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Magellan l'explorateur

Publié le 22/02/2012

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Descendant d'une famille noble, Magellan rejoignit à l'adolescence la cour de la reine Éléonore à Lisbonne, pour servir en qualité de page. En 1595, il s'engagea dans la flotte de Francisco de Almeida. Sur les routes commerciales détenues par le Portugal en Afrique et aux Indes, il se distingua à l'occasion de plusieurs combats stratégiques et acquit une excellente expérience de la navigation. En 1514, de retour à Lisbonne après avoir servi avec les troupes expédiées pour prendre la forteresse marocaine d'Azamor, Magellan fit appel au roi Manuel Ier pour obtenir des ressources supplémentaires. Sa demande n'aboutissant pas, et ses services n'étant plus requis, il partit pour l'Espagne et abandonna sa nationalité portugaise. Avec le cosmographe Rui Faleiro, il offrit ses services au roi Charles Ier et lui proposa d'initier l'ouverture d'un itinéraire vers les Moluques, à l'est, en naviguant à partir de l'ouest, par la Terre de Feu. Cinq navires levèrent l'ancre en 1519 et, malgré une mutinerie, des désertions, le scorbut et la famine, Magellan passa avec succès le détroit qui porte aujourd'hui son nom et traversa le Pacifique par l'ouest, en débarquant à Guam. Il fut malheureusement tué par les indigènes de l'île de Mactan, aux Philippines, sans avoir pu achever sa circumnavigation. Juan Sebastian El Cano, à la barre du seul navire rescapé, le Victoria, rentra en Espagne en contournant l'Afrique. Il prouva ainsi, comme Magellan le pensait intuitivement, que la Terre était ronde.

« septembre 1519, Magellan partait pour la grande aventure dans laquelle nous allons le suivre avec d'autant plusd'intérêt que l'auteur de cet exposé a fait, lui aussi, ce voyage, quatre siècles plus tard, en simple touriste.

Ce quisuffit à faire comprendre combien les temps ont évolué ! Au moment où Magellan entreprit le fameux périple qui devait rendre son nom immortel, il touchait à la quarantaine.Ses portraits, souvent très fantaisistes, nous montrent une figure énergique et barbue.

Les traits sont durs, commec'est le cas pour tous les conquistadores d'alors dont Magellan avait la rudesse, pour ne pas dire la brutalité etaussi, malheureusement, quelque inclination à la perfidie, comme on le verra plus loin. De San-Lucar, l'escadre, après avoir touché aux Canaries et aux îles du Cap-Vert, gagna Rio-de-Janeiro où l'onpassa une quinzaine à se ravitailler en eau et en vivres frais.

Puis, cap au sud, on se dirigea vers l'estuaire de LaPlata et, de là, on cingla vers l'inconnu.

Longeant la côte, on pénétra dans nombre d'estuaires qui, peut-être,offraient une issue, menaient "de l'autre côté de l'Amérique".

Cette navigation à tâtons prit naturellement beaucoupde temps.

En mars 1520, les caravelles mouillaient dans la baie de Saint-Julien où j'ai séjourné et où se trouveaujourd'hui un porticule.

Nous y embarquâmes des fardos et des fardos de laine.

Là, les équipages se révoltèrent,dirigés par Luis de Mendoza, commandant d'une caravelle dont les mutins s'emparèrent, le 1er avril 1520.

Lasituation était critique.

Magellan y fit face résolument.

Un émissaire qu'il détacha auprès de Mendoza, soi-disantpour parlementer, poignarda traîtreusement le chef de l'insurrection et les rebelles, impressionnés, se rendirent.

Onen dépêcha quelques-uns pour l'exemple, et parmi eux le chapelain de l'escadre "qui avait mauvais esprit"...

dit lechroniqueur de l'expédition.

Magellan, on le voit, ne faisait pas de sentiment et ne s'embarrassait guère descrupules. C'est sur la rive de Saint-Julien également que, quelques semaines plus tard, l'on aperçut un homme de haute taille,un Indio, dont les pieds étaient chaussés de gigantesques mocassins en peau de guanaco.

"E un patagõe !..." (unpattu) s'écria Magellan...

et l'on donna à cette région le nom de Patagonie qu'elle porte encore aujourd'hui.

DeSaint-Julien, toujours cap au sud, on reprit la mer en octobre, soit au début du printemps austral, et quelquessemaines plus tard, la vigie signalait un cap que l'on baptisa les Onze Mille Vierges.

