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Homère

Publié le 03/05/2011

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Les Grecs attribuaient les deux grandes épopées de l'Iliade  et de l'Odyssée  au poète Homère, dont le nom signifie “l'aveugle”. L'historien grec Hérodote situa la vie d'Homère quelque quatre cents ans avant son époque, c'est-à-dire au IXe siècle avant JC. Son lieu de naissance reste incertain, pas moins de sept cités ioniennes ayant affirmé qu'il était né sur leur sol. Ce qui est sûr en revanche, c'est que les Grecs ne remirent jamais en cause son existence et attachèrent son nom aux deux épopées majeures de leur civilisation. Selon la tradition, il aurait dirigé une école de rhétorique, puis voyagé dans toute la Méditerranée avant de finir ses jours sur l'île d'Ios en vieillard aveugle, qui attirait par ses récits des gens venus de toute la Grèce pour l'écouter.      

     

Ses deux principales épopées ont été mises par écrit pour la première fois au VIe siècle avant JC, par Hipparque, fils du tyran athénien PisistrateP2350. La différence de style entre les deux œuvres persuada certains historiens qu'elles n'étaient pas du même auteur. La critique moderne considère que les poèmes homériques sont issus d'une tradition orale mycénienne et contestent l'existence historique d'un Homère en chair et en os. Quelle que soit leur origine, l'IliadeL095M3  et l'OdysséeL095M1  ne sauraient se réduire à une simple collection de récits : ce sont des créations artistiques structurées et il est difficile d'admettre que, dans leur forme actuelle, elles n'eurent pas un auteur unique. Pourquoi ne pas l'appeler Homère ?      

 

« chanteurs.

Quelques poètes plus ambitieux auraient d'abord fondu ces chants primitifs en de petites épopées plus complexes.

Les derniers arrangeurs auraient puisé dans ce trésor les maté­ riaux divers avec quoi ils auraient maçonné, en les harmonisant tant bien que mal, les architectures des épopées définitives.

Les maîtres récents de l'hellénisme français, Maurice Croiset et Paul Mazon notamment, ont cherché à faire prévaloir une conception infiniment plus nuancée de la genèse de l'œuvre homérique.

A l'origine de chaque poème ils placent un petit nombre de chants distincts.

Mais ces chants, susceptibles d'être récités séparément, n'étaient que les épisodes successifs d'une même action; ils formaient, dès l'origine, un groupe solidaire.

Des apports successifs, les uns dus au premier poète, d'autres à des continuateurs fidèles à la pensée initiale, seraient venus se greffer sur le tronc primitif.

Ainsi l'œuvre finale serait née au cours des siècles d'un développement continu et en quelque sorte organique.

Victor Bérard enfin, commentateur diligent de l' Oqyssée, a enseigné, lui aussi, que l'épopée grecque était le fruit d'une longue série de tâtonnements et de créations.

Cette lente genèse aurait été l'œuvre d'aèdes professionnels, peut-être groupés en collèges, comme les Homérides de Chios.

Ces aèdes auraient puisé une bonne part de leur inspiration dans les littératures de l'Orient : égyptienne, chaldéenne et phénicienne.

L' Oqyssée notamment ne serait dans certaines de ses parties que la transposition romancée et poétisée d'un ancien périple phénicien.

Les monuments finaux, l'Odyssée et l'Iliade, résulteraient de la synthèse relativement tardive d'épopées anciennes plus courtes, synthèse effectuée par le clan des Homérides.

Homère ne serait qu'un nom, un pavillon, commode et glorieux, destiné à couvrir un bagage littéraire hétérogène emprunté ou dérobé aux répertoires les plus divers.

Est-il possible de l'extraire de cette nébuleuse, de lui rendre vie et de le restituer à l'histoire? HOMÈRE ET LE MONDE GREC AU VIle SIÈCLE AVANT JÉSUS-CHRIST L' Oqyssée raconte le retour d'Ulysse dans son île d'Ithaque - qui n'est sans doute pas la moderne Thiaki, mais Leucade, - comment il trouve son manoir pillé et envahi par les préten­ dants à la main de sa femme Pénélope, comment, déguisé en mendiant grâce aux artifices d' Athéné, il subit leurs injures, ourdit et réalise sa vengeance, avec l'aide de son fils Télémaque et du fidèle Eumée.

Un des thèmes essentiels de cette Oqyssée, c'est la fidélité de Pénélope.

En butte aux entre­ prises des prétendants, elle vit inébranlée dans l'attente de l'époux disparu.

A ce modèle de foi conjugale, le poème, dès les premiers vers, oppose en termes véhéments la conduite criminelle de Clytemnestre, l'épouse adultère.

Après avoir fait assassiner Agamemnon, son mari, Clytemnestre a épousé Égisthe son complice, qui est monté sur le trône à son côté.

Quelle tentation de rapprocher cette tragédie légendaire du drame très historique qui, en 687, donna à Gygès la couronne de Lydie! Gygès séduisit la reine, avec son aide tua le roi Candaule, l'épousa et devint roi, comme Égisthe, par l'adultère et l'assassinat.

En flétrissant le crime d'Égisthe, en célébrant sa juste mort, l'auteur de l' Oqyssée n'aurait-il pas voulu vouer à l'exécration la mémoire du roi lydien, tombé sous les coups des Cimmériens, en 652, de l'ennemi des villes éoliennes et des cités ioniennes de Smyrne et de Colophon qui sont précisément celles où, d'après la tradition, Homère aurait vécu? L'hypothèse est d'autant plus tentante qu'il n'est pas impossible de découvrir également dans l' Iliade, tissés dans la trame romanesque, des thèmes inspirés par les préoccupations politiques qui agitaient le monde hellénique du vue siècle av.

J.-C.

L' Iliade chante un épisode de la légendaire guerre de Troie, au cours de laquelle les contingents achéens conduits par Agamemnon s'étaient heurtés non seulement aux forces d'Ilion, mais à la coalition de tous les peuples de la Troade accourus au secours de la capitale qui devait finalement succomber sous les coups des troupes du roi de Mycènes.

Or, aux environs de l'an 700, les colons grecs venus de Mitylène, dont la famille royale pré­ tendait précisément remonter à Agamemnon, avaient occupé l'emplacement présumé de la vieille cité conquise jadis par leurs ancêtres et y avaient fondé une Ilion nouvelle, qu'ils disaient naturel­ lement l'héritière légitime de la capitale du roi Priam.

Eux aussi, comme les anciens héros dont ils se réclamaient, se heurtaient à l'hostilité des cités indigènes de la Troade intérieure, et notam-. »

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