Arts et Culture SERGE GAINSBOURG
Publié le 10/02/2019
Extrait du document
Grande admiratrice du compositeur, Brigitte Bardot lui demande une chanson d’amour. Il lui écrit Harley Davidson et Bonnie and Clyde, qu’il chante en duo avec elle, puis le fameux Je t’aime, moi non plus. Mais la nouvelle star du cinéma français interdit la sortie de cette dernière chanson par peur du scandale. Gainsbourg ne lui en tiendra pas rigueur, puisque l’année suivante il compose en son honneur et en mémoire de leur brève aventure, Initiales B.B. Il enregistre finalement Je t’aime, moi non plus avec une jeune Anglaise, Jane Birkin, qui sera sa compagne et sa muse pendant quinze ans. Les deux premiers duos avec Jane Birkin 69, année érotique, puis Je t’aime moi non plus, sortent à un mois d’intervalle
Les années Jane Birkin ne sont pas pour autant exclusives; il continue de travailler pour les autres et, en 1971, écrit pour la nouvelle revue de Roland Petit au Casino de Paris, Zizi je t’aime avec Zizi Jeanmaire. Il signe de nombreux tubes comme Manureva (chantée par Alain Chamfort) et des musiques de films. En publiant, entre 1976 et 1978, ses premières photographies dans la presse, il se révèle être un excellent photographe.
▼ Dans les années 1970, le couple formé par Gainsbourg et Birkin devient très médiatique.
Ils entretiennent eux-mémes leur image en lançant, par exemple, en 1972, La décadanse (slow où la cavalière tourne le dos à son partenaire) mais qui n’aura pas le succès escompté.
Gainsbarre et La Marseillaise
Après deux superbes albums, Rock’around the Bunker (1975) et L’homme à la tête de chou (1977), Serge Gainsbourg s’entoure des meilleurs musiciens de reggae et enregistre à Kingston, en Jamaïque, son nouvel album, Aux armes et caetera (1979), avec une adaptation très controversée de La Marseillaise. Dès 1976, avant le succès de Bob Marley en France, il avait sorti Marilou reggae, chanson aux accents reggae.
Gainsbourg engage alors « Gainsbarre », son double, comme attaché de presse pour se défendre et rire de lui. Contrairement à toutes les attentes, les jeunes le reconnaissent comme l’un des leurs. Une liberté de ton et un langage moderne le placent désormais parmi les grands de la chanson populaire. Ses dernières années sont marquées par une activité créatrice particulièrement intense. Il trouve le temps de publier un roman chez Gallimard, Evguenie Sokolov (1980), de tourner des spots publicitaires (Gini), puis un deuxième film, Equateur (1983), avec Francis Huster, et surtout d’écrire des albums pour Jacques Dutronc, Catherine Deneuve, Alain Chamfort, Alain Bashung, Isabelle Adjani, Jane Birkin (Baby alone in Babylone, disque d’or) et lui-même avec Mauvaises nouvelles des étoiles (1981), aux accents reggae, et Love on the Beat (1984), où il emprunte au rap et au hip-hop et parle de l’homosexualité et de l’inceste. Il écrit aussi quelques titres pour Diane Dufresne et Julien Clerc. En 1985, Serge Gainsbourg monte pour la première fois sur la scène du Casino de Paris et chante en duo avec sa fille, Charlotte, une chanson «sulfureuse», Lemon Incest, sur une musique de Frédéric Chopin. En décembre 1985, il enregistre en tournée le double album Gainsbourg Live (1986). L’année suivante, il tourne le moyen métrage et signe la bande originale Charlotte Fore-ver pour sa fille, puis enregistre son dernier album, You’re UnderArrest (1987) où il continue d’innover en matière musicale. Après une année (1988), où il enchaîne les concerts, une grave opération au printemps 1989 le laisse très affaibli. En pleine convalescence, il tourne Stan the Flasher avec Claude Berri dans le rôle-titre, et écrit pour Vanessa Paradis, la « Lolycéenne » : Variations sur le même t’aime. « Le premier album de toute ma carrière où j’ai dû retravailler des textes. C’était dur, trop dur... », confie-t-il.
Epuisé, il tente de composer un dernier album pour Jane Birkin, Amour des feintes, mais le 2 mars 1991, il s’éteint à l’âge de 63 ans. Il est enterré au cimetière du Montparnasse, à Paris.
«
Serge
Gainsbourg
Dans les années 1980, les • coups de
� gueule•, les scandales (en mars 1984,
il brûle un billet de 500 francs à la télévision),
la séparation d'avec Jane, l'alcool sont connus
de tous.
