Ivan le Terrible

« propres conseillers, qui préféraient voir le pays s'agrandir vers l'est.

Ivan ne tolérait pas les contestations.

En 1564, il annonça qu'il allait abdiquer.

C'était du bluff, mais il réussit.

Les boyards et les ecclésiastiques craignaient la fureur du peuple, si le trône de leur "petit père" avait été pris par un autre.

Ils supplièrent Ivan de changer d'avis.

Lorsqu'il eut fait connaître ses conditions, Ivan réintégra le Kremlin en souverain absolu.

Ivan se fixa deux buts: il voulait atteindre la Baltique et écraser les boyards.

L'entreprise de la Baltique échoua en 1582 par la signature d'un accord.

Son se­ cond but eut plus de succès.

La violence maladive d'Ivan n'avait fait qu'augmenter après la mort d'Anastasie.

Il entreprit la destruction des boyards en in­ staurant l'opritchnina ("réserve"), sorte d'a; panage exclusif du souverain, qui divisa le pays en deux parties.

La première (quelques quartiers de Moscou, 27 villes et 18 districts) dépendait directement du tsar et était admi­ nistrée par sa police personnelle, les opritch­ niki, la seconde, la zemchtchina ("terre, pays"), était administrée par les représen­ tants de l'ancien régime.

Ivan IV confisqua les possessions des boyards, qui compor­ taient des quartiers de Moscou et des villes entières.

Les habitants étaient déportés et leur place était prise par des partisans d'Ivan, soigneusement choisis.

Les opritchniki obtin­ rent une puissance illimitée afin d'étouffer toute traîtrise.

Ils se dévouèrent à leur tâche avec une grande cruauté.

Durant l'hiver de 1570, Ivan s'en fut vers Novgorod, à la tête de son armée.

Sous le prétexte de punir la vil- Ci-dessus: La coiffe de Monoma­ que, sertie de bijoux, d'une croix, et bordée de zibeline.

Ci-dessus : En 1552, l'armée d'I­ v an occupe Kazan.

Ci-dessous: En vieillissant, Ivan contrôlait de moins en moins ses humeurs violentes.

Ce tableau de Repin le représente avec son fils aîné, qu'il frappa tellement fort qu'ille tua.

le pour avoir hébergé qes traîtres, il permit à ses opritchniki de martyriser et de tuer des milliers de gens.

Les opritchniki ravagèrent tout ce qu'ils purent.

Après leur lâche intervention contre l'armée tartare qui atta­ qua Moscou et la pilla en 1571, Ivan soupçonna même les opritchniki de trahison.

Il agit envers eux, comme avec beaucoup de boyards.

Les boyards formèrent de nouveau le noyau de la puissance, tout en servant un maître absolu.

Vers la fin de sa vie, Ivan était plutôt pitoyable qu'effrayant.

Malade, il craignait la colère divine pour ses péchés.

Un jour, au cours d'une colère, il tua involontai­ rement son fils ·aîné.

Il se consuma de tristes­ se.

Quelques années plus tard, après son dé­ cès, la mort du tsarewitch (le fils du tsar) fut le début d'une âpre lutte pour la puissance.. »