Marco Polo

« Certains pa ssage s s ont absolumen t fanta stique s et il en est d ' autre s également, comme ce lui qui re­ trace la nai ssance de l'empire mongol, qui ne re spectent pas la vérité historiqu e.

Ma is cela n 'en­ lève rien au fait que le !ivre de Marco Polo est un de s ré cit s de vo yage les plu s capti v ants qui aient jamai s ét é éc rits.

C'est seulement de très nombreu se s année s apr ès la publication de ce t ou v rage que l' on s'e nquit de sa valeur gé ographique .

Marco Polo était né à Venise vers 1254 .

On ne sait rien de sa p rime jeune sse .

Alor s qu ' il était encore un enfant, s on père Niccolo et s on oncl e Matteo, qui se trou vaient à Con stantinopl e en vo ya ge d'affaire s, décid èrent de poursui vre jusqu 'au port de Sudak , s ur la mer Noire, où ex is tait déjà une colonie véniti enne .

En revanche , lor sque les frère s Polo veulent quit ­ ter Sudak pour Sar ai, la capit ale du c h ef mon gol Bark a, sur la Vol ga , ils s e trouvent en territoir e in ­ connu.

Durant leur séjour à Sarai, une gu err e éclat e ent i:e Barka et un des autre s prin ces mon ­ gol s.

Il leur es t alor s impossibl e d'emprunt er le C i-dess u s: La caravane de ch a­ m eaux des frè res Polo, lo rs de l eur v o yage vers l' Asie.

Il s 'agit d'u n d étail de la célè b re mapp e­ m onde cata la n e d ressée en 13 75 pour le ro i de Fra n ce.

Ci -desso u s: Kubil aï Kh an , qui reçu t les Eur opée ns mie u x q ue n 'im port e quel au tre s ou verain m ong ol a vant lu i.

O n le voit ic i q ui re m e tte sceau d'o r aux frè re s P olo durant le ur visite à la no u­ ve lle c apital e.

chemin du re tour vers Ve nise.

Nic c olo et Matt eo décid ent do nc de fair e un dé tour et de se dirig er tout d'abord ver s Boukh ara .

Ils y s ont en m êm e temp s qu'un amba ssadeur en rout e pour la ca pita ­ l e mon gol e Khanb alik (nom de Pékin à l 'époque ), qui séjo urn e dan s la v ille e t invit e l es frères Polo à l' acc ompa g ner.

Kubilaï Kh a n , le Gr a nd Maîtr e de l'empir e mon ­ gol , av a it des c onception s r ésolum ent diff ére nt es de celle s de ses préd écesse urs.

Il avait é té élev é dan s la doctrin e de Confuciu s et avait adopt é tou s les me illeurs élém ent s de la culture chinoise.

En tran s portant sa cour à Kh a nbalik , il avait permi s a u x barbare s mon gol s de déc ou vrir l'antiqu e civi­ lis ation du pays.

C'e st ain si qu e Kubilaï Khan reçut les mar chand s vénitien s avec la plus g rande courtoi sie et, lor squ ' ils partir ent , il leur remit un me ssage pour le pap e.

Dans ce mess age , il demandait au pape d e lui envoyer "ce nt homm es, é duqu és dan s la doc­ trine catholiqu e" , ain si que de "l'huile de la lam ­ pe qui brûle au-de ssu s du tombeau de Dieu à Jé ru­ salem ".

L'empereur mongol offrit même aux frè­ re s Polo un e plaquett e d' or qui leur garanti ssait gîte et tran s port dan s tout l'empire mongol.

Grâ ce au s auf -conduit de Kubilaï Khan, les voyageur s vénitiens pur ent retourner dan s leur ville natale en toute sécurité .

Mai s lor squ ' ils y furent arri vés, en 1269 , ce fut pour apprendr e que le pape était mort depui s un an .

Deux ans plu s tard , alor s que le nouveau pape n'avait pas e ncore été élu , ils décidèrent de repar­ tir pour l ' Orient.

Le fils de Niccolo, Marco, qui devait alors être âgé d'environ dix-s ept ans, les ac­ compagna .

En Pale stine , le légat pontifical , Te­ daldo de Plaisance, leur remit plusieurs lettres pour le Grand Khan.

A peine les Vénitien s l 'a va ient-il s quitt é qu'il s apprirent que Tedald0 avait accédé au Pontificat.

Aussitôt, ils rebrou ssè­ rent chemin.

Le nouveau pape leur donna sa bén é­ di ction et répondit à la demande de Kubilaï Khan en envoyant, non une centaine d'hommes culti­ v és, mais deux prêtre s.

Aucun des deux n'atteignit Khanbalik, mais les Polo purent néanmoins re-. »