ZURBARAN Francisco de : LE CHRIST CRUCIFIÉ

« ZURBARAN Francisco de LECHRIST CRUCIFIÉ 1627 Peintre espagnol Biographie %£/ On ne connaît toujours pas aujourd'hui la date exacte de la naissance de Francisco deZurbarân.

On saitseulement qu'il fut baptisé en 1598. Son père, un riche commer çant,l'envoie encoreenfantà Séville se former à la peinture dans l'atelier de Pedro Diaz, spécialisé dans les sujets religieux. En 1617, l'artiste se trouve à Llerena, où il épouse Maria Paez, son aînée dedix ans. Trois fils naîtront de ce mariage. À la mort de sa femme, Zurbarân épousera Beatrizde Morale, une aristocrate plus âgée que le peintre, elle aussi. Entre-temps, Zurbarân est devenu un artiste confirmé, et reçoit de l'Etat deprestigieuses commandes.Peintre favori des notables locaux, il déchaîne la colère des autres artistes. Une pétition circule, signée entre autres par Alonso Cano, sanstrouver nul écho auprès des autorités. Bien au contraire, en réponse à cette vague de protestations, le gouverne ment commande à Zurbarân un retable représentant L'Immaculée Conception, daté de 1630 (collège paroissial, Jadraque). En 1643, Zurbarân signe les tableaux destinés au palais de Buen Retira, à Madrid. Grâce au succès remportépar ces œuvres, l'artistes'attire la sympathie de Philippe IV, l'appui de l'influent Vélasquez etdevient peu après le peintre attitré de la cour. En 1639, Zurbarân est de nouveau veuf : il ne tardera guère à se remarier avec la fille d'unriche orfèvre.

Maisl'horizon s'assom brit : son fils Juan meurt en 1649 de la peste et sapropre carrière connaîtun déclin inattendu. Le peintre acceptera même, dans les dernières années de sa vie, des comman des d'oeuvres destinées aux missions du Nouveau Monde,travauxhabituellement réservés auxartistes novices. Zurbarân décède en 1664. picto ART INSTITUTE 383 CHICAGO XVIIe siècle * Huile sur toile 290 x 168 cm Analyse ♦'Le corps du Christ, sans vie, pend sur la Croix. Il est représenté de façon extrêmement naturaliste : le sang coule de ses blessures et son visage estcontracté et déformé par la douleur. Le pagne a glissé le long des jambes, accentuant le caractère dramatique de l'événement. Éclairé par une lumière artificielle et placé dans un angle de la sacristie du couvent de San Pablo,le tableau apparaissait nimbé de pénombre.

Très efficace, cette mise en scène du tableau occasionnait la stupeurdesvisiteurs : lesdocuments nous révè lent en effet que certains spectateurs prenaientla peinture pour une sculpture. L'œuvre — tableau d'autel d'un ensemble importantde toiles, toutes consacrées à la vie de saint Dominique —porte en bas, aux pieds de la Croix, un cartouche avec l'inscription : FRANCO DE zur fa 1627. Cestableaux furent en partie dispersés en 1661, après l'effondrement de l'égliseducouvent de San Pablo.

La série, aujourd'hui disséminée dans plusieurs couvents espagnols, fut commandéeen 1626 àZurbarân par le frère Diego de Bordas, prieur ducouvent dominicain, et payée 4 000 réals. L'œuvre U Le tableau, aujourd'hui àChicago, fut con servé jusqu'en 1810 au couvent de San Pablo. Ilfut ensuite transporté — à la Révolution française — par le duc d'Alba au couvent jésuitique de Canterbury, en Angleterre. Le Christ crucifié ne cessera dès lors de voyager d'un couvent dejésuites à l'autre. La toile, qui fait partie en 1952 de la collection Franckhauser de Basel, aété vendue deux ans plus tard àl'Art Institute de Chicago. Photo Art Institute, Chicago.. »