L'Argentine de Carlos Menem
Publié le 06/12/2018
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La politique extérieure, très respectueuse de la ligne des États-Unis, a permis de restaurer la confiance des pays européens en froid avec l’Argentine depuis la guerre des Malouines. Après avoir rétabli des relations diplomatiques avec le Royaume-Uni et envoyé des Casques bleus tant dans le conflit du Golfe qu’en ex-Yougoslavie, Carlos Menem a activement contribué à la création, le 1er janvier 1995, du Marché commun du Cône sud (Mercosur) réunissant l’Argentine, le Brésil, le Paraguay et l’Uruguay ; un marché qui constitue la troisième zone commerciale du monde. Cette entrée remarquée sur la scène internationale coïncide avec la personnalité de Carlos Menem, qui continue à séduire les Argentins, friands d’idoles. Les extravagances du président (fréquentation assidue de la jet- set, image de latin lover...) sont largement médiatisées. Tel un nouveau caudillo, le président argentin, dont l’effigie est omniprésente, a su imposer un véritable marketing politique. Aucun scandale (éventuelles ventes d’armes à l’Équateur, détournement de matériel militaire à destination de la Croatie, projets mégalomanes) n’a entamé sa popularité. Les Argentins apprécient ce personnage hors du commun, qui leur a promis de faire de leur pays la dixième puissance mondiale de l’an 2000.
Réélu le 14 mai 1995, au premier tour de scrutin, avec 47 % des voix, le président péroniste Carlos Menem peut être d’autant plus satisfait que son parti - le Parti justicialiste (PJ) - remporte la majorité au Congrès et onze des quatorze sièges de gouverneurs provinciaux.
Le P J prend ainsi le pas sur sa grande rivale, l’Union civique radicale (UCR) de l’ancien président Raul Alfonsin, divisée et reléguée à la troisième place sur la scène politique du pays, derrière le Front pour un pays solidaire (Frepaso), une coalition de centre gauche. Son premier mandat avait pourtant fait nombre de mécontents parmi les Argentins, qui ont vu s ’ajouter aux affaires de corruption les conséquences sociales d’une politique néolibérale de privatisation tous azimuts et de déréglementation.
Ce triomphe électoral est sans doute dû à la personnalité de Carlos Menem, dont le parcours a tout pour séduire une population désorientée.
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