Biographie de MILL (John-Stuart).

Né à Londres en 1806, mort à Avignon en 1873. Fils du précédent. Il fit un séjour en France chez Jean-Baptiste Say, et fut élu à la Chambre des Communes en 1865. Il subit l'influence de Hume, de Bentham et des empiristes du XVIIIe siècle. Il est hostile à toutes les doctrines qui font appel à l'intuition, mais sa théorie associationniste accorde une place à l'idée de Dieu. Sa logique est une science de la vérité, et non plus une « science de la conséquence formelle «. La déduction est une généralisation de l'induction, et celle-ci se fonde sur la liaison constante entre deux phénomènes, liaison dont nous prenons l'habitude, et qui devient une véritable loi de causalité universelle. La morale est inductive, les notions morales ont l'expérience pour origine. Il y a des plaisirs bas et des plaisirs nobles. C'est la charité qui est la source des joies les plus hautes. Ainsi, l'utilitarisme, fondé sur l'intérêt, ne s'éloigne guère de la morale évangélique. Le bonheur général, que nous devons rechercher, se confond avec le bonheur individuel. Une action est bonne en raison de sa tendance à produire le bonheur (qui est plaisir, ou absence de peine), mauvaise en raison de sa tendance à produire le malheur (qui est peine, ou absence de plaisir). Dans le calcul des plaisirs, la qualité a un aussi grand rôle que la quantité. Politiquement, Stuart Mill est libéral et favorable au socialisme ; la justice est une classe du bonheur général. Son individualisme fait parfois appel à un certain dirigisme de l'État, quand il s'agit de défendre les droits des faibles et de la femme.

Œuvres principales : Logique inductive et déductive (1843), Essays on some unsettled questions of political economy (1844), Principes d'économie politique (1848), La liberté (1854), Le gouvernement représentatif (1860), L'utilitarisme (1861), Auguste Comte et le positivisme (1865), Examen de la philosophie d'Hamilton (1865), L'assujettissement des femmes (1869), Autobiographie (1869).