Diderot
Publié le 09/04/2013
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Diderot était d'un tempérament enthousiaste et dynamique. Excessif en tout, à table comme devant son bureau, il dépense avec une générosité illimitée. Multipliant les contradictions, il passe de la raison aux excès de la sensibilité. Il peut se montrer courtois comme vulgaire et grossier. Ce foisonnement permanent est à l'image de ses oeuvres, sans véritable rigueur, qui nous montrent le jaillissement de la pensée, l'art de l'improvisation, et nous interrogent directement. Dans ses contes, Diderot nous ouvre à l'imagination par le biais de la plaisanterie, tout en traitant familièrement des problèmes majeurs de la philosophie. Il nous invite à prendre conscience de nos conduites individuelles, de notre place dans la société. Toutes ces questions, nouvelles à son époque, nous apparaissent d'une étonnante modernité.

«
cessité d'une nouvelle esthétique,
l'importance des phénomènes éco
nomiques et techniques, enfin qu'ils
optent décidément
pour le pacifisme
et la tolérance.
Diderot trouve néanmoins le temps
de se consacrer à ses amis : avec
Grimm, il a une correspondance lit
téraire ; avec
Sophie Volland aussi,
rencontrée
à Paris en 1756, pour qui
il
éprouve une immense tendresse.
En décembre 1757 , il se brouille
avec Rousseau que, dès lors, il n'ar
rêtera plus
de fustiger.
Une œ uv re pol ymorp he
L
t élaboration des autres œuvres
majeures de Diderot s'étend
parfois sur de nombreuses années ;
en outre, la plupart ne se-
ront publiées qu'après sa ,.J "Y J·
mort.
On comprend alors
qu'il soit difficile d'en dé
gager une chronologie.
Il
se passionne au même mo-
ment pour les genres les
plus divers .
Avec Le Fils
Tableau d' Anicet Charles Gabriel Lemonnier (1743-1824)
représentant une réunion des encyclopédistes en 1725
.,
Il se montre maître dans le manie
ment de la pensée et de ses contra
dictions dans ses œuvres majeures :
La Religieuse, composée en 1760,
où il condamne la perversité et la dé
pravation qui envahissent
l'univers
clos d'un cloître ; Le Neveu de
Rameau,
commencé en 1762, et
Jacqu es le Fataliste en 1773.
Dans
le dialogue entre Jean-François
Rameau (Lui) et Diderot (Moi), in
terrompu
par des réflexions d'auteur,
Diderot
met en scène un marginal ly
rique et génial, sans manichéisme ni
morale, qui, à bien des égards,
évoque l'écrivain lui-même.
Dans
Jacques le Fataliste, il pose le pro
blème
de la liberté humaine soumise
au déterminisme physique
et social.
Diderot, parallèlement, s'intéresse
aux travaux des savants, cherche à
forger une philosophie positiviste
et
défend la méthode expérimentale
dans Entretien entre d'Alembert et
Diderot,
Le Rêve de d'Alembert
(1769) , le Supplément au voyage de
Bougainville
(1772) et Pensées sur
/'interprétation de la nature.
naturel
(1757) et Le Père
de famille
(1758), il crée
un nouveau genre théâtral,
le drame ou
la comédie sé
rieuse qui, dans un esprit
de réalisme, recherche
l'émotion et l'édification
morale.
Il développe ses
thèses dans un traité, De
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DES SCIENCES,
rachète sa biblio
thèque, vendue pour
doter sa fille.
Mais
elle lui en laisse
toute la jouissance
et devient alors sa
protectrice ; invité à
Saint-Pétersbourg, il
y réside cinq mois et,
à son retour, il dresse
un panégyrique de la
tsarine.
Il meurt à
Paris en juillet 1784
après quelques an
nées plus calmes .
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la poésie dramatique, et montre la
dualité de l'acteur dans le Paradoxe
sur le comédien
(1773).
Passionné
d'esthétique, il écrit les Salons (de
1759
à 1781) , où il fonde son goût
sur une imitation parfaite de la
réalité.
Par ailleurs, il s' adonne à
l'écriture
de récits ou dialogues fan
taisistes.
Lettre écrite par Diderot,
datée du 30 septembre
1749, alors qu'il était
enfermé à Vincennes
TOME PREM IER.
NOTES DE L'ÉDITEUR
La ph iloso phie de Diderot
Diderot fonde toute sa philosophie sur la
raison tirée de l'expérience.
Son athéisme
n 'est pas une aversion pour le christianisme
mais nous apparaît comme la conséquence
de sa conception de l'espèce et des lois de
l'univers ; l'origine de la vie n'est
qu'un
processus chimique, et la pensée résulte de
phénomènes purement physiologiques.
La
diversité des matières de la nature
n'est que
le fait
d'un dosage différent des éléments
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K.
DCC.
Lt.
Première page
de !'Encyclopédie .t1f'•' .t111 ao1.t1,-10• .11r 1a1r1t•G1• 1'11 •or.
essentiels constituants de l'univers (terre,
eau, air, feu) qui est lui-même en
perpétuelle évolution.
L'univers est un
vaste mouvement continu de fermentation.
De même, la pensée est mouvante ;
l 'homme se contredit parce que la vérité se
cherche en s'essayant.
La pensée avance
avec le désordre.
Toute connaissance vient
des sens ; notre morale ne dépend alors que
de« l'état de nos organes ».
L'éthique de
Diderot se fonde sur
le postulat que l'homme
agit naturellement et nécessairement en vue
de son bonheur.
Aussi, tous les obstacles, religieux
ou politiques, doivent disparaître
s'ils mettent en échec cette tendance
naturelle.
« Le centre de sa réflexion, auquel il revient
toujours ,
c'est l'homme, sa nature et sa
situation dans l'univers des êtres.
L'homme
est pour
lui" le terme unique d'où il faut
partir , et auquel
il faut tout ramener".
En ce
sens on a le droit de parler
d'un humanisme
de Diderot.
»Jacques Roger, Les Sciences
de la vie dans la pensée française du XVIIIe
siècle, A.
Colin, 1963.
1, 3 coll.
Vio llet 2 tab1ea u de D.
Levitski, musée d' Art et d'Histoire , Gcnhe / Sipa-lcono 4 tableau de Lemonnier, Académie des Sciences et Belles-Lettres, Rouen/ Lauros -Giraudon 5 Gira udo n DIDEROTOl.
»
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