1973 Henri Kissinger (Photographie)

« Allende au Chili.

En 1975, il est impuissant à contrer l'installation d'un régime marxiste prosoviétique en Angola.

Aux Etats-Unis même, la real­ politik de Kissinger fait l'objet de critiques virulentes.

l'opinion publique ne pardonne pas à Kissinger d'avoir conseillé au président Ford de refu­ ser de rencontrer le dissident Soljenitsyne afin de ne pas compromettre la détente.

les Américains ne se reconnaissent pas dans cette politique étrangère cynique et amorale.

Que les Américains défendent leurs intérêts bien compris sous couvert d'idéalisme et de messianisme universel est indéniable, mais les Américains ne sont pas pour autant disposés à renoncer à leurs idéaux de liberté, de justice et de démocratie.

Si la politique de détente initiée par le tandem Nixon-Kissinger a constitué un échec relatif (basculement de l'Indochine puis de l'Angola et du Mozambique dans le camp sovié­ tique), c'est que Kissinger a appliqué à la guerre froide du xxe siècle des schémas d'interprétation relevant du congrès de Vienne au XIXe siècle.

les grandes puissances du XIXe siècle pouvaient légitimement défendre leurs intérêts nationaux en ayant recours à la diplomatie secrète et directe ou à la confrontation militaire; l'URSS et les Etats-Unis, chacun se revendiquant d'un messianisme universel, ne pouvaient faire fi des idéologies qui sous-tendaient leurs actions .

Renoncer à vouloir jouer le rôle de leader du monde libre, c'était pour l'Amérique se condamner au déclin.

En 1976, après la défaite des républicains, Kissinger retourne à la vie universitaire.

Il publie des livres et donne des conférences.

Durant la présidence de Ronald Reagan (1981-1989), il retrouve des fonctions de conseiller officieux à la Maison Blanche.

Paradoxalement, le président Reagan , qui récuse la détente et renoue avec une idéologie messianique, relancera la guerre froide avec l'URSS .

De nos jours, Kissinger continue à influencer les élites politiques américaines par ses articles, ses essais et ses conférences.. »