Biographie de DESCARTES (René).
Publié le 17/01/2022
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Descartes est le plus célèbre des philosophes français.
Pourtant, la tradition l'a souvent réduit au rationalisme unpeu rigide du trop fameux " esprit cartésien ".
C'est là passer un peu vite sur la complexité d'une philosophie quiinaugure et nourrit toute la pensée moderne.
René Descartes est né en 1596 à La Haye, en Touraine.
A dix ans, il entre au Collège royal de La Flèche, dirigé pardes jésuites, où ses dons et sa santé fragile lui valent un traitement de faveur : ainsi le jeune René a la permissionde se lever tard et de travailler au lit, habitudes qu'il cultivera toute sa vie.
Le Discours de la méthode, dont lapremière partie relate ces années d'études, en retient surtout l'incertitude des connaissances acquises alors, et lerêve d'une science absolument sûre.
En 1618, il s'engage dans diverses expéditions guerrières qui le conduisent enHollande, au Danemark et en Allemagne.
Même lorsque sa vocation intellectuelle se précise et le ramène à Paris en1622, il y mène une vie aussi mondaine qu'intellectuelle.
Il fréquente salons et savants, et son talent s'illustre dansle duel galant, comme il brille dans la discussion philosophique.
Toutefois, en 1629, il décide de se retirer en Hollandepour se consacrer à son œuvre.
Son célèbre Discours paraît en 1637.
L'accueil qui lui est réservé plonge son auteur au cœur de polémiquesépistolaires intenses, caractéristiques de l'Europe savante du XVIIe siècle.
Suit une période féconde : Descartespublie, non sans se heurter à la censure, les Méditations sur la philosophie première, les Principes de la philosophieet, enfin, les Passions de l'âme, traité largement inspiré par sa correspondance avec la princesse Elisabeth, exilée enSuède.
En 1649, sur l'invitation de la reine Christine de Suède, il se rend à Stockholm, où il meurt l'année suivante,victime d'un climat trop froid pour sa constitution délicate.
Trois exigences dirigent l'œuvre cartésienne : substituer à la science obscure du Moyen Age une physique aussi sûreque la mathématique ; en tirer des applications pratiques et morales capables de rendre l'homme " comme maître etpossesseur de la nature ", et maître de ses passions ; enfin situer cette science de la nature par rapport à Dieupour mettre fin au conflit de la raison et de la foi.
Sa méthode n'est pas tant un corps d'affirmations ou de démonstrations, qu'une série de moments intellectuels quis'engendrent successivement.
Le premier pas de cet itinéraire consiste à rompre une fois pour toutes avecl'ensemble de nos croyances, connaissances acquises sous l'égide d'une autorité autre que celle de notre espritseul, qu'il s'agisse de nos sens ou de nos précepteurs.
La méthode pour y parvenir est le doute qui, radicalisé grâceà l'hypothèse extrême d'un malin génie, trompeur en toutes choses, suspend notre adhésion aux plus fortesévidences, comme celle de l'existence de notre corps et du monde, ou encore celle des vérités mathématiques.
Cette épreuve aboutit à la découverte de la seule vérité indubitable : celle du cogito, c'est-à-dire du moi pensant.Car, en doutant, j'exerce une activité de penser que le doute ne peut récuser.
Douter, c'est penser, et parconséquent affirmer la certitude de l'existence.
Tant qu'il m'est possible de penser, je peux dire que je suis et quej'existe.
Aussi le cogito cartésien propose-t-il le modèle d'une certitude sans faille, d'une connaissance absolumentcertaine, dont l'objet le plus évident est précisément la pensée, que Descartes définit comme étant plus aisémentconnaissable que le corps.
De cela résulte un dualisme entre l'âme et le corps, entre pensée et étendue.
La fiction du malin génie, et la mise endoute de l'existence de ce qui m'entoure, ne sont alors plus utiles : la connaissance des corps est rétablie, non pluscomme saisie confuse et empirique d'un amas de qualités sensibles, mais comme détermination rationnelle del'étendue.
Le dualisme ontologique est la traduction philosophique des débuts de la science moderne qui cherche àappréhender tous les corps sur le modèle de l'étendue, et à mathématiser la physique.
En revanche, l'union de l'âme et du corps en l'homme, différente d'une simple juxtaposition des deux substances, estune notion-limite.
Pour la comprendre, Descartes détermine un lieu qui, dans le cerveau, unifie ces deuxsusbstances (la " glande pinéale "), et qui permette la conciliation des dimensions physique et métaphysique de saphilosophie.
Mais notre corps est un fait dont la raison ne peut rendre compte intégralement.
Il s'agit désormais d'éduquer notrenature mixte afin d'instaurer et de garantir une correspondance entre l'âme et le corps.
Ainsi Descartes rapproche-t-il la morale de la médecine afin d'établir la liste des principes nous permettant de faire cohabiter harmonieusementl'âme et le corps, eux qui sont par nature soumis aux aléas de l'existence..
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