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HALLDOR LAXNESS

Publié le 20/04/2012

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La tétralogie Lj6s heimsins, Hiill sumarlandsins, Hus skâldsins, Fegurd himinsins (la Lumière du monde, 1937-1940), considérée souvent comme l'oeuvre principale de Laxness, résume tous les thèmes les plus profonds de ses livres, dans l'épopée de la vie pauvre, pleine de souffrances et pourtant infiniment riche du poète Olafur Karason, en unissant la réalité la plus prosaïque à une vision illuminée. Ici, Laxness arrive à la maîtrise du style, à une fusion entre la fermeté épique, le haut vol lyrique et l'humour scintillant...

« sagas - exemple caractéristique de la largeur de vision de Laxness : il aime les vieux conteurs de saga; il en est lui-même profondément inspiré, mais il n'est pas dupe du romantisme héroïque de leurs œuvres.

Sa renommée internationale, Laxness ne la conquit que par le roman Salka Valka (rg3r- 1932).

C'est l'histoire d'une jeune fille qui, dans un sens plus profond et plus vrai que le paysan de Sjâlfstaett Jôlk, arrive, en luttant à travers de dures expériences, à une liberté humaine, et qui possède un courage indomptable de regarder l'existence droit dans les yeux, sans se réfugier ni dans des illusions ni dans de la« poésie ».

C'est dans ce livre que le poète retourne en Islande, réalisant qu'un petit hameau dans un pays isolé peut être le centre du monde, aussi bien que les métropoles du continent : « On se fait de si hautes idées sur le monde d'où viennent les navires et pour lequel ils partent.

On a tant de peine à comprendre que le monde est ici, à Oseyri près d' Axlarfjord.

» La tétralogie Lj6s heimsins, Hiill sumarlandsins, Hus skâldsins, Fegurd himinsins (la Lumière du monde, 1937-1940), considérée souvent comme l'œuvre principale de Laxness, résume tous les thèmes les plus profonds de ses livres, dans l'épopée de la vie pauvre, pleine de souffrances et pourtant infiniment riche du poète Olafur Karason, en unissant la réalité la plus prosaïque à une vision illuminée.

Ici, Laxness arrive à la maîtrise du style, à une fusion entre la fermeté épique, le haut vol lyrique et l'humour scintillant.

Une apogée de virtuosité artistique est représentée par la trilogie lslandsklukkan, Hid ljôsa man, Eldur i Kaupinhafn (la Cloche d'Islande, 1943-1946), roman historique de la pire époque d'abaissement en Islande, sous la domination danoise.

Les images se présentent avec netteté, comme des fresques, dans ce récit savamment composé d'éléments qui semblent contraires : d'un côté, la saga de Jon Hreggvidsson, Candide islandais dont les aventures fantastiques se basent sur des documents authentiques, un drame policier compliqué aux ramifications politiques, et, de l'autre côté, l'inexorable tragédie d'amour qui se joue entre «la vierge claire » Snaefridur Islandssol, à la fois femme vivante et symbole poétique des rêves de la nation, et le savant Arnas Arnaeus, portrait du collectionneur de manuscrits Arne Magnusson et symbole de la volonté de la nation.

Atomstiidin (la Station atomique, rg48), roman plein d'esprit, mais moins important du point de vue artistique - inspiré par l'indignation devant l'accord intervenu entre le gouver­ nement islandais et les États-Unis pour installer des bases militaires dans l'île des sagas- constitue une intervention plus actuelle dans les questions politiques et nationales.

Laxness est un écrivain parfaitement contemporain, à la hauteur, dans la plupart des domaines, de la philosophie et des connaissances de son époque.

Mais il n'est pas « moderniste », -il conçoit autrement la vocation du poète, dont la tâche, selon lui, n'est pas d'élargir le champ de notre connaissance ou d'expérimenter les possibilités d'expression de la langue.

Le poète, pense-t-il, est créateur de beauté et témoin de la splendeur du monde, malgré les souffrances et l'absurdité.

Les rapports de Laxness lui-même avec la langue sont caractérisés par la confiance; il s'en sert, de manière toute naturelle, comme un artisan de son instrument, sans craindre le banal ou le sentimental dont d'ailleurs le sauvent son humour surprenant, son intellect aiguisé et l'authenticité du sentiment.

Animé par une profonde compréhension de la vanité de tout, comparable à celle d'un autre grand poète contemporain, Samuel Beckett, il se trouve pour ainsi dire à un extrême opposé.

Si, dans l'œuvre de Beckett, on peut parler d'un « courage du minimum », chez Laxness il s'agit d'un « courage du maximum », d'une haute hilarité vis-à-vis de la vie, d'un surplus de puissance que les peuples des îles atlantiques - ou du moins leurs poètes - semblent être les seuls à avoir conservés dans le vieux monde occidental.. »

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