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F.E. SILLANPAA

Publié le 17/01/2022

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Trouvant partout de la vie, dans les brins d'herbe, chez les petits insectes, dans le tissu cellulaire des arbres, Sillanpaa ne peut tracer une limite nette entre l'homme et la nature. Pour lui l'homme fait partie de la nature. La force qui fait pousser l'arbre et incite les animaux à procréer, qui ne s'inquiète pas de sa raison d'être, mais tend uniquement à se réaliser et à trouver sa propre voie, cette même force se manifeste chez l'homme. Du point de vue social, les personnages de Sillanpaa sont souvent sans attaches, des êtres d'exception qui ne s'adaptent pas au moule commun, mais dont l'inquiétude et les tâtonnements, selon l'immense échelle...

« pendant quelques années.

Après la guerre, il fit une nouvelle apparition, cette fois-ci en tant que patriarche « à la barbe fleurie », aïeul respectable dont le travail de romancier était terminé mais qui, malgré cela, parla volontiers dans de petits textes en prose des péripéties de sa vie.

Sillanpaa se rattache de plusieurs manières à la tradition du roman finnois qui depuis Aleksis Kivi (1834-1872) s'est donné pour tâche de décrire la vie paysanne et le paysage rural.

Mais il est plus lyrique que ses prédécesseurs : dans son œuvre, l'homme est uni à la nature par des liens exceptionnellement étroits.

Ce n'est pas par hasard qu'il a donné à son premier roman pour titre la Vie et le Soleil : « la vie » est un des mots clefs de sa production romanesque, un phé­ nomène de base qu'il étudie et dont il se fait l'interprète dans tous ses romans.

Sainte Misère et Silja prouvent combien précieuse, combien unique est la vie de ces personnages apparemment médiocres et à quelles dimensions intérieures une destinée modeste peut atteindre.

Le premier de ces romans est un document social bouleversant.

Son personnage principal est un tenancier pauvre et simple qui, passif et à l'écart, créature presque végétative, glisse à sa perte pendant les derniers règlements de comptes de laguerre civile de 1918.

Le second décrit la fin d'une vieille famille paysanne, les dernières années de la vie d'un père et d'une fille, Silja, dont le progrès et l'épanouissement intérieurs contrastent violemment avec la pauvreté et la maladie qu'ils doivent subir; la Vie et le Soleil, Paavo, Des êtres humains dans une nuit d'été offrent chacun une tranche de vie : le premier décrit l'été et l'amour d'un jeune homme; le second est également centré sur une histoire d'amour, la marche des saisons formant l'arrière-plan; les événements du troisième ont lieu pendant deux journées d'été.

Ces deux groupes de romans représentent d'ailleurs les deux types principaux dans l'œuvre romanesque de Sillanpaa.

Dans le premier, les événements sur­ gissent comme en relief de leur arrière-plan, l'intrigue formant crête ou saillie continue, les romans se terminant avec la mort du personnage principal.

Dans le deuxième groupe, les événements sont submergés par leur milieu; la trame reste ouverte, seule quelque phase clécisive dans la vie du personnage principal est rendue visible.

Chez Sillanpaa, l'attachement à la vie n'est pas pure extase lyrique, adoration vitale d'ordre général.

C'est une attitude bien définie, une vision du monde spontanée et réfléchie à la fois.

Dans plusieurs romans apparaît même l'ancien homme de science : ses livres ne contiennent pas une plante mal nommée, pas une description erronée de sa fleur ou de l'époque de sa floraison.

Dans son premier roman, il utilise parfois des termes botaniques qui viennent à point pour calmer la tempête impressionniste des sentiments qui, elle, fait penser à Hamsun.

Trouvant partout de la vie, dans les brins d'herbe, chez les petits insectes, dans le tissu cellulaire des arbres, Sillanpaa ne peut tracer une limite nette entre l'homme et la nature.

Pour lui l'homme fait partie de la nature.

La force qui fait pousser l'arbre et incite les animaux à procréer, qui ne s'inquiète pas de sa raison d'être, mais tend uniquement à se réaliser et à trouver sa propre voie, cette même force sc manifeste chez l'homme.

Du point de vue social, les personnages de Sillanpaa sont souvent sans attaches, des êtres d'exception qui ne s'adaptent pas au moule commun, mais dont l'inquié­ tude et les tâtonnements, selon l'immense échelle de la nature, sont compréhensibles, voire plau­ sibles.

Ainsi s'ouvre cet angle visuel, typique aux romans de Sillanpaa et que l'on a qualifié comme suit : « Il observe l'homme à travers la nature, les autres observent la nature à travers l'homme.

» (Kaarlo Marjanen.) Ainsi prend naissance également ce sentiment de sécurité biologique, propre à Sillanpaa : l'homme peut disparaître, la vie restera.

C'est la foi lyrique des romans de Sillanpaa.

KAI LAITINEN Helsinki. »

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