HO CHI MINH ETAIT-IL COMMUNISTE ?

« ensuite communiste.

Nous verrons que ce changement de nom coïncide avec une certaine condensation d'une pensée qu'il n'était pas seul à défendre.

Et que ce nompourrait être le messager d'autres penseurs vietnamiens, qui se réincarnent en un seul homme. Nous finirons sur Ho Chi Minh, qui de retour « au pays » se choisira son dernier nom, afin de se préparer aux fonctions de chef d'État.

Mais, c'est aussi à partir de cemoment qu'il commencera à être écarté du pouvoir, comme cet « oncle Ho » qui sera présenté comme un grand-père bienveillant, mais surtout devenu historique etinoffensif pour le nouveau pouvoir Vietnamien en place. Dans un souci de clarté, nous utiliserons le nom « Ho Chi Minh » durant tout le devoir, même pour évoquer les périodes où il n'utilisait pas ce nom. Nguyên Tât Thành B.

Le Vietnam Rappels historiques Pour comprendre ce qui va conditionner la vie du futur Ho Chi Minh, il est nécessaire de s'intéresser à l'histoire même du Vietnam.

Sans entrer dans tous les détailshistoriques, car ce n'est pas ici notre objet principal. Il faut retenir que le Vietnam avant d'être dessiné comme il l'est actuellement, était un assemblage de provinces gérées par une royauté et un système féodal.

Pendanttrès longtemps, ces provinces n'ont eu de cesse de subir les invasions et dominations de la chine.

La France qui installera un protectorat avec l'Indochine (Vietnam-Cambodge-Laos) n'arrangera pas les choses quand va naitre Nguyen Tat Thanh.

Le Vietnam rêve donc depuis très longtemps de son indépendance.

La déterminationet le désir d'indépendance de ses habitants ne cesseront jamais.

Les français en perdant l'Indochine, puis les États-Unis d'amérique avec la chute[1] de Saigon en1975, le comprendrons trop tard.

Les histoires et les légendes ne manquent pas dans la conscience collective vietnamienne.

Des héros qui repoussent à eux seuls desarmées entières de chinois.

Des faits de guerre plus ou moins réels, des actes de résistances accomplis par des hommes et des femmes du peuple sont légions dansl'imaginaire vietnamien.

D'ailleurs, Ho Chi Minh Ville (Thanh Pho Ho Chi Minh) regorge de noms de rues à la gloire de ces faits « historiques », comme les deuxsoeurs Trung (Hai Ba Trung) qui furent à la tête de mouvements de résistance contre la Chine, ou Dong Khoi (la victoire, tout simplement) C'est dans ce contexte historique que va naitre le futur Ho Chi Minh, mais c'est aussi dans la société vietnamienne qu'il sera éduqué.

Nous parlons de cette évidence,car la société vietnamienne et sa structure composèrent un ingrédient fondamental dans la suite des événements et du choix des actions politiques. L'esprit vietnamien Chaque pays a son histoire et son esprit, et ces deux données provoquent son avenir.

Le Vietnam semblait attendre d'une certaine façon le communisme.

Avant decontinuer de parler du plus emblématique des Vietnamiens, arrêtons quelques instants sur l'esprit même de son pays. Le Vietnam a toujours été un paradoxe, car malgré ses rêves d'indépendance, la structure même de la société vietnamienne a toujours été divisée et hiérarchisée.Entre les élites (les mandarins), la noblesse et le peuple, les échanges ont toujours été très cloisonnés.

Si on ajoute à cela, le respect des anciens, de la famille et destraditions poussé au paroxysme, où chacun est a sa place et ne peut que difficilement en bouger a semble-t-il été un terreau adéquat pour les politiques decolonisation française, puis l'implantation du communisme dont se servira Ho Chi Minh pour puiser l'énergie nécessaire au soulèvement de tout un peuple.

« [LeVietnam] depuis les années 1620 n'a été réellement unifié que pendant moins d'un siècle.

Son histoire frappe par le contraste entre la vitalité de la consciencenationale des Vietnamiens et la fragilité, la faible aptitude au changement de leurs systèmes politiques.

[…] le rêve de l'état national moderne n'a cessé de hanter[...] »[2] Ce qui fait que le contexte dans lequel nait Ho Chi Minh est dans l'esprit même du Vietnam et que la france présente aussi à cette époque n'a fait ques'implanter et poursuivre la marche de la société vietnamienne.

Nous ne ferons pas dans ce devoir le procès de la colonisation française, nous ne tenterons pas nonplus d'en minimiser les effets sur tout un peuple.

