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Biographie de NIETZSCHE (Friedrich-Wilhelm).

Publié le 28/11/2009

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nietzsche
Né à Rocken en 1844, mort à Weimar en 1900. Il fit ses études à l'école de Pforta, puis, renonçant à la carrière ecclésiastique, il les termina aux Universités de Bonn et de Leipzig. La lecture de Schopenhauer et la rencontre avec Wagner sont les événements capitaux de cette période. En 1868, Nietzsche est nommé professeur de philologie grecque à l'Université de Bâle ; il conserva ce poste jusqu'en 1878, date à laquelle il fut mis en congé définitif pour raisons de santé. Commence alors la série des voyages de Nietzsche en Italie : Gênes, l'Engadine, Rapallo, Nice, la Sicile, Rome, Venise, lisant Empédocle, jouant Chopin et Rossini. Il découvrit Stendhal et Bizet. Il passe les mois d'été à Sils-Maria, dans une petite chambre, face à la montagne. C'est à Turin, en janvier 1889, qu'il fut terrassé dans la rue par une crise de démence, probablement d'origine syphilitique, et qui se termina par la paralysie générale. Ramené à Bâle, Nietzsche dut être interné quelque temps dans une maison de santé ; puis, sa sœur l'accueillit auprès d'elle, à Weimar, où il mourut le 25 août 1900. La philosophie de Nietzsche se caractérise par un amour passionné de la vie. Ses premiers écrits concernent l'Art ; reprenant la terminologie de Schopenhauer, volonté et représentation, Nietzsche distingue l'art dionysien (musique) : c'est l'exaltation tragique de la vie, l'état où l'homme a tendance à se confondre dans le monde ; et l'art apollinien (arts plastiques) : le principe apollinien est le principe contemplatif. Le rêve apollinien s'oppose à l'ivresse dionysiaque. C'est dans le drame wagnérien que Nietzsche voit la réconciliation de ces deux principes. Nietzsche fait la critique de la Connaissance et de l'Histoire. Si la durée du monde n'a pas de ternie, la nature cosmique et humaine, cependant, ne varie pas, et les combinaisons qui constituent le monde sont limitées. La vie que nous vivons, nous devons la revivre plusieurs fois. La doctrine nietzschéenne de l'éternité est un éternel retour de l'identique, qui surmonte la temporalité du temps. Midi est l'instant éternel où le temps, arrêté, devient éternité. Nietzsche a toujours eu la nostalgie du soleil, de la Méditerranée, de la Grèce. Après sa brouille avec Wagner, c'est Bizet qui lui semble le plus grand musicien. Les pages cruelles qu'il a écrites contre les Allemands, les pages enthousiastes sur la civilisation juive, peuvent expliquer que Nietzsche n'ait pas exercé une grande influence, ni philosophique, ni littéraire, sur les Anglo-Saxons. Brandès et d'Annunzio furent les premiers à saisir l'importance de la pensée de Nietzsche. Il faut accepter joyeusement la vie, et la volonté et l'imagination permettent seules d'échapper au pessimisme schopenhauerien, qui a profondément marqué Nietzsche. L'homme doit donner éternité à l'instant, saisir à la fois le passé et le futur, supra-temporellement et surhumainement. La tentative de Nietzsche fut d'enseigner « une nouvelle éternité «. L'homme doit se transformer en un être supérieur : le Surhomme (Ubermensch). Les valeurs vitales, force de la volonté et de la pensée, intensité de la vie, sont exaltées aux dépens des valeurs de la connaissance. La pitié et la résignation chrétiennes deviennent de fausses valeurs ; la volonté de puissance est la base de la nouvelle éthique. Le national-socialisme s'est emparé, en la déformant, de la pensée de Nietzsche. Le philosophe de Sils-Maria fut surtout moraliste et poète. Ses livres sont, le plus souvent, une suite d'aphorismes ou de paragraphes ayant chacun un titre. Le style est fulgurant. Nietzsche a dit lui-même qu'il brûlait « au feu de sa propre pensée «, et qu'il n'écrivait plus avec des mots, « mais avec des éclairs«. L'influence de Nietzsche fut et demeure considérable. Heidegger voit en sa pensée l'achèvement logique de toute la métaphysique occidentale.  Œuvres principales : Homère et la philosophie classique (1869), L'origine de la tragédie (Hellénisme et pessimisme) (1870), La philosophie dans l'âge tragique de la Grèce (1872), Considérations inactuelles (David Strauss, De l'utilité et des inconvénients des études historiques, Schopenhauer éducateur, Richard Wagner à Bayreuth) (1873-1876), Humain, trop humain (1878), Le Voyageur et son ombre (1879), Aurore, réflexions sur les préjugés moraux (1880), Le gai savoir (1882), Ainsi parla Zarathoustra (1883-1885), Par-delà le bien et le mal, prélude d'une philosophie de l'avenir (1886), Le cas Wagner (1886), La généalogie de la morale (1887). Nietzsche contre Wagner (1888), Le crépuscule des idoles (1888), L'antéchrist (1888), Le dithyrambe de Dionysos (1888), La volonté de puissance, essai d'une transmutation de toutes les valeurs (1894), Ecce homo (1894), Correspondance (publiée en 1900-1905), Lettres à Peter Gast (1960).

