Makarios

« dent du nouvel Etat.

Mais la constitution ne parut satisfaire ni les Cypriotes grecs, qui ac­ cusaient les Cypriotes turcs de dresser des obstacles, ni les Cypriotes turcs, qui repro­ chaient aux autres d'agir de façon injuste et préconçue.

Des combats s'ensuivirent et Makarios fit ap­ pel au général Grivas pour qu'il revînt à Chy­ pre avec des officiers grecs, afin de prendre le commandement de la Garde nationale cy- priote.

Makarios abandonna momentané­ ment l'idéal de l'Enosis.

Mais une junte mili­ taire, qui prit le pouvoir en Grèce en 1967, se tourna contre lui et décida d'appuyer la réu­ nion de Chypre à la Grèce.

Tandis que Ma­ karios s'était rendu à Moscou pour comman­ der des armes destinées à ses forces de police, le "gouvernement des colonels", très anti- Ci-dessous: Des troupes turques surveillent la Méditerranée.

En 1974, l'armée turque envahit Chypre après un coup d'Etat manqué , organisé par les diri­ geants militaires grecs .

Ci-dessus, à droite: Port de plai­ sance à Chypre .

Le tourisme est important pour l'économie de l'î­ le.

Depuis 1974 , les régions tou­ ristiques les plus intéressantes sont occupées par les troupes tur­ ques, comme Famagouste , par exemple .

communiste, envoya Grivas à Chypre pour y former un nouvel EOKA, qui devait renver­ ser le régime de Makarios.

Lorsque Grivas mourut au deout de 1974, Makarios se retourna contre l'EOKA et pria le gouvernement grec de rappeler tous les of­ ficiers grecs.

Or, le contraire se produisit, puisque les offi­ ciers grecs tentèrent un coup d'Etat contre Makarios, qui parvint à s'enfuir vers Malte, avec l'aide des Anglais.

A ce moment, l'armée turque débarqua à Chypre et conquit la partie septentrionale du pays, à peu près 40 o/o du territoire.

Cent quatre-vingt mille Cypriotes grecs environ furent chassés vers le sud.

L'O.N.U.

confir­ ma le souveraineté de Chypre, et Makarios revint, déclarant qu'il était prêt à mener un long combat pour chasser les Turcs et garan­ tir les intérêts grecs.

Les Turcs refusèrent de s'en aller.

Les Cy­ priotes turcs désiraient une île divisée avec un gouvernement central faible, tandis que les Cypriotes grecs n'accepteraient la division qu'au prix d'un gouvernement central fort et favorable aux Grecs.

Les tensions du coup d'Etat, l'invasion, l'oc­ cupation et les pourparlers difficiles eurent raison de Makarios, qui mourut en 1977.

Sa mort fit de Chypre un navire sans gouver- nail.

Selon certains, une solution du conflit serait trouvée plus facilement, après la dispa­ rition de Makarios.

D'autres pensaient que Makarios avait été le seul à avoir assez d'ascendant pour faire aboutir un compromis: ils s'attendaient à ce que l'île allât au-devant d'un avenir incer­ tain.. »