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Chirac, Jacques - biographie.

Publié le 22/05/2013

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Chirac, Jacques - biographie. 1 PRÉSENTATION Chirac, Jacques (né en 1932), homme d'État français, président de la République française (1995-2007). Jacques Chirac a construit sa carrière politique sur la volonté de conserver l'héritage du gaullisme tout en l'adaptant aux réalités de la société contemporaine. 2 JEUNESSE ET ENTRÉE EN POLITIQUE Issu d'une famille d'origine corrézienne dont l'ascension sociale apparaît caractéristique de la IIIe République, petit-fils d'un instituteur d'origine rurale, franc-maçon et radical, et fils d'un cadre de banque devenu, par la suite, l'un des directeurs de la société Dassault, Jacques Chirac fait l'essentiel de ses études secondaires à Paris. Diplômé de l'Institut d'études politiques (IEP) de Paris, il intègre l'École nationale d'administration (ENA), et effectue son service militaire comme lieutenant de cavalerie de 1956 à 1958, pendant la guerre d'Algérie, expérience qui le marque profondément et qui lui laisse la nostalgie d'une carrière militaire. Sorti dixième de l'ENA en 1959 (promotion Vauban), il intègre la Cour des comptes en qualité d'auditeur. Remarqué pour son efficacité, sa puissance de travail et son mépris des contingences hiérarchiques, il est nommé chargé de mission au secrétariat général du gouvernement, puis au cabinet de Georges Pompidou, alors Premier ministre. Élu conseiller municipal de Sainte-Féréole en 1965, Jacques Chirac entreprend de faire de son département d'origine, la Corrèze, pour lequel son intérêt ne s'est jamais démenti, la base de son ascension politique. Battu à Ussel aux élections législatives en 1966 en réalisant un score plus qu'honorable dans un bastion traditionnel de l'opposition, il est finalement élu face à un communiste l'année suivante. Constamment réélu dans cette circonscription de 1968 à 1993, il est, en outre, président du Conseil général de la Corrèze de 1970 à 1979. Impressionné par son énergie et ses qualités politiques, Georges Pompidou le fait entrer au gouvernement dès 1967, en lui confiant le secrétariat d'État aux Affaires sociales (1967-1968). Benjamin du gouvernement, il crée l'Agence nationale pour l'emploi (ANPE), à une époque où le chômage commence à apparaître comme un phénomène moins marginal en France, et participe, aux côtés de Georges Pompidou, aux difficiles négociations des accords de Grenelle avec les syndicats lors des événements de Mai 68. Secrétaire d'État à l'Économie et aux Finances de 1968 à 1971, il est chargé à partir de 1969 de la gestion de la fondation Claude-Pompidou et se lie alors avec les conseillers du président (Marie-France Garaud et Pierre Juillet), s'imposant peu à peu comme un homme d'avenir susceptible de succéder, le jour venu, aux grandes figures historiques du gaullisme, notamment Pierre Messmer, Jacques Chaban-Delmas, Michel Debré et Olivier Guichard, dont l'influence au sein de la majorité est restée intacte après le départ volontaire du général de Gaulle. Ministre des Relations avec le Parlement de 1971 à 1972, poste dans lequel il connaît un semi-échec, Jacques Chirac obtient son premier grand ministère en 1972 avec l'Agriculture. Considéré comme un champion de la cause paysanne, il est chargé de rassurer l'électorat rural à huit mois des élections législatives. Populaire, il conserve un soutien indéfectible du monde rural qui en fait, à partir de cette époque, l'un de ses responsables politiques préférés. Nommé ministre de l'Intérieur en 1974, il se prononce, dès le décès de Georges Pompidou, pour une candidature d'union à l'élection présidentielle, et s'oppose pour cette raison à Jacques Chaban-Delmas. Entraînant quarante-trois députés du parti gaulliste, il rallie, à la surprise générale, la cause du centriste libéral Valéry Giscard d'Estaing et contribue de façon décisive à la victoire de ce dernier. 3 PREMIER MINISTRE DE VALÉRY GISCARD D'ESTAING (1974-1976) Le 27 mai 1974, Valéry Giscard d'Estaing nomme Jacques Chirac Premier ministre, dans l'intention avouée de ressouder une majorité qui a connu de nombreuses dissensions pendant la campagne présidentielle. Dans la ligne du programme du nouveau président de la République, qui entend promouvoir, selon ses propres termes, une « société libérale avancée «, Jacques Chirac entreprend de mettre en oeuvre un programme social généreux, un « travaillisme à la française «, qui ne tarde pas à achopper sur l'ampleur de la crise économique consécutive au premier choc pétrolier, tandis que les relations entre le président et son Premier ministre ne cessent de se dégrader. Différents de tempérament, les deux h...
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« depuis 1977 une politique active en développant notamment les transports en commun, il est triomphalement réélu à la mairie en 1983, remportant les vingt mairiesd’arrondissement et confortant ainsi son contrôle absolu sur l’ensemble de l’appareil administratif de la capitale.

