Carnot, Lazare, Nicolas, Marguerite

Homme politique français né à Nolay (Côte-d'Or), mort à Magdebourg (1753-1823). Cet ingénieur militaire, rallié à la Révolution et très tôt républicain, représente le Pas-de-Calais à la Législative. Les revers, après la défection de Dumouriez, le portent au premier plan. En août 1793, il entre au Comité de salut public. Rejetant les traditions frédériciennes, il modifie la stratégie et la tactique des armées révolutionnaires, concentre des troupes jusque-là dispersées le long des frontières, inculque l'esprit d'offensive aux jeunes généraux et revient au principe de la formation en colonnes. Wattignies et Fleurus portent au sommet le renom de l'Organisateur de la Victoire, qui avait fait quatorze armées en un an et envoyé un million d'hommes aux frontières. Il se retourne contre Robespierre, contribue à sa chute, sans en tirer profit. Porté au Directoire en octobre 1795, il est contraint à l'exil par le coup d'Etat du 18 Fructidor. Rappelé après Brumaire, il est ministre de la Guerre en 1800, vite démissionnaire. Il vote contre l'Empire en 1804, se tient dix ans à l'écart, mais offre ses services quand les frontières sont à nouveau menacées. Il tient Anvers jusqu'à la chute de Paris, rejoint, au retour de l'île d'Elbe, un Napoléon qui a «chaussé ses bottes de 93« et le nomme à l'Intérieur. La Restauration en fait un proscrit, qui meurt en exil. Depuis 1889, ses cendres sont au Panthéon.