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Biographie complète d'André GIDE

Publié le 30/04/2022

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« André Gide UN « EMANCIPATEUR DE L'ESPRIT » Scandaleux pour certains, génial pour d'autres, AndréGideest l'un de ces auteurs inclassables dont nul le sentimentde jouer la comédie, de n'être pas vraiment « né ». Deson éducationpuritainerestera entrée dans lasphèrede la littérature et convaincre Madeleine de l'épouser. Publiés en 1891 à compted'auteur, la trace indélébile des tabous Les Cahiers mettent en scène sexuels : le corpsdoit être nié. un jeune hommesouhaitantépouser sa cousine, mais qui se retire en Bretagne,suite à l'interdiction Or Gide, comme tout enfant, s'intéresse à son corps, tiraillé ne peut nier l'influence.

Inspiré par sa propre existence, puispar son entre le désir terrible de suivre époque,ilne cessede rechercher la morale maternelle et l'envie les moyens et les chemins pour de laisser exulterson corps. atteindre la sérénité.

Louvoyant Ce paradoxe le poursuivraune perpétuellement entre une morale grande partiede sa vie. austère et puritaineet une sensualité effrénée, s'appliquant ardemment DÉCOUVERTE D'UNE VOCATION à retranscrirela vérité, Gide Gide entre en 1877 à l'Ecole ne se laissera jamaisatteindre alsacienne de Paris, qui regroupeles par les flèches de ses adversaires, élèves issus de la haute bourgeoisie. puisantdans l'écrituretoute sa force.

Sesdébuts ne sont guère brillants : « J'étais un des derniers de la classe totale.

Les amis symbolistes crient à la traîtrise : tant dans sa forme que dans le fond.

LesNourritures ne correspondent guère à l'esthétique du mouvement.

« Mon livre était beaucouptrop naturelpour ne point paraître facticeà ceux qui n'avaient goût que pour l'artificiel », se justifie l'auteur.Tous les genressont mêlés de sa mère sur son lit de mort. Andrémeurt seul et fou,en ayant dans cette oeuvre en forme refusé de séparer la poésie et la vie. C'est en Tunisiequ'il cède aux avancesd'un jeune Arabe, laissant exploser sa sensualitébrimée, Son livre chassant d'un revers de la main ne remporte une vertu sévèrement conservée. aucun à la nature, à la vie et à la sensualité, et le stylede Gideest ici à l'image des idées qu'il professe : libre,sans contrainte, presque sauvage.Gide rompt enfin avec la piété familiale, en célébrant le désir d'une vie succès public, de kaléidoscope,véritable hymne nomade tendue vers le mouvement DEVENIR SOI mais lui [...] : je dormaisencore; j'étais pareil attire L'hédoniste la reconnaissance de ses pairs : Aucours de ses pérégrinations,Gide à ce qui n'est pas encore né.

» Sasanté fragile l'empêchant de suivre Mallarmé, Huysmans et Maeterlinck entame l'écriture des Nourritures L'EVEIL DE LA CONSCIENCE une scolarité normale, c'est le début lui adressent leurs félicitations. terrestres.

Revenuen Europe au printemps 1894,obligé de se d'une fréquentation scolaire Traumatismes d'enfance déstructurée, dans laquelle ilse L'appel de la sensualité maintenir au calme du fait de sa André Gide naît le 22 novembre Apprécié, Gideest invité à fréquenter santé défaillante, ilécriten parallèle complaît.En 1880,son père meurt, 1869 à Paris dans le foyer de Paul les premièresfeuilles de Paludes. Gide et Juliette Rondeaux.

Paul Gide, emporté par une tuberculose. les cercles littéraires courus : il est Livre curieux,Paludes, publié en accueillichez Heredia, Mallarmé, dontla famille est originaire du Midi, B A u cours 1895, est une « sotie » selon André est un professeurde droit romain de l'hiver, Henri de Régnier, PaulAdam, Gide, un miroir tendu à l'ennui de Gide souffre et rencontre Oscar Wilde chez réputé,au caractèredoux, presque effacé, quis'enfermevolontiers dans de violentes la princesse Ouroussof.

Peuà l'aise l'auteur.

Ily décritla vacuitédes et l'instant.

Ce n'est que vingtans plus tard que LesNourritures terrestres auront le succès qu'elles méritent, influençant des générations d'écrivains. Reconnaissances Dans l'attente d'un succès public, Gide démarre une collaboration fructueuse avec la revue L'Ermitage, aux côtés de Paul Valéry ses études, en homme très détaché crises dans l'exercice des mondanités, salons littéraires à travers le et de Paul du quotidien.

SafemmeJuliette d'angoisse qui se il observe les codes et apprend les Claudel(18681955), qui Mais il préfèrese réfugier dans l'intimité du petitsalon de Mallarmé plutôtque d'affronter lesgrands cerclesdans lesquels on se doit de briller.

Cequi lui importe le plus personnaged'un écrivain parlant du livre qu'ilest en train d'écrire, opérantainsi une subtile mise en abyme.

Sa mère tombe malade est issue d'une famille normande très fortunée et est très attachée résument à un protestantisme rigoureux, fervent et ascétique.AndréGide à ce seul cri : reviendra dans son Journal sur pas pareil la difficile conciliation entre ces aux autres ! » deuxorigines, expliquantpar cette duplicité originelle son refus « Je ne suis manières des hommes de lettres. au même moment et accorde enfin durera jusqu'en 1906. Gidea acquis à André la permission d'épouser une aisance certaine dans les milieux Madeleine.

