Frédéric Cailliaud

« Quatre jours après le départ, Cailliaud et ses compagnons découvrent des souterrains près d'un filon de schiste.

Ar­ mé d'une lampe à huile, le jeune homme pénètre seul dans l'excavation et descend à plus de cent mètres sous terre.

Mais un éboulis l'en­ traîne plus profondément.

Choqué mais non blessé, l'in­ trépide explorateur remonte avec peine vers la lumière.

Soudain, près de la sortie, son regard est attiré par un scintillement.

S'éclairant à la lueur blafarde de sa lampe, il tombe par hasard sur sa pre­ mière émeraude.

Conforté par sa trouvaille, il reprend la route.

A une vingtaine de kilomè­ tres de la mer Rouge, dans le Gebel Zabarah, il décèle un nouveau filon de schiste.

Avec l'aide de tous ses hom­ mes cette fois, il parvient à extraire un grand nombre de ces pierres qui fascinaient les Égyptiens: deux livres d'éme­ raudes qui, bien qu'elles ne soient pas d'une grande qua­ lité, apportent la preuve for­ melle de l'intense activité qui devait régner là deux mille ans plus tôt.

Selon Cailliaud, plusieurs centaines d'ouvriers pouvaient travailler dans ces mines dont la profondeur ex­ cédait parfois deux cent cin­ quante mètres.

Mais le man­ que de nourriture et d'eau se fait cruellement sentir ; Cailliaud décide alors de re­ brousser chemin pour ne pas mettre en péril la vie de ses hommes.

Le 10 janvier 1817, il est reçu au Caire par Méhémet Ali qui, conforté par la décou­ verte de ces mines légen­ daires et par les émeraudes recueillies, invite le jeune homme à entreprendre une seconde mission, en lui four­ nissant des moyens plus conséquents.. »