Henri Ier de LORRAINE, troisième duc de GUISE
Publié le 17/01/2022
Extrait du document
1550 - 1588
Surnommé le Balafré, Henri Ier de Lorraine est le troisième duc de Guise. Après de nombreux combats contre les Turcs en 1566, il se bat contre les huguenots et participe activement à la préparation du massacre de la Saint-Barthélemy (24 août 1572). On le voit également à la tête de la Ligue catholique avec laquelle il s'élève contre l'armistice signé entre le roi Henri III et les protestants à Beaulieu en mai 1576. En mai 1588, malgré l'interdiction du roi, il entra dans Paris et se rendit maître de la ville après la journée des Barricades, le 12 mai 1588. Henri III, simulant la soumission à la Ligue, le fit assassiner à Blois le 23 décembre 1588 lors de la réunion des premiers états généraux.
1. Quel était son surnom ?
2. Où et quand fut-il assassiné ?
3. A la tête de qui était-il, des catholiques ou des huguenots ?
4. Où et quand l'armistice entre Henri III et les protestants fut-il signé ?
«
UN ENCOMBRANT
SUJET
Le 22 décembre 1588, au
dîner, le duc de Guise
découvre un billet sous sa
serviette, lui annonçant qu'un
complot a été ourdi contre sa
personne.
Il y inscrit : « On
n'oserait ! » et le jette sur la
table.
Le lendemain, vers
huit heures du matin, il se
rend au Conseil, demande un
feu de cheminée pour se
réchauffer et quelques fruits
pour se restaurer.
Le secrétaire d'État, Revol,
demande au duc de Guise de
rejoindre le roi dans son
cabinet.
C'est là que
quelques-uns des
« Quarante-cinq », la garde
personnelle d'Henri III
commandée par le capitaine
Du Gast, fondent sur le
Lorrain qui s'écrie :
« Miséricorde ! » Blessé,
le duc chancelle, puis
s'effondre près du lit du roi.
Un peu plus tard, celui-ci
repoussera du pied le visage
du mort et soupirera : « Mon
Dieu, qu'il est grand, il paraît
encore plus grand mort que
vivant ! »
se aller à sa soif de gloire et
de puissance — serait-ce au
détriment des intérêts du
pays, du roi et du peuple —,
vouant pareillement aux gé-
monies huguenots et catho-
liques modérés.
La bataille
de
Dormans, en 1575, qui
arrê-
te les troupes allemandes
venues prêter main forte aux
huguenots, vaut au Lorrain un
coup d'arquebuse, une vilaine
blessure, puis une cicatrice au
visage et un surnom, « le Bala-
fré » — celui-là même que son
père avait gagné en reprenant
Calais aux Anglais.
Le « roi de Paris »
Pas plus que les huguenots, le
roi de France, Henri III, n'a l'heur
de plaire au duc de Guise.
Le
o.
o
Ci-dessus, Henri III
poussant du pied le
cadavre du duc de Guise.
Tableau de Charles Durupt
conservé au château
de Blois.
Lorrain trouve meilleur comp-
te à se tourner vers le « vrai »
défenseur de la « vraie » foi
catholique et romaine qu'est
Philippe Il d'Espagne.
En
1584, la mort du duc d'Alen-
çon, frère du roi, alors héritier
présomptif du trône de Fran-
ce, ouvre de nouveaux hori-
zons au Lorrain.
L'argent venu
d'Espagne lui assure une par-
faite indépendance.
En dé-
cembre 1584, chef de la très
influente et catholique Sainte-
Ligue, il entre en rébellion
ouverte contre Henri III.
Il est
à l'apogée cle sa puissance
lorsqu'il remporte deux vic-
toires sur les reîtres alle-
mands, en octobre et en
novembre 1587.
La passion
des Parisiens pour le duc ne
connaît plus de bornes.
En
mai 1588, contrevenant aux
ordres du roi, le Balafré rentre
à Paris.
Dans les rues, les bar-
ricades se dressent.
Alors
qu'Henri III est contraint de
fuir la capitale, Guise attend
patiemment son heure.
En fin
de journée il daigne enfin sor-
tir de son hôtel particulier.
Paris l'acclame, il s'est « fait »
roi en une demi-journée.
Mais
la reconnaissance du peuple
ne suffit pas.
Guise sait qu'il
lui faut traiter avec le roi.
Nécessité fait loi.
Le 21 juillet,
Henri III et son turbulent vas-
sal signent un édit d'union.
Promu
lieutenant général du
royaume, le duc manifeste de
plus en plus ouvertement son
opposition au roi.
D'humilia-
tion en rebuffade, Henri III
subira tous les outrages de la
part des Guise.
Mais, en fin politique, il saura
se garder des excès prêchés
par le clan Lorrain.
Jusqu'à ce
que l'élimination d'Henri de
Guise semble devenue inévi-
table.
Ce sera chose faite le
23 décembre 1588, avec la
mise à mort du Balafré sur
ordre de Sa Majesté.
ATLAS
M
CMX
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ÉDITIONS ATLA
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IMP.
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