Gide a commencé littéraires et est considéré comme une plumetalentueusepar ses pairs. Ilproduitde nombreuxlivres entre En 1882, de passage chezses cousines est la vie intérieure, et il craint Rondeaux, ilvitce qu'il nommera de perdre sa sincéritéau contact du choix : « Est-ce ma faute à moi un Schaudern, un bouleversement de la vie littéraire.

Gide se lie d'une 1897 et 1902, dont Prométhée mal sivotreDieu pritsi grandsoin inexplicable de tout son être, de me faire naître entre deux en découvrant la souffrance amitiétrès forte avec Paul Valéry (1871-1945), fasciné par son intelligence et son aspiration à la pureté.

En 1893,alors qu'ilsouffred'une crise morale, physique et intellectuelle, il accompagne le peintre Paul-Albert Laurensen Afrique du Nord durant enchaîné(1899),ElHadj(1899) etL'Immoraliste (1902).Ce dernier, présenté par l'auteur comme « un fruit plein de cendre amère », est largementinspiréde la vie de Gide : Michel, le protagoniste, part avecsa femme Marceline étoiles, fruitde deux sangs, de deuxprovinces et de deux confessions ? » Gide soutiendra quesa vocation d'artiste, quiseule luipermettaitde concilier deux héritages si différents, vientde là. de sa cousine Madeleine due à l'inconduite conjugale de sa mère. Ilressentpour elleun amour profond et projetted'en faire un jour sa femme.

Ce n'est qu'en 1887 qu'il reprend le chemin de l'École à se détacher de sa mère, s'opposant en Tunisie, où il laisse enfin son qui persistera jusqu'à la mort baccalauréatobtenu.À20 ans, de Juliette.

André vit dans un univers en 1889, il commence la rédaction corps exulter, se libérantde toute fin maiet Gidese fiancequinzejours contraintemoraleet puritaine, et se multiplient, son corpsse rebelle plustard avec Madeleine qui avoue se métamorphosant en immoraliste. contrece que Gide luia imposé Les penchants troubles de Michel avoirpeur du mariage.

En octobre, de privations, commeill'écritdans révèlententre autres toute l'ambiguïté les cousins se marient ; leur union son Journal : « Il me faut un effort sexuelle de Gide.

Ses amis ne s'y restera blanche.

Madeleine pense aussigrandpourme laisser aller trompent pas et avoirépousé une âme guettée à moi-même, que jadispour le mettent en y résister.

Cettemoralede privations par le péchéqu'ils'agitde sauver garde.

Gide par sa piété.

En 1897, après un an s'était si bien faite à ma morale recule et se tait. de pérégrinations, le couples'installe naturelle,que l'autre maintenant _ En 1908,ilfonde à Paris ; tous deux sont fortunés m'est très pénible et difficile. où régnent conformisme bourgeois, respect du devoir et puritanisme. Gide ne pourra jamaisdécrire son enfancesans s'affublerdes pires des Cahiers d'André Walter.

Gide s'est décidé à devenir écrivain Il me faut m'efforcer au plaisir.» Ilest aussi déçu par ses maigres et se sent attiré par le symbolisme très en vogue et défendu par Stéphane Mallarmé (1842-1898). Ce courant littérairequi professe que l'art est poésieet la poésie musique, et que la littérature succès littéraires : Le Traité sur l'éducation de son filsunique. Si Paul tend à vouloirtout expliquer à André, Juliette estime qu'il alsacienne, après être passé dans les mains de plusieurs précepteurs, dont certains inspireront des personnagesdes Faux-Monnayeurs. Sur les bancsdu lycée, ilse lie doit se soumettre sans chercher d'amitié avec le futur écrivain Pierre Sa mère a la mainmise sur la tenue de la maison et surtout à comprendre pourquoi.

La relation Louys (1870-1925) qui luifait entre la mère et le fils se tisse découvrir Goethe et l'introduit dans autour de ce lien de subordination divers salons littéraires une fois leur défauts, décrivant son « air méchant, maladif, son regard en biais». DansSile grain ne meurt, ilrevient essentiellement sur le thème du dédoublement, expliquant qu'enfant,il percevait la réalité comme étant distordue, fausse, illusoire, et qu'ilavaitl'impression d'êtreétrangerà lui-même, avec doit être délivrée du soin de décrire six mois.

Les crises nerveuses de Narcisse (1891), LesPoésies d'André Walter (1892) sont des échecs, tout comme Le Voyage d'Urien (1893pour la première édition) qui ne lui demanda aucun effort d'écriture.

Ens'échappant, à sa tendresse étouffante.

Elle meurt et Gide peut se consacrer I avec Jean k " I M Schlumberger (1877-1968) à l'écriture sans s'inquiéter et Jacques Copeau (1879-1949) des questions matérielles. La même année, les A-GIDE Nourritures le monde, convientau tempérament Gide tente de s'évader de lui-même, de l'écrivain en herbe.

La rédaction de fuirce regard inquisiteur qu'il des Cahiers d'André Walter procède d'un double objectif : marquer son porte sur sa propre personne, dans de vivre enfin ses désirs enfouis. l'indifférence terrestres. »

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