continue­ rait à poursuivre Luther comme un hérétique notoire.

Lorsque Luther quitta Worms, il avait un laissez-passer, et sa première étape fut le château de Wartburg près d'Eisenach, où il traduisit le Nouveau Testament en alle­ mand, puis il revint à Wittenberg.

Les trois années suivantes, le luthéranisme se répandit largement.

Plusieurs souverains allemands s'y convertirent, tandis que Luther conti­ nuait à écrire.

L'imprimerie, invention récente, permit aux idées de Luther d'être aisément diffusées.

Vers 1520, à peu près trois cent mille exem­ plaires de son oeuvre circulaient.

Des étu- A gauche : Luther attaqua l'Eglise , catholique fondée particulière­ ment sur sa corruption et son dé­ sir des biens terrestres .

Il accusa l'Eglise de bâtir des églises et des cathédrales somptueuses, alors qu'elle refusait de venir en aide aux plus déshérités.

Cette illustra­ tion anticatholique représente des moines exerçant le commerce des indulgences pour augmenter le trésor du pape Léon X.

Ci-dessus : Luther fut un orateur captivant.

Cette peinture de son ami Lucas Cranach le montre tan­ dis qu'il prêche devant des fidèles con vertis au protestantisme .

diants se rendaient · à Wittenberg pour y étu­ dier auprès de Luther, et la ville devint ainsi la capitale spirituelle du luthéranisme, qui re­ jeta la Sainte messe et insista sur la fermeture des couvents .

Ces événements trouvèrent un écho dans toute l'Allemagne.

Luther était de­ venu le chef d'un grand mouvement reli­ gieux .

En 1524, un soulèvement des paysans alle­ mands se produisit.

Bien que de souche pay­ sanne, Luther s'opposa violemment aux atta­ ques contre la grande propriété, ce qui lui fit perdre un certain nombre d'adeptes, mais fortifia sa position comme allié des souve­ rains.

Les décisions de l'empereur, lors de la Diète de Spire en 1529, amenèrent certains souverains allemands à introduire une pro­ testation, d'où l'origine du mot "pro­ testant".

Dèux ans après, les souverains lu­ thériens formèrent la Ligue de Smalkalde qui comprenait les Etats de Prusse, de Brande­ bourg, de Saxe, de Hesse et quatorze villes de l'empire.

En 1530, ils présentèrent à l'empe­ reur la Confession d' Augsburg, profession de foi officielle de l'Eglise luthérienne, rédi­ gée par Philippe Mélanchton.

L'empereur accepta à contre-coeur ce qu'il ne pouvait dé- truire.

Luther avait atteint son but.

Il avait fait naître une Eglise chrétienne réformée, armée contre les tentatives de l'Eglise catho­ lique à la faire disparaître.

Le luthéranisme se répandit rapidement dans la plus grande partie de l'Allemagne, la Suè­ de, la Norvège et le Danemark.

La réforme contribua à l'indépendance et au nationa­ lisme, à l'anticléricalisme et à l'anti-impéria­ lisme et était par conséquent dirigée contre l'empereur.

Luther soulignait l'importance de ''la justification par la foi'' et la significa­ tion des doctrines du Christ, estimant que l'esprit et le coeur de l'homme dans la prière personnelle sont plus importants que les céré­ monies extérieures.

Cette révoi,Ution dans la pensée religieuse du XVIe siècle, fut réalisée par un seul homme courageux, doté d'une personnalité puissante: Martin Luther.. »