ZURBARAN Francisco de : SAINTE CASILDE
Publié le 15/09/2012
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Zurbarân prêtera exactement le même geste à sa Sainte Élizabeth de Thuringe, conservée dans la collection Van Horne de Montréal (voir cicontre). Ornée de sous-manches rouge vif, la tunique verte de la sainte espagnole retombe sur l'ample jupe de couleur brune tout en plis anguleux. Une cape jaune fixée dans le haut du dos...
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I
ZURBARAN Francisco de
SAINTE CASILDE
Vers 1640
Peintreespagnol
Analyse
♦'La toile figure unearistocrate somptueuse
ment vêtue, représentée de trois quarts et en
légère contre-plongée. Son regard est fixé sur le
spectateur et sa silhouette se détache sur un fond
compact et sombre. Les tissus précieux qu'elle
arbore sont caressés, comme la blancheurdes
chairs, par un faisceau lumineux provenant de la
gauche :celui-ci accentue les ombres en même
temps qu'il exalte lecontraste des couleurs et des
nuances. L'habit broché retient l'attention davan
tage encore peut-être que la beauté des traits et
la noblesse gracieuse du geste de la sainte, qui
relève un pan du manteau et présente des roses.
Zurbarân prêtera exactement lemême geste à sa
Sainte Élizabeth de Thuringe, conservée dans la
collection Van Horne de Montréal (voir ci-
contre). Ornée de sous-manches rouge vif, la
tunique verte de la sainte espagnole retombe sur
l'ample jupe de couleur brune tout en plis angu
leux. Une cape jaune fixée dans le haut du dos
descend de ses épaules jusqu'aux pieds. L'élé
gance de la jeune femme est encore rehaussée
par les attaches précieuses quiretiennent ses
longs cheveux noirs, par la petite couronne émail-
léeet dorée posée sur sa tête, par le rang de
perles qui orne son décolleté et, enfin, par tous
ces ors, ces perles et ces pierres brodés sur la bor
dure des tissus.
Cette aristocrate n'est autre que sainte Casilde,
née et morteauxue siècle.
Fille d'un émir arabe
de Tolède particulièrement tyrannique, elle
s'était rendue célèbre par sa piété : ainsi, elle
avait pris l'habitude d'allerporter régulièrement
du pain aux esclaves chrétiens de son père. Celui-
ci, pris un jour de soupçon, somma Casilde de lui
montrer ce qu'elle cachait dans ses vêtements. Le
pain se transforma alors miraculeusement en
roses. Cette légende aengendré l'un des cultes
les plus fervents de Tolède et de Burgos :Zurba
rân l'a illustré dans un tableau d'une grande
noblesse et d'une rare qualité d'exécution.
Du même peintre : PICTO 383 à388 © Nardini Editore, 1994.
Liriade pour l'édition française,1994.
picto MUSEE DU PRADO
389 MADRID
XVIIe siècle
Huile sur toile 184 x90 cm
L'œuvre
ULes saintes constituent l'un des thèmes de pré
dilection de Zurbarân.
Exécutée vers 1640, cette
Sainte Casilde appartint peut-être au cycle de l'hô
pital de la Sangre, àSéville, qui comportait huit
peintures de saintes et une Vierge du Rosaire :le
musée de Séville possède cet ensemble depuis 1915.
Installée en 1814 dans la salle de la Cheminée du
Palais royal de Madrid, Sainte Casilde se trouvait
déjà en 1828 au Prado. On peut penser, dans l'hy
pothèse où latoile proviendrait bien de l'hôpital de
la Sangre, que son transfert de Séville aété décidé
au xvnT siècle par Isabelle Farnèse ou bien pendant
les guerres d'Indépendance.
Archives Nardini
%) Sainte Élizabeth de Thuringe, Coll. Van
Horne, Montréal.
Photo José Martin, Madrid. R1-30-18.
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