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John Ninet, un « fellah suisse » en Égypte

Publié le 03/01/2015

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mutisme le fascine. Il a appris l'arabe et s'est improvisé mé-decin homéopathe pour soi-gner les paysans. « La terre est tout pour le fellah ; son buffle, son lopin d'alluvion et sa famille constituent à ses yeux la plus haute somme du bonheur humain. Que va-t-il lui en rester ? » Dans les années 1860, tous se réjouissent du prodigieux es¬sor du commerce du coton. Seul John Ninet accusera le « boom » de cette culture de signer le malheur d'une terre surexploitée, soumise par des industriels étrangers à une monoculture intensive. Il en dénonce les ravages dans la Revue des Deux Mondes du 15 juillet 1866. On a cassé les machines, tué au travail des centaines de bêtes de som¬me, on a manqué de tout pour ne produire que du co-ton, les prix des denrées ha-bituelles ont flambé. La brè¬ve fortune des paysans leur a brûlé les doigts, et, à ce jour,
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« Ninet porte un regard lucide sur la situation : « Initier les populations agricoles aux avantages et aux secrets d'une culture intelligente eût été risquer d'ouvrir la porte à des idées incompatibles avec le genre d'e sclavage politi­ que et social dans lequel on les maintenait .

» Le fellah doit demeurer« une machine productive ».

Les revers du « boom » cotonnier E n 1843, John Ninet - qui deux ans plus tôt a épousé une jeune Grecque d'Alexan­ drie - obtient la gestion du domaine de Solimanieh, dans la province de Charkieh.

Lui qui se considère comme un « fellah suisse » aime ce « peu­ ple nilotique » qu'il connaît de mieux en mieux et dont le mutisme le fascine.

li a appris l'arabe et s'est improvisé mé­ decin homéopathe pour soi­ gner les paysans.

« La terre est tout pour le fellah ; son buffle, son lopin d'alluvion et sa famille constituent à ses yeux la plus haute somme du bonheur humain.

Que va-t-il lui en rester ? » Dans les années 1860, tous se réjouissent du prodigieux es­ sor du commerce du coton.

Seul John Ninet accusera le « boom » de cette culture de signer le malheur d'une terre surexploitée, soumise par des industriels étrangers à une monoculture intensive .

Il en dénonce les ravages dans la Revue des Deux Mondes du 15 juillet 1866 .

On a cassé les machines, tué au travail des centaines de bêtes de som­ me, on a manqué de tout pour ne produire que du co­ ton, les prix des denrées ha­ bituelles ont flambé .

La brè­ ve fortune des paysans leur a brûlé les doigts, et, à ce jour, dans les campagnes les mar- chands européens et levan­ tins font régner l'usure (pra­ tique interdite par l'islam).

Au cœur du nationalisme L es dettes accumulées par le khédive lsmaïl Pacha, arrivé au pouvoir en 1863 et qui accélère la politigue de modernisation de l'Egypte, vont le pousser à saigner son propre pays.

« La position du paysan égyptien est insup­ portable.

Le fellah en arrive ­ ra bientôt à ne plus pouvoir toucher à ses récoltes .

D'un côté, les moudirs et les collec­ teurs, qui exigent les taxes et les impôts par anticipation ; de l'autre, les usuriers grecs, syriens, chrétiens et juifs, qui prêtent au paysan l'argent dont il a un urgent besoin pour satisfaire le fisc et ense­ mencer ses champs.

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