Devoir de Philosophie

JULES RENARD

Publié le 23/04/2012

Extrait du document

Jules Renard, originaire du Nivernais, passe presque toute sa vie à la campagne; mais il est avant tout « homme de lettres « : son Journal (1887-1910) contient de curieuses révélations sur sa méthode de travail et sur le métier d'écrivain. Il publie d'abord des romans : L'Écornifleur (1893), cynique confession d'un jeune parasite qui s'est introduit dans un ménage bourgeois; Poil de carotte (1894), poignant témoignage sur la détresse d'une âme enfantine. Il compose ensuite des tableaux de la vie rustique : ses Histoires naturelles (1896) sont un album d'instantanés cocasses dont les, modèles sont des bêtes. Au théâtre, Jules Renard excelle surtout dans la pièce en un acte. Le Pain de ménage (1897) est un dialogue amer entre deux personnages qui, prisonniers d'un destin monotone, évoquent leurs regrets refoulés et leurs obscurs besoins d'évasion. Poil de carotte (1900), adapté du roman, révèle le goût de l'auteur pour l'observation minutieuse, son art du trait délié et son sens de l'humour cruel : « Tout le monde ne peut pas être orphelin «, dit le jeune héros; et ce mot si fort jette une vive lumière sur les profondeurs de son âme meurtrie. Styliste épris de perfection, Jules Renard procède par petites touches savamment nuancées, par égratignures de burin; chaque réplique porte; mais cet art un peu mécanique a ses limites : le souffle et le mouvement font défaut.

« JULES RENARD 1864-1910 A LA date du 10 décembre 1gog, on lit dans le Journal de Jules Renard : «Dîner Goncourt.

On ne veut pas voter pour Giraudoux parce qu'on ne veut pas voter pour Jules Renard.

» Qui, aujourd'hui, pense à Giraudoux à propos de Jules Renard? Qui pense à Jules Renard quand on parle de Giraudoux? En 1 gog, la parenté Renard-Giraudoux était évidente pour qui venait de lire les Provinciales.

Comme Renard, Giraudoux peignait la province et, comme lui, il le faisait avec humour et préciosité.

Sa manière ne devait pas tarder à s'élargir; pourtant, comme Renard, il ne s'est jamais délivré du maniérisme.

On peut craindre que pour les généra­ tions prochaines ce défaut ne le gâte de plus en plus.

Jules Renard naquit le 22 février 1864 à Châlons, dans le département de la Mayenne.

Il n'en avait gardé aucun souvenir.

Son père, François Renard, y était adjudicataire d'un lot de terrassements du chemin de fer de Laval à Caen.

Nivernais par ses origines, Jules revint tout enfant à Chitry-les-Mines dont il devait être élu maire en 1go4, et à Chaumot, commune voisine, sur l'autre rive de l'Yonne.

François Renard, homme rude, distant, brutal, sarcastique, paysan fils de paysans, avait gagné une petite fortune.

Il la perdit en partie.

Sur la mère du petit Jules, nous sommes, hélas! renseignés par Poil de Carotte.

Mme Lepic, c'est elle.

Son mari l'avait connue à Chaumont, en Haute-Marne.

Jules était leur troisième enfant, venu après une fille, Amélie (sœur Honorine de Poil de Carotte) et Maurice (grand frère Félix).

Dès 1874, interne avec son frère à l'institution Saint-Louis de Nevers, Jules acheva ses études au lycée Charlemagne, à Paris.

Bachelier en 1883, il ne savait encore dans quelle voie s'orienter lorsqu'il fit comme conditionnel une année de service militaire à Bourges et à Cosne.

La période qui suivit fut la plus dure de sa vie.

Aucun emploi stable, peu ou pas d'argent.

Un roman sur le chantier, quelques vers.

Enfin la rencontre d'une jeune fille pourvue d'une dot rondelette le tira d'affaire en 1888.

Au lycée Charlemagne, il avait été le condisciple du poète romano-symboliste Ernest Raynaud, membre du petit groupe qui allait fonder le Mercure de France et cherchait un jeune écrivain assez riche pour prendre un gros paquet d'actions.

Raynaud présenta Renard à ses amis.

On fit de lui le principal actionnaire de la nouvelle revue.

C'était à la fin de 188g.

Il avait publié en 1886 une plaquette de vers, les Roses.

En octobre 18g1 parut la Revue blanche pour laquelle il fit tout de suite des infidélités au Mercure.

Le climat de la Rive Gauche ne lui convenait guère.

L'esprit nébuleux du symbolisme s'accordait mal avec son goût de la minutie et de la précision : « C'est stupide », disait-il des vers de Mallarmé.

Il fréquenta beaucoup les théâtres.

On le voyait avec Jean Richepin, Marthe Brandès, Lucien Guitry, Huysmans, Goncourt, Descaves, Rostand, Tristan Bernard.

Il allait chez Alphonse Daudet sur qui, au lendemain de sa mort, il devait publier dans la Revue blanche un article si aigre, mais dont l'art de la petite touche ne pouvait pas ne pas lui plaire.

Il faisait carrière et ne cachait pas son désir d' « arriver», d'être de l'Académie.

Georges d'Esparbès a tracé de lui ce portrait : « Dès l'abord, l'air d'un monsieur pincé qui a bu du vetjus et qui se défie.

Cause peu, écoute par l'œil qui semble même perdu sous les paupières, dilaté comme certains yeux de reptiles.

Une barbe maigre et dure, d'un or JULES RENARD Plwto Rolltr•Violltt, Paris.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles