Biographie de COMTE (Auguste-Isidore-François-Marie).
Publié le 30/11/2009
Extrait du document
Né à Montpellier en 1798, mort à Paris en 1857. Il fit ses études à l'École polytechnique, puis donna des leçons de mathématiques. Il devint le secrétaire de Saint-Simon en 1817 et une brouille les sépara en 1824. Il ouvrit eu 1826 un « cours de philosophie positive «. Atteint d'aliénation mentale, il dut être interné pendant quelques mois, et sortit avec la mention :« non guéri«. Il reprit son cours, devint répétiteur (1332), puis examinateur (1837) à 1'Ecole polytechnique. De 1831 à 1848, il fit un cours public et gratuit d'astronomie élémentaire à la mairie du Ille arrondissement. Séparé de sa femme, ayant perdu son emploi, vivant de l'aide de ses amis, d'un caractère de plus en plus difficile, Comte rencontra en 1845 Clotilde de Vaux. Ce fut« l'année sans pareille«. Atteinte d'une maladie mortelle, la jeune femme mourut l'année suivante. Il l'avait aimée ; sa pensée philosophique tourna au mysticisme, et Clotilde de Vaux devint pour lui « sainte Clotilde «, patronne de l'Humanité. Fondateur du positivisme, Auguste Comte a exercé une grande influence et a fait s'élever une grande espérance dans l'humanité. Sa doctrine est encore florissante au Brésil, dont le drapeau porte sa devise politique de 1848 : Ordem e progresso. Le « culte de l'Humanité «, aux rites compliqués, a été institué dans ce pays. En Suède, le positivisme a pris une teinte politique et sociale. A Paris, le « temple de l'Humanité « est encore fréquenté. — La base du positivisme réside dans cet aphorisme : « Il n'y a qu'une maxime absolue, c'est qu'il n'y a rien d'absolu. « Le système présente deux aspects : un aspect scientifique, et un aspect politique et religieux. Comte nie la psychologie, le droit, les relations de cause à effet. Seuls, les faits l'intéressent, c'est-à-dire ce que l'expérience permet de constater et de contrôler, expérience des sens, il s'entend. — Comte a défini lui-même la loi des trois états des sociétés occidentales : « Par la nature même de l'esprit humain, chaque branche de nos connaissances est assujettie dans sa marche à passer successivement par trois états théoriques différents : l'état théologique ou fictif, l'état métaphysique ou abstrait, enfin l'état scientifique ou positif. « Plus l'objet d'une science est simple, plus celle-ci arrive rapidement à l'état positif; l'ordre de complexité est : mathématiques, astronomie, physique, biologie, sociologie. Comte distingue les sciences abstraites et les sciences concrètes ; le but des sciences abstraites est la connaissance des lois. La science finale est la sociologie, qui se divise en deux branches : la statique sociale (étude de la famille et de la société) et la dynamique sociale (étude du développement des sociétés). Les sociétés doivent être organisées de manière positive ; un pouvoir spirituel, différent du pouvoir politique, doit exister ; une classe spéculative (penseurs et artistes) doit faire face à la classe active (agriculteurs, industriels et commerçants). —Le comtisme (et c'est ce que Stuart Mill lui reproche) ne croit pas en un Créateur du monde. L'objet unique du culte, c'est : l'Humanité. Elle est le Grand Etre. Le culte revêt trois aspects : public (adoration du Grand Etre), personnel (adoration de la femme) et domestique ; ce culte domestique, au rite minutieux réglé par Comte dans les moindres détails, comprend neuf sacrements : la présentation, l'initiation (à l'âge de 14 ans), l'admission (à 21 ans), la destination (à 28 ans), le mariage, la maturité (à 42 ans), la retraite (à 63 ans), la transformation ou mort, et l'incorporation au Grand Etre, qui a lieu sept ans après la mort. — La Terre s'appelle le Grand Fétiche et l'Espace le Grand Milieu. — La morale de Comte peut se résumer brièvement : vivre pour autrui.
Œuvres principales : Cours de philosophie positive (1830-1842), Traité élémentaire de géométrie analytique (1843), Traité philosophique d'astronomie populaire (1844), Discours sur l'esprit positif (1844), Discours sur l'ensemble du positivisme (1848), Calendrier positiviste (1849), Système de politique positive ou traité de sociologie instituant la religion de l'Humanité (18511854), Catéchisme positiviste ou sommaire exposition de la religion universelle, en onze entretiens systématiques entre une femme et un prêtre de l'Humanité (1854), Appel aux conservateurs (1855), Synthèse subjective ou système universel des conceptions propres à l'état normal de l'Humanité (1856), Testament d'Auguste Comte (posth. 1884). La Correspondance complète.
«
COMTE, Auguste (1798-1857). — Fondateur du positivisme.
Sa philosophie présente deux aspects : un aspect scientifique (Comte se veut un nouvel Aristote) et un aspect politico-religieux (il se veut aussi un nouveau saintPaul).
«Tout est relatif, voilà la seule chose absolue», proclame-t-il.
L'état scientifique (ou positif) est celui oùl'homme se borne à observer, à constater ce qui est.
Dans les deux états qui précèdent nécessairement celui-ci (1.état théologique ; 2.
état métaphysique), l'homme, au lieu d'enregistrer des lois, recherche des causes ; à proposde chaque phénomène, il se pose la question : «Pourquoi ?», au lieu de poser la question : «Comment ?» — seulelégitime.
Polytechnicien à 16 ans, Comte est nommé en 1832 répétiteur d'analyse et de mécanique à l'École polytechnique,puis, en 1837 examinateur d'admission.
Il se verra retirer cette dernière fonction en 1844, et son poste de répétiteuren 1851.
Malgré ses demandes réitérées il n'obtiendra pas le poste de professeur à Polytechnique qu'il souhaitait etpas davantage la chaire d'histoire générale des sciences positives au Collège de France qu'il aurait voulu faire créerà son profit.
L'oeuvre de Comte est en rapports étroits avec les événements de sa vie.
Deux rencontres capitalesprésident aux deux grandes étapes de cette oeuvre.
En 1817 il rencontre H.
de Saint-Simon dont il devient lesecrétaire.
Il collabore aux publications de Saint-Simon : L'Organisateur, le Système industriel et conçoit dès cemoment la création d'une science sociale et d'une politique scientifique.
Dès 1826, en possession des grandes lignesde son système, Comte ouvre chez lui, rue du Faubourg Montmartre un Cours de philosophie positive — rapidementinterrompu par une dépression nerveuse — (qui lui vaut d'être interné quelques temps dans le service d'Esquirol ).
Ilreprend cet enseignement en 1829.
La publication du Cours débute en 183o et s'échelonne en six volumes jusqu'en1842.
Dès 1831 Comte avait ouvert dans une salle de la Mairie du IIIe arrondissement un cours public et gratuitd'astronomie élémentaire destiné aux « ouvriers de Paris », cours qu'il poursuivra pendant dix-sept annéesconsécutives.
Il en publie la Préface en 1844 sous le titre : Discours sur l'esprit positif.C'est en octobre 1844 que se situe la deuxième rencontre capitale qui va marquer un tournant dans la philosophied'Auguste Comte.
Il s'agit de la soeur d'un de ses élèves, Clotilde de Vaux, épouse délaissée d'un percepteur (quiavait fui en Belgique après quelques irrégularités financières).
Au printemps 1845 notre philosophe de 47 ans déclareà cette femme de trente ans son fervent amour.
« je vous considère comme ma seule et véritable épouse nonseulement future mais actuelle et éternelle ».
Clotilde lui offre son amitié.
C'est « l'année sans pareille » qui setermine par la mort de Clotilde, le 6 avril 1846.
Comte sent alors sa raison vaciller mais il se remet courageusementau travail.
Entre 1851 et 1854 paraissent les énormes volumes du Système de politique positive ou Traité desociologie instituant la religion de l'humanité.
Le dernier volume sur l'Avenir humain prévoit une refonte totale del'oeuvre sous le titre Synthèse subjective.
Depuis 1847 Comte s'est proclamé grand prêtre de la Religion del'Humanité.
Il institue le « Calendrier positiviste » (dont les Saints sont les grands penseurs de l'histoire) forge desdevises: « Ordre et progrès »;« Vivre pour autrui » ; « L'Amour pour principe, l'ordre pour base, le progrès pour but», fonde de nombreuses églises positivistes (dont certaines se survivent encore, par exemple au Brésil).
Il meurt en1857 après avoir annoncé que « avant l'année 186o » il prêcherait « le positivisme à Notre-Dame comme la seulereligion réelle et complète.
»Comte est parti d'une critique scientifique de la théologie pour terminer en prophète.
On comprend donc quecertains aient contesté l'unité de sa doctrine, notamment son disciple Littré qui abandonne en 1851 la sociétépositiviste.
Littré —auteur du célèbre Dictionnaire, vulgarisateur du positivisme dans des articles du National —accepte ce qu'il appelle la première philosophie d'Auguste Comte et voit dans la seconde une sorte de délire politico-religieux inspiré par l'amour platonique du philosophe pour Clotilde.Toutefois, même si la rencontre avec Clotilde a donné à l'oeuvre du philosophe un ton nouveau, il est certain queComte dès avant le Cours de philosophie positive (et notamment dans son « opuscule fondamental » de 1822) atoujours pensé que la philosophie positiviste devait finalement aboutir à des applications politiques et à la fondationd'une religion nouvelle.
Littré pouvait sans doute au nom de ses conceptions propres « scinder M.
Comte d'avec lui-même ».
Mais l'historien qui n'a pas à porter sur l'oeuvre un jugement personnel peut s'estimer autorisé à affirmerl'unité essentielle et profonde de la doctrine de Comte' ..
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