Champollion

« Les deux savants mettent en forme le projet de publica­ tion commun des Monu­ ments de l'Égypte et de la Nubie.

Champollion traitera des édifices, du panthéon, de l'astronomie et de l'astrolo­ gie, tandis que Rosellini se penchera sur les arts et mé­ tiers, la vie quotidienne, les cérémonies religieuses et les coutumes funéraires.

A la fin du mois d'août 1831, Champollion quitte Paris pour Figeac.

Il espère que ce séjour dans le Quercy amélio­ rera sa santé, mais il épuise ses dernières forces à la ré­ daction de sa Grammaire, « sa carte de visite à la posté­ rité ».

Quand il regagne la capitale, fin novembre, son affaiblissement inquiète son entourage.

Mais Champol­ lion ne renonce ni à son œu­ vre ni à ses cours au Collège de France.

Le 13 décembre, une attaque l'empêche d'achever son ex­ posé.

Le 23 décembre, jour de son quarante-et-unième anniversaire, il demande à se rendre à l'atelier de la rue Mazarine, où, le 14 septem­ bre 1822, il a annoncé à son frère Jacques-Joseph qu'il a résolu l'énigme du déchiffre­ ment des hiéroglyphes.

Sa dernière visite est pour son maître, Bon-Joseph Dacier, âgé de quatre-vingt-dix ans et contraint de garder le lit.

Victime d'une seconde atta­ que le 13 janvier 1832, Cham­ pollion, songeant à son œu­ vre inachevée, s'exclame en se frappant la tête : «Trop tôt ! Il y a encore tant de cho­ se là-dedans.

» Fin février, il sombre dans le délire.

Lors d'une des rares rémissions de la maladie, il prie son frère de s'assurer qu'il sera «en­ terré au Père-Lachaise, près. »