Ibn Saoud

« le fils de Hussein, Abdullah, fut proclamé émir de Transjordanie, et son fils Fayçal, roi d'Irak.

Ces deux régions avaient été ravies aux Turcs, puis placées sous mandat britan­ nique par la Société des Nations.

Ibn Saoud, craignant d'être encerclé par la famille Hus­ sein, lâcha ses partisans fanatiques sur le Hedjaz.

Ils battirent et exilèrent Hussein, et annexèrent le Hedjaz à l'Arabie Saoudite.

Maintenant qu'Ibn Saoud avait reconquis presque toutes les possessions de ses ancê­ tres, il se consacra plutôt à gouverner qu'à guerroyer.

Il nomma son fils Saoud à la tête de la province de Nadjd et son second fils, Fayçal, gouverneur du Hedjaz et ministre des Affaires étrangères.

Ibri Saoud voyagea à travers son royaume, à la façon arabe tradi­ tionnelle, visitant chaque région, s'intéres­ sant à toutes les questions, rendant la justice Ci-dessous : Des bédouins gardant leurs troupeaux .

Le mode de vie primitif des bédouins est menacé par le rapide progrès technique de l'Arabie Saoudite.

En trente ans, l'Arabie Saoudite est passée du stade de pays féodal arriéré à ce­ lui de puissance économique pé­ trolière.

Ci-dessus: La capitale Riyad, une ville prospère.

Ci-dessus, à droite: Une technolo­ gie progressiste et une occidentali­ sation croissante se heurtent à la sévère ligne de conduite islamique religieuse et légale.

Le jouet est encore appliqué publiquement pour les infractions graves.

et offrant son aide.Il convainquit de nom­ breux nomades bédouins de se fixer autour des sources et mit fin à la pratique des atta­ ques sur les pèlerins se rendant à La Mecque.

Il rencontrait des dirigeants locaux et s'entre­ tenait avec des visiteurs, au cours de fêtes où des moutons et des chameaux entiers grillés étaient servis.

Dans les années trente, Ibn Saoud octroya des concessions pétrolières à une firme américaine, qui découvrit d'im­ menses terrains pétrolifères.

Mais la Seconde Guerre mondiale empêcha leur exploitation complète.

Officiellement neutre, Ibn Saoud put servir d'intermédiaire entre les Alliés et les puissances de l'Axe (l'Allemagne et l'Ita­ lie).

Après la fin des hostilités, l'argent rap­ porté par le pétrole commença à affluer.

Grâce aux conditions favorables qu'il sut ob­ tenir, les revenus d'Ibn Saoud s'accrurent de soixante millions de dollars en 1950 à deux cents millions en 1952.

Le roi consacrait une grande partie de ce pactole à lui-même et à sa nombreuse famille (environ cent quarante enfants).

Il distribua également d'important~ subsides à ses sujets et fit des plans pour construire des routes, des chemins de fer, des ports, des aérodromes, des travaux d'irriga­ tion, des écoles et des hôpitaux.

L'argent apporta de multiples avantages ma­ tériels à ce roi et à son peuple.

Il amena aussi les inconvénients d'une modernisation trop rapide pour un peuple du désert brusque­ ment confronté à la civilisation occidentale.

On raèonte que, peu avant sa mort, Ibn Saoud était découragé et en proie au désar­ roi.

Il voyait ses convictions religieuses em­ portées par un fleuve de pétrole.

Ses fils héri­ tèrent ce dilemme et choisirent momentané­ ment une solution acceptable entre l'ancien mode de vie et le confort du monde moderne.. »