marivaux
Publié le 08/01/2015
Extrait du document


«
L’amour-propre apparaît pour fausser la nature.
C’est la découverte de son image.
Il y a une ivresse
trompeuse de l’amour-propre.
Cette ivresse est sans réalité, elle est un tourbillon de mots, une
invention de l’esprit.
Les plaisirs de la coquette sont cachés, elle les dose, les prépare, se ménage des
surprises qui la divertissent au lieu de la fixer, ne s’engage dans aucune de ses émotions, « tremble
sans inquiétude », « désire sans impatience », et « gémit sans être affligée ».
La coquette ne laisse
pas agir son sentiment, mais son esprit, et craint à ce titre de se laisser surprendre par l’amour.
Expérience et blessure
Après l’expérience du sentiment, l’individu n’est plus ce qu’il était auparavant.
C’est un traumatisme,
qui imprime à l’être un devenir, une orientation.
C’est le hasard qui en définitive détermine l’être à être
ce qu’il est.
Il est révélateur, et formateur.
L’intensité extrême du sentiment mène à l’insensibilité.
Devant le sentiment qui envahit le personnage, il y a un affolement (cf « Je ne sais où j’en suis ») qui
détruit l’accord où le personnage était avec lui-même.
Le pouvoir du sentiment est tel qu’il saisit
l’individu, pris alors de vertige.
Le pire des choix serait alors pour lui de se plaire à ce vertige qui le
dispense de prendre une décision et qui remplit presque toute sa capacité de sentir.
Les épreuves machinées par une volonté extérieure se révèlent finalement des preuves d’amour :
elles sont inspirées par le désir de ne pas laisser l’individu se fourvoyer dans un destin indigne de lui.
L’épreuve est en définitive l’expérience même de la vie ; elle seule est capable de conférer au naturel
la valeur d’une règle et à l’artificiel celle d’une vérité.
C’est par l’épreuve que l’amour peut se
déterminer, devenir conscient.
Un être n’est pas tout donné, il s’élabore à travers ses expériences, il devient.
L’épreuve : 1° révèle à
l’homme ce qu’il peut être (et qu’il ne savait pas encore qu’il pouvait être) ; 2° elle lui apprend ce qu’il
n’est pas, elle lui ferme la voie à tout ce qu’il aurait pu être.
C’est à ce prix que chacun devient soi-
même au milieu de tous.
Le théâtre de Marivaux met en scène des jeux réglés, des progressions fatales, où le hasard ne peut
intervenir.
Le dénouement de chaque pièce est donné dès le départ, et il n’y a pas d’autre
dénouement possible.
Il serait absurde de vouloir donner une suite à la pièce : celle-ci dit tout ce
qu’elle avait à dire.
Pour Marivaux le théâtre est présence réelle, mouvement actuel, spectacle immédiat.
C’est ce lieu où
toute présent humaine est active et féconde.
Structure dramatique de La Double Inconstance
La plupart des pièces de Marivaux sont en un acte.
Ici la division en 3 actes est liée à la complexité de
l’intrigue et à la vraisemblance psychologique.
Il faut donner au spectateur l’impression de
l‘écoulement du temps pour rendre plausible l’évolution des sentiments.
Les espaces entre les actes :
des ellipses de temps.
Parallélismes dans l’acte 1 : 2 scènes de colère et d’affrontement avec Trivelin (1 et 4)
2 scènes de compte rendu des échecs.
Les personnages se font écho (A et S sont ignorants des usages de la cour ; Lisette et Trivelin : même
incompétence.
Acte 2 : S est au centre des 4 premières scènes.
A mange.
L’acte commence in medias res .
Une
conversation est en cours (ressemble à I, 1).
Mais ici la colère de S a un autre objet (du prince vers.
»
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