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Cholokhov (Mikhail A.)

Publié le 04/01/2012

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1. Lauréat du Prix Nobel de littérature en 1965, Mikhail Alexandrovitch Cholokhov est le troisième écrivain russe à recevoir cette distinction après Bounine et Pasternak (qui l'avait refusée en 1958). Son oeuvre, qui reflète les moments historiques de l'instauration et du développement de l'Etat soviétique et exprime un accord profond avec les nouveaux principes, lui vaut la réputation d'écrivain du régime soviétique.

2. L'oeuvre de Cholokhov est étudiée dans les écoles comme celle d'un auteur classique et ses romans atteignent un tirage de 35 millions d'exemplaires. Comblé d'honneurs (membre de l'Académie des sciences de l'URSS, Prix Lénine), il reste toutefois éloigné des cercles qui font la vie littéraire à Moscou. Originaire des rives du Don, il est retourné habiter, depuis plus de quarante ans, dans cett.e région qui inspire une grande partie de son oeuvre...

« Powered by TCPDF (www.tcpdf.org)MIKHAIL CHOLOKHOV né en 1905 MrKHAÏL CHOLOKHOV est sans doute le plus grand écrivain russe vivant.

Ses deux grandes œuvres : le Don paisible dont la parution s'est échelonnée sur un grand nombre d'années, et Terres défrichées donnent une image à la fois poétique et réaliste de deux périodes dramatiques de l'histoire de la Russie soviétique.

L'action se passe sur le Don et ses héros sont les Cosaques du Don, ballottés d'abord entre les « Blancs et les Rouges » au cours d'une guerre sans merci, puis déchirés dans des rivalités intestines lors de l'expropriation des koulaks au cours des années 1930.

On a comparé Cholokhov à Tolstoï.

Il s'en rapproche par l'ampleur du récit et la générosité de l'inspiration.

Comme Tolstoï, ses personnages sont parfois imaginaires, parfois réels.

Le général Kornilov est un des héros du Don paisible.

Mais le communiste qu'est Cholokhov se garde de pro­ fesser une philosophie de l'histoire.

Ce marxiste se borne à décrire les succès de la révolution sans chercher à en expliquer les raisons.

Ses héros n'ont d'ailleurs aucun des traits de ceux de Tolstoï qui anime souvent des êtres raffinés, idéalistes, hésitant entre leurs caprices, parfois rêvant, comme le prince André, entre la vie et la mort.

Les paysans du Don sont frustres et d'une mentalité primitive, animés par la passion sous sa forme la plus brute, par le désir sous sa forme la plus immédiate.

Leur comportement dépend des forces naturelles et le déroulement de l'action se ralentit ou se précipite sur l'intervention sourde de l'instinct.

Tantôt « la vie coule basse ...

comme l'eau du Don après les grandes crues ».

Tantôt, au contraire, elle est violence de même que les cours d'eau deviennent parfois des torrents.

Cholokhov sait décrire les instants rares où vacille la conscience.

A cet égard, aussi surpre­ nant que cela puisse paraître, il se rapproche de Steinbeck.

Ses récits où des hommes jouissent, s'enivrent, pleurent et meurent ont une force extraordinaire.

A cette conception presque animale de la vie que relèvent seulement les bruits du village, les odeurs et les essences précieuses de la terre grasse du Don, s'opposent seulement quelques héros bolcheviques prêts à se sacrifier et qui savent maîtriser la peur de la mort.

Une des plus subtiles manifestations de l'art de Cholokhov est d'inspirer la sympathie, l'amour pour le temps passé.

De même que la mémoire embellit les souvenirs, de même le récit de Cholokhov est imprégné de tendre mélancolie pour la vie des Cosaques du Don au début du siècle.

Durs, brutaux, quelquefois égoïstes et vulgaires, ils se font aimer tels quels.

Nous participons à leurs fêtes, à leurs joies bruyantes, à leurs courses errantes au sein de l'immense Russie.

Grâce au pittoresque des descriptions, l'horreur des scènes de guerre s'estompe.

Le récit baigne dans une atmosphère de douce ironie et de philosophie souriante.

Les vieux dictons d'Ukraine émaillent le texte et nous font sourire.

Et pourtant Cholokhov décrit les événements avec minutie et sérieux.

Aucun livre didactique ne nous explique mieux que Terres défrichées les péripéties et les drames que provoqua l'expropriation des terres, ainsi que les oppositions d'intérêts entre paysans et les mouvements collectifs consécutifs aux revirements de Staline.

Ami de M.

Khrouchtchev, Cholokhov a joué un rôle décisif dans la marche vers une concep­ tion plus libre de l'homme et l'assouplissement des règles idéologiques auxquelles les écrivains soviétiques sont soumis.

Son œuvre qui aurait pu, nous semble-t-il parfois, avoir été écrite par un écrivain non inféodé à un parti ne souffre nullement de ses convictions politiques.

Et le talent avec lequel il exprime sa conception paysanne et naturiste de la vie en fait un écrivain universel.

ROBERT BORDAZ. »

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