Provocant, cultivant la dérision, il devient
incontestablement un personnage public.
1970.
Censurée en Italie, la chanson est interdite
sur les radios et télévisions de la péninsule et bien
tôt condamnée par le Vatican comme obscène.
L'interdiction s'étend progressivement à d'autres
pays comme la Suède, l'Espagne, le Brésil et
� même en Grande-Bretagne, malgré l'engouement
� du public.
Elle sera pourtant enregistrée dans huit
:g_ langues et plus de deux millions d'exemplaires du
� 45 tours seront vendus.
� Les créations des années suivantes sont le fruit
::1 de ses amours avec Jane Birkin, de leur passion
contraire, sa curiosité se porte plutôt sur les diffé
rents courants musicaux du moment.
Il fait
découvrir aux Français des musiques encore
inconnues.
En 1962, il est parmi les premiers en France à
utiliser des percussions et des rythmes afro
cubains avec Joanna, Pauvre Lola, Couleur café,
Les sambassadeurs, d'une modernité étonnante,
regroupées dans son album Gainsbourg percus
sions (1964).
En 1964 il écrit deux chansons,
Chez les yéyé et Scenic Railway, dont les airs sont
plus exigeants, plus confidentiels.
Des artistes déjà célèbres, comme les Frères
Jacques, Juliette Gréco, Philippe Clay, Patachou,
interprètent ses chansons et se chargent de le
faire conna ître auprès d'un plus large public.
Mais c'est la vague «yéyé>>-traitée pourtant par
lui avec mépris -qui lui apporte le succès.
En
effet, en offrant plusieurs chansons à France Gall,
il se transforme en fabricant de tubes.
La chan
teuse remporte le Grand Prix de l'Eurovision en
1965, avec ftJupée de cire, poupée de son qui fait
le tour du monde, puis chante l'année suivante
Baby ftJp et les fameuses Sucettes.
Entre-temps,
Gainsbourg compose aussi pour �tula Clark (La
gadoue), Dominique Walter (Les petits boudins),
Régine (Les p 'tifs papiers), Françoise Hardy
(L' anamour) et Zizi Jean maire (B/oody Jack).
Swinging London et Jane B.
En 1963, Gainsbourg part à Londres pour l'enregis
trement de sa nouvelle chanson, La Javanaise,
reprise aussitôt par Juliette Gréco.
Il travaille avec
les meilleurs musiciens anglais du moment et
enregistre à Londres une série de nouvelles chan
sons, comme Docteur Jeky/1 et Mr.
Hyde, Comic
strip, Chatterton.
..
Grande admiratrice du composite ur, Brigitte
Bardot lui demande une chanson d'amour.
Il lui
écrit Harley Davidson et Bonnie and Clyde, qu'il
chante en duo avec elle, puis le fameux Je t'aime,
moi non plus.
Mais la nouvelle star du cinéma fran
çais interdit la sortie de cette dernière chanson
par peur du scandale.
Gainsbourg ne lui en tien
dra pas rigueur, puisque l'année suivante il com
pose en son honneur et en mémoire de leur brève
aventure, Initiales B.B.
Il enregistre finalement Je
t'aime, moi non plus avec une jeune Anglaise, Jane
Birkin, qui sera sa compagne et sa muse pendant
quinze ans.
Les deux premiers duos avec Jane Bir
kin 69, année érotique, puis Je t'aime moi non plus,
sortent à un mois d'interval le (décembre
1968- janvier 1969).
Cette dernièr e chanson �
devient rapidement un succès international, à la �
:g_
première place dans les hit-parades en 1969 et U> réciproque
pour l'Afrique, la Jamaïque et
le rock'n roll.
En 1971, il enregistre pour Jane
un "concept-album>> (album dans lequel chaque
chanson fait partie d'un récit plus large) de
tendance très pop-music, L'histoire de Me/ody
Nelson, qui devient une sorte de symbole de la
libération des mœurs des années 1970.
Au cours
des années suivantes, il continue d'écrire des
chansons pour son interprète favorite; les succès
s'enchaînent rapidement: Di doo dah (1973),
Lo/ita go home (1975), Ex-fan des sixties (1978).
Toujours pour et avec elle, il tourne son premier
film, Je t'aime ...
Moi non plus (1975), qui raconte
la passion amoureuse entre un camionneur homo
sexuel, interprété par Joe Dallessandro, acteur
fétiche d'Andy Warhol, et une serveuse
de bar, incarnée par Jane Birkin.
Très contrastées,
les réacti ons oscillent entre l'indignation et
l'enthousiasme.