À partir de cette période, il évoque la possibilité d’une« cohabitation » avec le président socialiste, dans l’hypothèse où son parti remporterait les futures élections législatives. 6 LA COHABITATION : PREMIER MINISTRE DE FRANÇOIS MITTERRAND (1986-1988) Président du parti ayant obtenu le plus de sièges aux élections législatives (à la proportionnelle) en 1986, Jacques Chirac est fort logiquement appelé au poste de Premierministre par le président Mitterrand.

À la tête du gouvernement, il applique un programme d’inspiration libérale inspiré de l’expérience du reaganisme aux États-Unis :abolition de l’impôt sur les grandes fortunes, suppression de l’autorisation administrative de licenciement, réduction des cotisations patronales, privatisations, projet deprisons privées, maîtrise des dépenses d’assurance maladie.

Espérant contenir l’influence grandissante du Front national (FN), il met en place une politique restrictive surl’immigration, faisant voter une réforme de l’ordonnance de 1945 sur l’entrée et le séjour des étrangers et entreprenant une refonte du Code de la nationalité.

Il doit,cependant, faire face à de forts mouvements sociaux (grèves de 1986) et provoque une certaine désaffection de la jeunesse vis-à-vis de sa politique et de son style degouvernement à la suite de la mort de Malik Oussekine, un jeune homme tué lors des manifestations étudiantes de 1986. Rapidement, la cohabitation semble tourner à l’avantage du président de la République, qui refuse de signer les ordonnances en matière sociale et oblige le gouvernement àrecourir à la procédure de vote bloqué prévue par l’article 49.3 de la Constitution.

Bien qu’il ait réussi à ralentir la progression du chômage qui a alors dépassé le chiffre de2,5 millions, Jacques Chirac apparaît à beaucoup comme insuffisamment préparé pour accéder à la magistrature suprême, tandis que l’attitude de François Mitterrand visantà se présenter en arbitre impartial confère à ce dernier une nouvelle popularité dans l’opinion. 7 L’ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE DE 1988 Jacques Chirac est largement battu à l’élection présidentielle de 1988 par le président sortant (54 p.

100 pour Mitterrand, 46 p.

100 pour Chirac).

Il se concentre alors sur lamairie de Paris où il fait à nouveau la preuve de ses talents de gestionnaire.

Très vite, cependant, il s’impose de nouveau comme l’un des principaux leaders de l’oppositionet met un terme aux pratiques de désistement et aux alliances douteuses de certains élus de l’opposition avec le Front national.

Il ne souhaite néanmoins pas assumer lacharge de Premier ministre après la victoire de la droite aux élections législatives de 1993, et cède la place qui lui revient naturellement à Édouard Balladur. 8 L’ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE DE 1995 Jacques Chirac prépare sa troisième candidature à l’élection présidentielle.

La campagne est rude : longtemps devancé dans les sondages par Édouard Balladur qui a rallié àses vues une grande majorité de l’UDF et qui a déclaré sa candidature contre lui, Jacques Chirac, appuyé par le RPR et par ses principaux dirigeants (Alain Juppé, PhilippeSéguin), fonde sa campagne sur le thème du changement et de la lutte contre la fracture sociale et l’émergence d’une société à deux vitesses, retrouvant ce volontarismepolitique qui a toujours fait sa force, attirant de nombreux électeurs a priori peu favorables à son personnage par son discours qui dénonce tout à la fois la « pensée unique » en matière économique, la technocratie et l’élitisme en matière sociale et, d’une manière générale, l’oubli par la classe politique des préoccupations quotidiennesdes Français. Il finit par s’imposer au premier tour contre Édouard Balladur, mais arrive derrière le socialiste Lionel Jospin, candidat critique par rapport au bilan de François Mitterrand etqui réalise un excellent score.

