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ZURBARAN Francisco de : LA DÉFENSE DE CADIX

Publié le 15/09/2012

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La structure de la composition reflète l'intention de célébrer ceux qui furent les artisans de la résistance. Au premier plan, disposés comme sur une scène, sont représentés les personnages célèbres qui en furent les principaux acteurs...

« I ZURBARAN Francisco de LA DÉFENSE DE CADIX 1634 Peintre espagnol Analyse ♦^ Cette œuvre fut attribuée à Zurbarân par Roberto Longhi et desdocuments récemment découverts ont confirmé qu'elle était bien de la main même de cet artiste. En 1634 Zurbarân séjourna huit mois à Madrid où il reçut de Phi lippe IV la mission de peindre cette scène de batailleet son pendant maintenantperdu,La Délivrance deSaint-Martin. Toutes deux faisaient partie de la série célébrant les bataillesrempor tées par l'armée espagnoleet àlaquelle collabo rèrent des artistes célèbres dont Vélasquez, avec son chef-d'œuvre laReddition deBreda. En même temps que ces deux batailles,le roicommanda au peintre dix autres toiles consacréesaux travaux d'Hercule, rappel symbolique de la vaillance et de lapuissance du monarque espagnol. Notre toile a pour sujet l'attaque menée par les Anglais contre le port de Cadix le 1er novembre 1625, attaque énergiquement repousséepar les Espagnols. La structure de la composition reflète l'intention de célébrer ceux qui furent les artisansde la résis tance.

Au premier plan, disposéscomme sur une scène, sont représentés les personnages célèbres qui en furent les principauxacteurs : leurs physio nomies sont très expressives; quant à leurs vête mentsetleurs armures, ilssont décrits avec un réalisme documentaire et mis en relief par la dou ceur mordante des ombres et des lumières. On PICTO 386a MUSEE DU PRADO MADRID XVIIe siècle Huile sur toile 302 x323 cm 1 iiii reconnaît parmi eux le défenseur de Cadix, Don Fernando Siran, assis àgauche et vêtu de noir, un chevalier de l'ordre de Santiago derrière lui, en habit sombreornéde la croix écarlate,le duc de Médina Sidoniaaucentre et, àdroite, un général et d'autres officiers. Cettegigantesque « photo de groupe » saisit les personnages sur fond de bataille, montrée elle-même par le pein tre comme une vue à vol d'oiseau qui l'éloignédu premier plan tout en en montrant les moindres détails. L'horizon se fond dans les tons verts et bleutés du ciel nuageux et de la mer que sillon nent les navires de la flotte anglaise : tout est décrit par l'artiste avec une minutie qui confère au tableau la valeur d'un vivant document sur l'Histoire espagnole et d'une création artistique d'une expressivité intense. L'œuvre D En même temps que les autres batailles etles travaux d'Hercule, cette peinture ornait le salon « de Reinos » au palais du Buen Retiro de Madrid. En 1810, il se trouvait au palais Buenavista et fut pro bablement offert àNapoléon. Mais en 1814 il fut restitué par la France et depuis lors exposé au Prado. Le « Caravage espagnol » ^T Cédant aux sollicitations de son ami Vélas quez, Zurbarân passa un temps assez bref à la cour de Madrid où il exécuta quelques-unes de ses rarespeintures à sujetprofane.

Sa vie comme son art sont en effet liés au climat mystiqueet religieux des grands couventsdes provinces espa gnoles pourlesquels il peignait ses œuvres sacrées.

Dans celles-ci, l'artiste propose un art Du même peintre: PICTO 383 à389 © Nardini Editore. 1994. Linade pour l'éditi visionnaire et en même temps très réaliste : for midable interprète d'une spiritualitéaustère et dramatique, il donne à voir une réalité tangible qui n'est pas sans analogie avec celle àlaquelle parvenaient les grands mystiques àtravers l'ascèse, aux plus hauts degrés de la contempla tion.

C'est cet art riche d'un puissant réalisme qui lui valut le surnom de « Caravage espagnol ». Photo Scala, Florence. »

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