FRIEDRICH NIETZSCHE : LA GENEALOGIE DE LA MORALE

FRIEDRICH NIETZSCHE : PAR-DELA LE BIEN ET LE MAL

FRIEDRICH NIETZSCHE : AURORE

FRIEDRICH NIETZSCHE : L'ANTÉCHRIST

FRIEDRICH NIETZSCHE : LE CREPUSCULE DES IDOLES

FRIEDRICH NIETZSCHE : AINSI PARLAIT ZARATHOUSTRA

FRIEDRICH NIETZSCHE : LA VOLONTE DE PUISSANCE

NIETZSCHE: La naissance de la tragédie

NIETZSCHE: Le Gai Savoir

NIETZSCHE: Humain, trop humain


nietzsche

« Penseur discuté, il a renouvelé la philosophie moderne par une critique de la tradition culturelle de l'Occident.

De la philologie à la philosophieNietzsche est né en 1844.

A vingt ans, il s'inscrit à l'université de Bonn, où il se distingue à tel point qu'il est, dès 1869, nomméprofesseur de philologie classique à l'université de Bâle.

L'influence de Schopenhauer et l'amitié de Wagner le détournent cependant decette spécialisation dont il dépasse déjà les limites dans sa première œuvre, La Naissance de la tragédie (1872), réflexion esthétiquecentrée sur l'opposition de l'apollinien — la mesure, l'équilibre de l'art grec — et du dionysiaque — la musique —, ce dernier ayant étéinjustement occulté par la philosophie. La solitude du penseur de fondL'année 1878 est à tous points de vue une rupture décisive : avec Humain, trop humain, Nietzsche se sépare de Schopenhauer et ilamorce la critique de la métaphysique ; il y inaugure l'écriture aphoristique qui caractérise le reste de son oeuvre.

C'est aussi le momentoù il se brouille avec Wagner et où, tombé malade, il quitte l'enseignement et s'enfonce dans une solitude errante que ne fait querenforcer l'échec des ses relations avec Lou Andréas Salomé.

Le Gai Savoir (1881-1882) puis Ainsi parlait Zarathoustra (1883-1885),poème philosophique qui annonce dans une prose lyrique et visionnaire la transmutation générale des valeurs et le dépassement del'homme, et qui précise les thèmes principaux de la philosophie nietzschéenne : on y trouve déjà l'image du surhommecréateur de valeurs, le thème de l'éternel retour comme épreuve de la valeur de l'instant et l'affirmation paradoxale de la mort de Dieu. La critique et la folieLes derniers ouvrages sont les plus violemment critiqués : Par-delà le bien et le mal (1886) est une attaque contre le modernisme dontNietzsche dénonce les préjugés intellectuels, moraux et politiques en appelant de ses voeux l'apparition d'une nouvelle aristocratie.

LaGénéalogie de la morale (1887) dissèque le christianisme que Nietzsche définit comme une morale des faibles, la conscience morale enlaquelle il reconnaît une forme intériorisée de la cruauté et l'idéal ascétique compris comme négation décadente de la vie.

Enfin, LeCrépuscule des idoles (1888) précise la notion de décadence dans l'opposition de l'action et de la réaction, de la création et duressentiment.

