Jean Calvin

« Quoique puissant, Calvin ne fut pas intransi­ geant.

En fait, la plupart de ses règles conte­ naient un compromis.

Le gouvernement de la ville put agir en sorte qu'il eût droit à une voix dans l'élection des pasteurs.

Lorsque Calvin tenta d'obtenir la fermeture des taver­ nes, les citoyens s'y refusèrent, et, lorsqu'en 1546, il rédigea une nouvelle ordonnance pour interdire l'usage des prénoms non bibli­ ques, les habitants de Genève, ne s'en souciè- A droite : Jean Cal vin rel qu ' il fut caricatur é par ses élève s.

Con­ traint de fuir la France catholique à cause de s es idées radicales, il se fixa à Genève, où il installa une dictature religieuse rigide.

Même les maisons des citoyens pou­ vaient être visitées en cas de signes de non-orthodoxie .

A gauche: La propagation du protestantisme durant le XVIe siècle, en Europe.

A va nt 1529 , il n'avait que quelques adeptes en Allemagne centrale (en noir).

Vers 1555 , il était devenu la reli­ gion la plus importante dans la plus grande partie de l'Allemagne et de la Suède (en brun) .

Vers 1600, ce fut le cas pour presque toute l'Europe du nord (en gris).

A droite: Cal v in prêchait la so­ briété et la simplicité comme les bases de la foi chrétienne.

Il con­ damnait les bâtiments et les vête­ ments somptueu x, et le culte des saints de l'Eglise catholique ro­ maine.

Cette église protestante à Port Washington, à Long Island, dans l'état de New York, est construite sans fioritures inutiles.

Le protestantisme insiste sur la li­ berté de l'exercice de la religion à l'intérieur des doctrines de la Bi­ ble.

De nombreuses communau ­ tés pauvres prenaient soin elles­ mêmes de l'endroit où les serv ices auraient lieu.

Le principe de la li­ berté de l'exercice de la religion contribua fortement à l'édifica­ tion des nombreuses sectes qui existent actuellement à l'intérieur du protestantisme.

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rent pas.

Les conceptions de Calvin sur la re­ ligion différaient essentiellement de celles de Luther par l'accentuation de la prédestina­ tion.

Cette théorie soutenait que la finalité de l'homme était préétablie: la félicité éternelle ou la damnation.

Cette conception n'était pas nouvelle.

Des théologiens préchrétiens, tels que saint Augustin et saint Thomas d'A­ quin, l'avaient déjà considérée comme un élément important de la foi chrétienne.

Mais Calvin considérait la prédestination comme un point capital.

Il prétendait que le Christ n'était pas mort en croix pour toute l'huma­ nité, mais seulement pour un certain nombre d'élus.

Des sept sacrements de l'Eglise catho­ lique romaine, il n'en subsista que deux: le baptême et la communion, qui furent consi­ dérés comme purement symboliques.

Genève devint, grâce à Calvin, la Rome de l'Europe protestante.

La ville fut envahie par des réfugiés français, qui avaient échappé aux persécutions organi­ sées par les catholiques en France.

Ils soutinrent Calvin et, parfois même, de­ vinrent pasteurs.

Des protestants d'Italie, d'Espagne, d'Angleterre, d'Ecosse et des Pays-Bas vinrent grossir les rangs calvinistes.

Pendant cent ans, les calvinistes formèrent la plus forte puissance de l'Europe protestante, qui -par le biais du puritanisme anglais -de­ vaient propager l'évangile dans le Nouveau Monde.. »