Là se trouve l'entrée orientale dudétroit portant aujourd'hui le nom de celui qui le découvrit.

Du large, le paysage est lugubre : interminable chapeletde hautes falaises grises, zébrées de noir ou de jaune et coupées, à rares intervalles, de brèches permettantd'entrevoir, s'étendant à l'infini, la vaste plaine de Patagonie, grise et fauve elle aussi, sans un arbre, si loin queporte la vue.

Côte déserte et déshéritée, morne steppe aux teintes neutres, infiniment monotones et que le soleillui-même, assez rare d'ailleurs, n'arrive point à égayer. C'est le 21 octobre 1520 que l'on pénétra dans le détroit, en longeant, au sud, une terre sur les rives de laquelle onvit rougeoyer de nombreux foyers, allumés par les indigènes.

C'était la terre improprement appelée, aujourd'hui, "deFeu", ce qui ne veut rien dire, alors que Magellan l'avait baptisée "Terre des Feux" (Tierra de los Fuegos ).

De cemot Fuegos vient d'ailleurs le nom de Fuégiens donné aux indigènes vaguant dans cette grande île.

Après trente-sept jours de périlleuse navigation entre des rives solitaires, au sein d'un paysage apocalyptique, on sortit, le 27novembre, du détroit que Magellan avait baptisé Todos los Santos.

Ce jour-là, au coucher du soleil, le descubridorvit miroiter devant lui l'immense étendue d'eau qu'il appela Pacifique.

Cet océan, c'était celui qu'avait entrevu, deshauteurs de l'isthme de Darien, sept années auparavant et à des milliers de kilomètres plus au nord Pedro Nuñez deBalboa ! A travers cet océan se lancèrent les trois navires qui restaient.

On passa plus de cent jours entre ciel et mer, sanspouvoir se ravitailler ni en eau ni en vivres frais.

Aussi le scorbut fit-il son apparition : vingt et un marins ysuccombèrent.

Le biscuit de mer, rongé des vers, et les salaisons étaient si répugnants qu'on prenait ses repas dansl'obscurité...

pour ne pas voir ce que l'on mangeait ! Au début de mars 1521, on avisa, dans l'ouest, une terre inconnue que Magellan baptisa les Mariannes ou îles desLarrons, vu les vols répétés que commirent, à bord des caravelles, les indigènes "dont l'adresse était prodigieuse",dit Pigafetta, et où l'on put se ravitailler.

Après quelques jours de repos, l'on reprit la mer pour atteindre, à Cebu, lesPhilippines.

Les indigènes se montrèrent accueillants : au bout d'une semaine déjà, un chef indigène se faisaitbaptiser avec une centaine de ses hommes.

Nommé roi de l'archipel, il entreprit aussitôt une expédition contre ses"sujets" de Mactan, une île voisine, expédition à laquelle Magellan, pour son malheur, voulut participer.

Cependant,les gens de Mactan, guerriers résolus, repoussèrent tous les assauts et passèrent à l'offensive.

S'ensuivit unepanique et Magellan, accompagné de quelques-uns des siens, tenta en vain de l'arrêter.

Atteint par une flècheempoisonnée, blessé à la tête d'un coup de poignard, le découvreur resta sur place avec huit de ses marins.

C'étaitle 27 avril 1521.

En vain del Cano (qui prit alors le commandement de l'expédition et qui amena, au début de 1522les deux caravelles restantes aux Moluques, très voisines) offrit-il aux indigènes forte récompense s'ils luirestituaient le corps de l'infortuné descubridor.

Ils refusèrent obstinément et, selon une légende, le crâne du grandnavigateur, par la suite, aurait orné la hutte d'un chef. Ainsi se termina, à quarante-deux ans, la trop brève et glorieuse carrière du grand navigateur.

Il est impossible, ici,de ne pas songer au sort d'un autre découvreur, l'illustre capitaine Cook, lequel, effectuant lui aussi un tour dumonde, périt massacré par les indigènes àHawaï, deux siècles et demi plus tard. S'il mourut avant d'avoir atteint les Moluques en les abordant par l'ouest, Magellan n'en avait pas moins accompli,faisant preuve d'une énergie et d'une persévérance presque surhumaines, la tâche qu'il s'était tracée.

Il avaitdécouvert cette "route par l'Amérique" dont il avait entretenu Charles Quint.

Il avait de plus franchi, lui premier, le. »

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