Avant d'être atteint par une .crise de démence en 1889, Nietzsche a eu le temps d'écrire L' Antéchrist, Le Cas Wagner etEcce Homo (posthume), son autobiographie.

Il est interné, puis soigné par sa mère et sa soeur, laquelle fit connaître ses oeuvres mais futaussi responsable de leur récupération par l'idéologie nazie.

Il mourut l'année suivante (1900) à Weimar. La volonté de puissanceMaintenant que les violentespolémiques qui ont entouré l'oeuvre de Nietzsche se sont apaisées, il est possible de déterminer l'apport de sa pensée.

Elle est pour unelarge part critique : en substituant la question « qui parle ? » au « qu'est-ce que...

? » de la métaphysique, Nietzsche ouvre la possibilitéd'une critique généalogique qui démasque la volonté de puissance agissant dans le désir de savoir ou dans les préceptes moraux.

Ilfonde ainsi une nouvelle conception de la vérité sur la notion d'interprétation et élabore un perspectivisme radical qui nie la possibilitéd'une vérité unique, univoque, éternelle.

Ce perspectivisme permet aussi bien une nouvelle pensée de la pratique : en critiquant lamorale dans sa prétention à l'universalité et au désintéressement, Nietzsche est le penseur de la valeur comprise comme la création del'homme agissant. Modernité et décadenceNietzsche inaugure aussi la question du présent en philosophie : qui sommes-nous, nous autres les modernes ? Il fait de la modernité,de la décadence, du progrès autant de questions d'une pensée de l'histoire radicalement nouvelle.Le christianisme et la métaphysique, par leur négation de la vie, sont le premier moment de la décadence.

La mort de Dieu et la venue dudernier homme constituent le second : cet homme, vil jouisseur qui ne croit plus à rien, a perdu le sens de son propre dépassement.

Ilfaut donc opérer une transmutation générale des valeurs, conquérir la liberté en s'affranchissant des valeurs établies.Aussi Zarathoustra annonce-t-il la venue du surhomme, créateur de valeurs nouvelles dont la volonté de puissance sera l'affirmation de lavie. Nietzsche et le nazismeLa propagande nazie n'eut guère de mal à récupérer le thème du surhomme, la critique de la décadence ou l'opposition de la morale"'des maîtres et de la morale des esclaves.

Il ne faudrait pas pour autant se méprendre sur le sens de la philosophie nietzschéenne : lacritique de l'égalitarisme ne s'enracine pas dans des considérations biologiques et ne renvoie sans doute pas à une théorie raciale ; quantà la volonté de puissance, elle est puissance de vouloir et non désir de la puissance.

NOTES DE L'ÉDITEUR K.

Jaspers montre que la vie du philosophe fut à la mesure de sa pensée : « La vie de Nietzsche fut "pour cent raisons" éternellementproblématique.

Ses amitiés se terminèrent dans l'expérience d'une solitude que personne peut-être n'a éprouvée jusqu'ici.

La maladie deNietzsche non seulement brisa et ruina cette vie, mais, dans son devenir progressif, elle lui appartient d'une certaine façon, de sorte quesans elle nous pouvons à peine nous représenter sa vie et son oeuvre.

» K.

Jaspers, Nietzsche, Gallimard, 1950. « Le philosophe Nietzsche se cache sous le déguisement du critique de la culture, du mystérieux augure, du prophète à la parolevéhémente.

Des masques cachent l'essentiel.

Le siècle fait cortège aux masques de Nietzsche, mais il est encore plus loin de saphilosophie.

» Eugen Fink, La Philosophie de Nietzsche, Éditions de Minuit, 1965. G.

Deleuze rappelle que Nietzsche fut plus que tout le penseur de la valeur : « Le projet le plus général de Nietzsche consiste en ceci :introduire en philosophie les concepts de sens et de valeur.

Il est évident que la philosophie moderne, en grande partie, a vécu et vitencore de Nietzsche.

Mais non pas peut-être à la manière dont il l'eût souhaité.

Nietzsche n'a jamais caché que la philosophie du sens etdes valeurs dût être une critique.

» G.

Deleuze, Bibliothèque de philosophie contemporaine, PUF, 1952.. »

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