Biographie de DUNS SCOT (Johannès).
Publié le 02/07/2009
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DUNS SCOT
1266-1308
NÉ en Ecosse (d'où son surnom), Jean Duns entre dans l'Ordre de Saint-François en 1281,
étudie à Oxford avant son ordination (r2gr), ensuite à Paris.
Commencé à Oxford (r297-130I),
son enseignement de théologien se poursuit à Paris; de ce double enseignement résultent les
multiples versions
de son Commentaire des Sentences : commenter le Prologue et les quatre livres
de Sentences (propos d'auteurs théologiques mis en ordre et, quand ils semblent s'opposer, dûment
conciliés), composés au xne siècle par Pierre Lombard, est une tâche classique dans les Univer
sités des xme, xrve, xve siècles; l'originalité des pensées se manifeste
dans le cadre assez large
de ce cours : discussion d'une suite de questions théologiques ou philosophiques posées à l'occa
sion du.
texte
et en fonction des commentaires antérieurs.
Banni en 1303 pour avoir pris le parti
du Saint-Siège contre le roi de France, Jean Duns Scot retourne dans la capitale du royaume
en r 305, y reçoit le grade de docteur en théologie, est enfin envoyé à Cologne où il meurt en r 308,
à l'âge de quarante-deux ans.
On peut donc tenir pour inachevée son œuvre, qui apparaît celle
d'un chercheur, attentif à éprouver ses concepts, instruments d'une analyse dont l'acuité vaudra
à Jean Duns le titre de Docteur Subtil.
Sa critique, d'ailleurs, n'est que mise à l'épreuve en vue
et au cours même de la construction, équilibrée dans la hardiesse d'un élan lui-même retenu
par l'effort de lucidité.
Devenu pour les siècles à venir le plus illustre de ces spéculatifs abstraits
qui reconnaissaient pour père spirituelle petit Pauvre d'Assise, le franciscain écossais exercera une
énorme influence intellectuelle, même sur les adversaires de ses conceptions; l'école théologique
que formeront ses disciples rivalisera longtemps, dans l'Eglise romaine, avec l'école thomiste :
l'unité des « scotistes » semble moins tenir à des thèses strictement conservées qu'à une techni
que et un style intellectuels; continuateurs sans doute d'une recherche, ils pouvaient manifester
à
l'égard de leur maître une grande indépendance d'esprit.
Théologien
philosophiquement équipé, en controverse avec les « philosophes » : tel apparaît
Duns Scot dès la première question de son Commentaire des Sentences, dont une admirable
édition critique, dirigée par le P.
Balic, vient nous apporter un texte qui découvre l'auteur même
au travail.
Il y apparaît aussi que le conflit entre théologiens (dont la pensée dans l'Eglise, conti
nuant celle des Pères, se fonde dans la Révélation, c'est-à-dire dans le Christ) et « philosophes »
(Aristote et sa suite, chez les Arabes notamment) porte à la fois sur la conception de l'homme, de
sa
nature et de sa destinée, et sur celle du Principe de l'être : cause naturelle d'émanation néces
saire, le
Premier être du péripatétisme arabe n'est point, à l'égard de tout le reste, cette cause libre
d'une création contingente que constitue le Dieu trine des chrétiens en prolongeant, par une
communication d'être fini à ses créatures, le mouvement éternel qui communique une essence.
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