Claudel
Publié le 08/04/2013
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Claudel assouvit sa faim spirituelle et intellectuelle en puisant aux sources les plus pures: la Bible, les Pensées de Pascal, les Sermons de Bossuet, La Divine Comédie de Dante, La Métaphysique d'Aristote, les Journaux intimes de Baudelaire et enfin la Somme théologique de saint Thomas d'Aquin révélée par son confesseur. Paul Claudel était trapu, têtu ; sa force intérieure se révèle surtout par deux victoires spirituelles : l'une en 1886, lorsqu'il se convertit en dépit des ténèbres spirituelles de son époque, l'autre en 1901 quand il renonce aux tentations de la chair et du coeur.

«
La gloire et la retraite
du dramaturge
amour impossible aux yeux de Dieu,
Claudel résout
l'épreuve en appro
fondissant le
mystère de l'amour
et du renoncement à la lecture
de saint Augustin.
C'est la période
de ses livres
majeurs : des traités,
Connaissance de l'Est ( 1895-1905)
et Art poétique (1904 ), une pièce,
Partage de midi (1906) et un recueil
poétique,
Les Cinq Grandes Odes
(1904-1908), ces deux derniers
textes retraçant son cheminement in
time.
« La Polonaise » dans Partage
de midi devient Y se, symbole de la
femme interdite et initiatrice.
Dans
Les Cinq Grandes Odes, œuvre poé
tique maîtresse, Claudel découvre
la
puissance de Dieu qui confère son
pouvoir au poète, celui de nommer le
monde qui lui permet de participer à
l'œuvre créatrice divine.
A travers
ces modes d'expression variés,
Claudel poursuit la même unité
Paul Claudel lors d'une représentation (1954) de Jeanne au bûcher, oratorio dramatique, sur une musique d'Arthur Honegger.
N
ommé ministre plénipotentiaire
à Rio de Janeiro puis à Copen
hague et ambassadeur à Tokyo, à
Washington
et à Bruxelles, il achève
ainsi son tour du monde.
Il écrit alors
Le Pain dur (1914), Le Père humilié
(1916) et cette somme dramatique
qui prend le monde pour scène, Le
Soulier de satin (de 1919 à 1925).
Nombre de ses pièces sont jouées
et, peu à peu, son œuvre s'impose.
Dans sa propriété de Brangues en
Dauphiné, où il se retire en 1935, il
se replonge à
la source de toute sa
poésie, la Bible, qu'il lit en vision
naire.
Dans
Présence et Prophétie, en
1942, il propose des commentaires
de !'Écriture sainte.
Poursuivant sans
relâche
sa méditation sur la Parole
de Dieu, il continue à se rendre
fréquemment à Paris pour y suivre
les répétitions de ses pièces avec
Jean-Louis Barrault, qui lui apprend
à donner une forme plus scénique à
son théâtre.
Il reprend certains textes
qui ont jalonné sa vie dans
Contacts
et Circonstances
en 1946.
Le 23 fé
vrier 1955, à quatre-vingt-six ans,
Paul Claudel meurt au plus haut de
(De gauche à droite, Serge Lifar, Paul Claudel, Arthur Honegger,
Ingrid Bergman et Roberto Rossellini)
d'inspiration avec
une
même appré
hension respira
toire du
langage
poétique par le
verset.
En même
temps qu'il re
vient en Europe
(Prague, Franc
fort et Hambourg)
et qu'il se marie,
au moment où ses
pièces commen
cent à être jouées,
il retourne à
des
formes plus tradi
tionnelles :
le vers
libre avec
La
Cantate à trois
voix
et le théâtre
historique avec
L' Annonce faite à
Marie qui, de rebondissement en re
bondissement, montre
la victoire de
l'esprit sur la chair.
NOTES DE L'ÉDITEUR,
Claudel s'inscrit dans la lignée des écrivains
du x1xe et du début du xxe siècle qui se
sont obstinés à récuser les matérialismes
ambiants (idéologies scientiste, positiviste
et kantienne): Nerval, Baudelaire, Bloy,
Péguy, Maritain, Bernanos, Mauriac ...
En
outre, il réussit
à mener de front une carrière
diplomatique, une vie familiale et une
activité créatrice avec succès, ce qui irrita
fort les romantiques et les faux mystiques.
-·, i -
Paul Claudel sur les lieux
du tremblement de terre de
Tokyo (1923), alors qu'il
était ambassadeur de
France
La spécificité du théâtre claudélien réside
dans l'abondance de références :
géographiques (car
il est un homme de la
terre et un diplomate), historiques (pour
montrer le caractère universel des questions
qu'il soulève), culturelles (symbolistes et
mythologiques) et religieuses (car la
conversion est l'essentiel de sa vie et révèle
à tout homme sa vocation de charité).
Dans ses œuvres dramatiques comme pour
sa poésie, Claudel adopte le verset pour
!, 3, 4, 5 coll.
Viollet 2 ponrait de Claudel par J.-E.
Blanche, musée des Beaux-Arts (Rouen)/ coll.
Viollet
sa gloire dans
une sérénité
d'âme exem
plaire.
Paul Claudel lors
d'une répétition
(1948) du
Partage de midi, avec de
droite à gauche,
Jean-Louis
Barrault, Edwige
Feuillère et Pierre
Brasseur
souligner la parenté entre la parole et le
mouvement de la mer.
Le verset permet de
rendre compte des rythmes différents
du
monde, de l'homme et de Dieu.
Parfois il
conserve la rime, parfois il ne retient qu'une
assonance ou une rime intérieure.
La
vocation de la poésie est d'être fidèle aux
soubresauts du cœur humain :
« Recevoir
l'être et restituer
l'éternel», selon les
propres mots de Claudel.
CLAUDELOl.
»
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