Biographie des frères van Eyck
Publié le 14/07/2011
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Toute une bibliothèque a déjàété consacrée aux célèbres frères van Eyck. Une estimation prudente m'amène à plus d'un million et demi de mots imprimés où, pour une bonne part, les auteurs font assaut de savoir. La nature même de la présente monographie me gardera de toute prétention. Il ne peut être question ici de se montrer plus savant que d'autres, ou, comme on aime tant l'être, le plus savant de tous. Et pas davantage d'entrer dans la controverse dont les van Eyck font l'objet, d'attaquer ou de défendre, mais simplement d'occuper un bon point d'observation, un belvédère. Cet essai affirme peudechoses, ne prétend résoudre aucun problème ni lancer aucune théorie.
Son seul but est de présenter brièvement l'oeuvre d'un grand maître.
«
Victor Hubertus eeyck— maior quo nemo repertus
Incepit— pondusque Johanncs arte secundus
(Frater perfecit)— Judoce Vyd prece fretus
VersVseXta Mal Vos CoLLoCat aCta tVerl.
Les deux premiers mots de latroisièmeligne sont maintenant
illisibleset, pour compléter le vers, on hésite entre «Frater
perfectus » et « Frater perfecit », cette dernière lecture s'accordant
mieux au contexte.
Le quatrain nous dit alors ceci :
« Hubert van Eyck, le plus grand peintre qui ait jamais vécu,
a commencé l'œuvre que son frère Jean, second dans cet art,
a terminé sur commande de Judocus (ou Josse) Vijdt qui, le
six mai, le confie à vos soins. » Dans le dernier vers, plusieurs
lettres peintes en capitales rouges donnent, si on les lit comme des
chiffres romains, l'année où l'œuvre fut mise en place (et sans
doute aussi l'année de son achèvement) :1432.
Bon gré mal gré, ce vers nous jette en plein problème.Car le
polyptyque gantois, enfant chéri des amateurs d'art, est en même
tempsl'enfant terrible des historiens de l'art.
Il est déconcertant pourtant que nous connaissions si mal
Hubert van Eyck, que son époque portait aux nues. Il aurait été
enseveli dans l'église Saint-Bavon, àGand, mais satombe n'y est
pas, ou du moins n'y est plus. On connaît seulement la copie,
datant du xvie siècle, d'une inscription sur cuivre ayant orné
sa pierre tombale.
D'après ce texte, « Hubrecht van Eyck — in
schilderije zeer hooghe gheeert (très honoré dans l'art de la
peinture)»— serait mort le18septembre 1426 et enterré dans
l'église Saint-Jean (aujourd'hui Saint-Bavon).
Ce n'est que six ans plus tard que Jean achève F« Agneau
mystique ».Une pensée vient aussitôt à l'esprit : Hubert van Eyck
n'était guère avancé dans son travail lorsque son frère entreprit
de le « terminer ».Mais il ne faut pas oublier que le polyptyque
réunit à lui seul vingt « tableaux », ni que les divers panneaux.
»
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