Lors de ce même premier tour, le parti d’extrême droite de Jean-Marie Le Pen confirme sa bonne implantation dans le paysage politiquefrançais, améliorant son score de 1988.

Au second tour, le candidat Chirac, qui s’était engagé à la fois pour la poursuite de la construction européenne et de la monnaieunique, et pour la lutte contre le chômage et l’exclusion, dénonçant la « fracture sociale » au sein de la société française, l’emporte de quatre points sur son rival socialiste,par 52,64 p.

100 des voix contre 47,36 p.

100 à Lionel Jospin, accédant ainsi à la magistrature suprême après deux tentatives infructueuses. 9 LE SEPTENNAT : 1995-2002 9.1 Ministère Juppé : 1995-1997 Élu sur un ambitieux programme de réformes sociales et économiques, sans pour autant remettre en question la poursuite de la politique européenne de la France devantaboutir à la monnaie unique dans le respect des critères de convergence définis par le traité de Maastricht, Jacques Chirac nomme Alain Juppé, son principal soutien durantla campagne, au poste de Premier ministre.

Après une courte période de relance, l’accent est mis, dès l’automne 1995, sur le désendettement public et la réduction dudéficit budgétaire. Très actif en politique étrangère, le président de la République réactive l’héritage du gaullisme afin de justifier la reprise des essais nucléaires pour une durée limitée, ce quidéclenche un tollé dans la communauté internationale.

Désireux de redonner à la France une véritable politique arabe tout en essayant de lui ménager une place dans leprocessus de paix en Israël, il entretient des relations souvent conflictuelles avec les États-Unis et donne, en parallèle, son accord pour le retour de la France dans lecommandement intégré de l’OTAN.

Se voyant reconnaître une part de responsabilité importante dans le règlement du conflit yougoslave, où il réussit à imposer un plan depaix en accord avec les Américains, le président Chirac, qui transforme chacune de ses visites diplomatiques, notamment dans les pays d’Asie, en véritable offensivecommerciale, épouse la pratique de ses prédécesseurs, consistant à faire des affaires internationales l’un des « domaines réservés » du chef de l’exécutif. Confirmant son engagement en faveur de la monnaie unique européenne qui impose, selon lui, une stricte orthodoxie budgétaire, il pâtit, associé dans l’opinion avec l’actionde son Premier ministre, d’une impopularité persistante depuis son élection, et cela, malgré un style assez protocolaire et certaines initiatives bien accueillies, commel’abandon de la conscription ou la reconnaissance de la responsabilité de l’État français dans la politique de persécution des juifs menée en collaboration avec l’Allemagnenazie durant la Seconde Guerre mondiale. Cette impopularité tient, sans doute, à la nature de certaines réformes conduites par le gouvernement (concernant la Sécurité sociale, les systèmes de retraite et lesimpôts), mais elle tient peut-être également à l’absence de lisibilité de la politique voulue par le chef de l’État. Porté au pouvoir sur la base d’un discours appelant à une profonde réforme de la société française, et dont les thèmes semblent parfois concurrencer la gauche sur sonpropre terrain, Jacques Chirac adopte, depuis son élection, un discours plus classique, justifiant par les nécessités de la construction européenne l’orientation libérale de lapolitique économique et dénonçant, à chaque fois que le corps social fait montre de résistance devant un changement annoncé (comme lors des grandes grèves de l’hiver1995-1996), les « conservatismes » qu’il décèle au sein de la société française.

Le chômage, l’Europe et la mondialisation de l’économie, l’exclusion, l’avenir de la protectionsociale et la formation de la jeunesse apparaissent comme des thèmes récurrents et des problèmes non résolus, alors que certains soulignent inlassablement le décalageexistant entre le discours du président de la République et les promesses de sa campagne électorale. 9.2 Ministère Jospin : 1997-2002 Le 21 avril 1997, Jacques Chirac prononce la dissolution de l’Assemblée nationale, estimant qu’un soutien renouvelé des électeurs est nécessaire pour poursuivre lesréformes entamées et que les négociations sur l’entrée en vigueur de la monnaie unique européenne doivent se dérouler en dehors de toute échéance électorale.

La victoirede la gauche aux élections législatives le contraint à nommer le socialiste Lionel Jospin au poste de Premier ministre le 2 juin 1997. Affaibli par l’échec de la dissolution et confronté à la cohabitation avec un gouvernement de gauche, il doit accepter le remplacement à la tête du RPR d’Alain Juppé par. »

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