Les années Jane Birkin ne sont pas pour
autant exclusives; il continue de travailler pour
les autres et, en 1971, écrit pour la nouvelle
revue de Roland Petit au Casino de Paris, Zizi je
t'aime avec Zizi Jeanmaire.
Il signe de nom
breux tubes comme Manureua (chantée par
Alain Chamfort) et des musiques de films.
En
publiant, entre 1976 et 1978, ses premières pho
tographies dans la presse, il se révèle être un
excellent photographe.
' Dans les années 1970, le couple formé par
Gainsbourg et Birkin devient très médiatique.
Ils entretiennent eux-mêmes leur image en lançant,
par exemple, en 1972, La décadanse (slow où la
cavalière tourne le dos à son partenaire) mais qui
n'aura pas le succès escompté.
Gainsbarre
et La Marseillaise
Après deux superbes albums, Rock'around the
Bunker (1975) et L'homme à la tête de chou (1977),
Serge Gainsbourg s'entoure des meilleurs musi
ciens de reggae et enregistre à Kings ton,
en Jamaïque, son nouvel album, Aux armes et cae
tera (1979), avec une adaptation très controversée
de La Marseillaise.
Dès 1976, avant le succès de
Bob Marley en France, il avait sorti Mari/ou reggae,
chanson aux accents reggae.
Gainsbourg engage alors "Gainsbarre >>, son
double, comme attaché de presse pour se
défendre et rire de lui.
Contrairement à toutes les
attentes, les jeunes le reconnaissent comme l'un des
leurs.
Une liberté de ton et un langage moderne le
placent désormais parmi les grands de la chanson
populaire.
Ses dernières années sont marquées par
une activité créatrice particulièrement intense.
Il
trouve le temps de publier un roman chez Galli
mard, Euguenie Sokolou (1980), de tourner des
spots publicitaires (Gin!), puis un deuxième film,
Equateur (1983), avec Francis Huster, et surtout
d'écrire des albums pour Jacques Dutronc, Catheri
ne Deneuve, Alain Chamfort, Alain Bashung, Isa
belle Adjani, Jane Birkin (Baby a/one in Babylone,
disque d'or) et lui-même avec Mauvaises nouvelles
des étoiles (1981), aux accents reggae, et Loue on
the Beat (1984), où il emprunte au rap et au hip
hop et parle de l'homosexualité et de l'inceste.
Il
écrit aussi quelques titres pour Diane Dufresne et
Julien Clerc.
En 1985, Serge Gainsbourg monte
pour la première fois sur la scène du Casino de
Paris et chante en duo avec sa fille, Charlotte, une
chanson "sulfureuse> > , Le mon Incest, sur une
musique de Frédéric Chopin.
En décembre 1985, il
enregistre en tournée le double album Gainsbourg
Live (1986).
L'année suivante, il tourne le moyen
métrage et signe la bande originale Charlotte Fore- ·
uer pour sa fille, puis enregistre son dernier album,
You're Under Arrest (1987) où il continue d'innover
en matière musicale.
Après une année (1988), où il
enchaîne les concerts, une grave opération au prin
temps 1989 le laisse très affaibli.
En pleine conva
lescence, il tourne Stan the Flasher avec Claude
Berri dans le rôle-titre, et écrit pour Vanessa Para
dis, la "Lolycéenne >>: Variations sur le même t'aime.
«Le premier album de toute ma carrière où j'ai dû
ret ravail ler des textes.
C'était dur, trop dur ...
>>,
confie-t-il.
Épuisé, il tente de composer un dernier album
pour Jane Birkin, Amour des feintes, mais le 2 mars
1991, il s'éteint à l'âge de 63 ans.
Il est enterré au
cimetière du Montparnasse, à Paris.
DISCOGRAPHIE
• Du chant à la une 1 (1958)
eN° 2 (1959)
•L'étonnant Serge Gainsbourg (1961)
eN° 4 (1962)
• Gainsbourg confidentiel (1963)
• Gainsbourg percussions (1964)
eAnna, comédie musicale (1966)
eBrigitte Bardot et Serge Gainsbourg (1968)
elane Birkin-Serge Gainsbourg (1969)
•Histoire de Melody Nelson (1971)
• \11 de l'extérieur (1973)
eRock around the bunker (1975)
•L'homme à la tête de chou (1977)
eAux armes et cœtera (1979)
• Enregistrement public au Fblace (1980)
e Mauvaises nouvelles des étoiles (1981)
•Love on the beat (1984)
• Gainsbourg live (1986)
• You 're under arrest (1987)
eLe Zénith de Gainsbourg, double album (1989).
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