Nous ne l'évoquerons que pour parler de son influence sur l'histoire et sur les décisions des protagonistes.

Mais ilnous semblait très intéressant de pointer le fait que la france qui deviendra le déclencheur des résistances vietnamiennes soit en fait une sorte de reflet de l'existant,contre lequel se battront les Vietnamiens.

Mais il nous semble qu'il est possible de dire que le Vietnam s'est battu en fait contre lui-même, et se serait servi despuissances étrangères pour régler ses problèmes avec ses vieux démons.

« La polarisation de la société vietnamienne en classes antagonistes n'est pas le fruit de lacolonisation française.

En effet, dès l'époque impériale, apparaissait à l'intérieur de la structure asiatique […] une exploitation des paysans pauvres par lespropriétaires fonciers »[3].

Nous commençons à comprendre que Ho Chi Minh Vietnamien de sang et de culture, mais aussi occidental et français dans l'esprit etdans son éducation politique, a de par sa vie et ses actions tout d'abord combattu le passé de son pays qui avait pris la forme de la colonisation et du protectoratfrançais à partir de l'arrivée des premiers Français en 1885.

Les premiers mouvements de résistance observés au Vietnam datent de la même année, et ils ne cesserontjamais jusqu'en 1945.

Profitant du chaos de l'après-guerre mondiale et du début de la guerre froide, la révolution vietnamienne sera le début de 30 ans de guerre quine s'achèveront qu'en 1975.

La langue elle-même traduit l'esprit de hiérarchisation.

Le « je » et le « tu » bien qu'existant dans la langue vietnamienne, ne sont utilisésque dans des circonstances très familières.

Il leur est préféré, des mots désignant le rang social de la personne.

Correspondant au vouvoiement de la langue française,mais multipliée par autant de possibilités de rang social et familial.

Nous avons souhaité illustrer notre propos par un petit tableau en annexe (Cf.

page 30).

Ceci dansle but de montrer la complexité des rapports sociaux dans l'esprit des Vietnamiens.

Nous n'avons mis que sept exemples, mais il faut se rendre compte qu'il en existebeaucoup d'autres.

Leur utilisation est très complexe, même pour les Vietnamiens eux-mêmes[4]. Nous pouvons dire que Ho Chi Minh est né dans un contexte particulier.

Ce qui vient à dire que la société et les événements dans lesquels il a évolué devaient créerHo Chi Minh.

On pourrait même dire qu'à l'instar de l'invention du téléphone qui aurait été inventé à deux endroits en même temps, parce que la société avait réunitoutes les conditions pour que cette invention surgisse.

Ho Chi Minh ne pouvait pas apparaître 30 ans plus tôt ou 30 ans plus tard.

Il y avait une place à prendre parceque l'histoire l'exigeait.

Et nous sommes assez convaincus que l'histoire aurait pu s'écrire de façon semblable, mais avec une autre personne.

Toujours est-il que c'estainsi qu'elle s'est écrite.

Nous allons donc maintenant nous intéresser à l'homme et tout d'abord à sa naissance. A.

Les racines de l'homme Comme nous l'avons évoqué, nous allons nous apercevoir que beaucoup d'éléments dans la naissance de Ho Chi Minh vont le conditionner à son destin.

Son lieu denaissance, la difficulté de la région, le nationalisme de son père... L'état civil Les exigences d'une vie clandestine et ensuite des opportunités politiques font que bien des aspects de la biographie d'Hô Chi Minh demeurent inconnus.

On ignorejusqu'à sa date de naissance exacte.

Ont la situe entre 1890 et 1894.

Est-il né au village de Kiêm Lan, dans le Nord-Annam ? Ou dans le village de Hoang tru(commune de Kim Lien, canton de Lam Thinh) ? Les sources divergent à ce sujet.

Toujours est-il que son nom de naissance est Nguyen Sinh Con, fils de NguyenSinh Huy (sa mère mourra quand il était encore très jeune).

Il prendra vers sa dixième année le nom de Nguyen Tat Thanh.

Là encore, aucune source ne donned'explication à ce premier changement de nom.

Son père était, un paysan relativement aisé, qui parvint à entrer dans l'administration impériale, en 1901 il est reçu audoctorat et fut nommé « Tri Huyen », qui correspondait à une charge de sous préfet.

Période éphémère, car il fut destitué à cause de ses opinions politiques etnotamment nationalistes.

« [Au Vietnam, c'était le temps de la] Crise, humiliations nationales sans précédent.

Dramatiquement vécues par la classe des lettrés,socialement dévalorisée, culturellement disqualifiée.

»[5] Sa jeunesse. »