Wolfgang Amadeus Mozart (Histoire de la musique)
Publié le 16/11/2018
Extrait du document
Musicien et serviteur
• Entre les Mozart et Colloredo, les rapports sont tendus.
• L'ex-enfant prodige est dans sa dix-huitième année. Il n'a cessé de composer et comptabilise quelque 250 œuvres, notamment une vingtaine de sonates pour clavecin et violon, une quinzaine de quatuors à cordes, une trentaine de symphonies, des dizaines de morceaux de chants et de petites pièces symphoniques, des messes et une dizaine d'œuvres scéniques.
• Il se sent vite à l'étroit entre les murs de sa petite ville natale, qu'il connaît à peine. En tant que Konzertmeister, il est chargé de fournir des œuvres nouvelles pour les fêtes et les cérémonies religieuses. Mais cela l'oblige à se plier à certaines formes musicales alors que ses goûts prennent une forme plus personnelle. À Salzbourg, il compose des pages religieuses, des pièces de circonstance ou des œuvres galantes à la manière italienne - comme les cinq premières sonates pour piano K. 279 à 283 (1774) - qu'exigent sa fonction.
Il s'en acquitte scrupuleusement, mais sans audace particulière. Il ne cesse donc de demander des congés à Colloredo, qui n'est pas dupe et se doute que son maître de concert ne songe qu'à tenter sa chance ailleurs.
• Ainsi, Mozart profite de deux nouvelles « excursions » : l'une à Vienne, de juillet à fin septembre 1773; l'autre à Munich, de décembre 1774 à mars 1775.
• Lors du séjour dans la capitale autrichienne, l’esthétique de Mozart s'éloigne de la jovialité italienne et du style galant. Il compose les six quatuors à cordes K. 168 à 173, dits « quatuors viennois », influencés par le nouveau style instrumental de Joseph Haydn (1732-1809) qui situait la majorité de ses créations dans la perspective passionnée et mélancolique de l'esthétique préromantique du Sturm und Drang. On en retrouve les caractéristiques essentielles dans d'autres œuvres de cette époque, comme les symphonies n°25K. 183 et n° 29 K. 201.
• Son séjour à Munich (1774-1775) est motivé par la commande d'un opéra bouffe pour la cour que lui adresse l'électeur de Bavière. Colloredo n'ose contrarier son puissant voisin. La Finta gardiniera obtient un succès éclatant, mais Munich laisse repartir Mozart sans poste ni commande.
• Le compositeur retrouve, pour trente mois, la routine salzbourgeoise, à peine rompue par la création d'une fête théâtrale, le Roi pasteur, représentée en avril 1775 ou la composition de chefs-d'œuvre comme les cinq concertos pour violon et orchestre entre avril et décembre, l'imposante Sérénade Haffner et les concertos pour piano, genre que Mozart va mener à un point de perfection, notamment le concerto n° 9 dit Jeune homme (janvier 1777) - du nom de la pianiste française qui le crée -, lequel inaugure l'ère du grand concerto «moderne».
Génie de la musique, Mozart a écrit plus de 700 œuvres dans sa courte existence, pendant laquelle les grandes joies ont côtoyé les jours sombres : sans doute le prix à payer pour un compositeur qui avait choisi la liberté pour devenir le premier musicien indépendant du xvm' siècle. Mozart n'a rien d'un révolutionnaire, comme Beethoven, ou d’un expérimentateur, comme Haydn. Il se satisfait des formes et des structures établies par ses devanciers ou par ses contemporains. Mais, par la perfection de son écriture, la richesse, l'originalité, le renouvellement quasi permanent de son inspiration, l'acuité d'une sensibilité toujours en éveil, il « transcende » tous les schémas, tous les registres à l'intérieur desquels il se meut. Il partage aussi avec Bach le privilège de réussir souverainement dans tous les genres qui existent à son époque : symphonies, opéras, concertos, sonates, sérénades, divertissements, messes, quatuors, etc. En cela, Mozart, auquel certains se sont longtemps référés pour évoquer les notions restrictives de grâce, de raffinement, de « joliesse », est l'auteur d'une œuvre inclassable.
• Franz Xavier et Karl Thomas survivront.
Né en 1784, Karl Thomas deviendra fonctionnaire à Milan, où il mourra en 1858. Franz Xavier, né en 1791, vivra comme musicien professionnel - pianiste et compositeur - et terminera sa vie à Karlsbad en 1844.
• Pour vivre, bien modestement, Mozart donne quelques cours.
« Mon idée maitresse, écrit Mozart à son père, est de me faire introduire auprès de l'empereur, de belle manière, car je veux absolument qu’il découvre qui je suis.» Une fois la chose faite, Joseph II, qui désire fonder un drame lyrique national à côté de l'opéra italien et de l'opéra français, lui commande un Singspiel, sorte d'opérette en allemand destinée à être comprise par tous. L'Enlèvement au sérail est créé en juillet 1782. La partition, qui exalte l'amour, la jeunesse et les idées de tolérance, est accueillie triomphalement par le public, bien que Joseph ait trouvé qu'elle recelait «trop de notes ».
Les succès à Vienne
• La réputation de Mozart est faite.
Il donne toujours des concerts de clavecin, participe à de nombreuses académies (concerts dont toutes les pièces sont écrites, jouées et dirigées par le compositeur) qui l'obligent à composer sans cesse : des concertos pour piano, des sonates pour violon et piano, la Symphonie n0 35 «Haffner»... Ce qu'il souhaite néanmoins, c'est obtenir un poste, mais Joseph II ne paraît pas disposé à lui en concéder un, d'autant que les musiciens dont il s'est entouré, à commencer parle compositeur italien Antonio Salieri (17501825), montent la garde autour de leur employeur.
• Mozart compose de 6 à 9 heures, donne des cours jusqu'à 13 heures, se distrait l'après-midi, notamment en jouant au billard ou aux quilles, et dans la soirée, quand il n'est par retenu par quelque concert, se remet à l'écriture jusqu'à 1 heure ou 2 heures du matin. Il compose ses œuvres d'instinct dans sa tête avant de les fixer sur le papier, d'un seul jet et sans rature.
«
Nulle
part on ne lui propose de poste.
À Mannheim, il tombe amoureux
de la jeune cantatrice Aloysia Weber
- un amour sans lendemain.
• Mozart mère et fils arrivent à Paris
en mars 1778.
Or Wolfgang a changé
-il n'est plus l'enfant prodige, mais un
musicien parmi d'autres et un homme
ordinaire, de petite taille et plutôt
maigre, avec une tête assez grosse -,
la capitale aussi, qui ne lui réserve
qu'indifférence et ne lui offre qu'un
vague poste d'organiste à Versailles.
• La pire épreuve est à venir :Anna
Maria, atteinte de
fièvre, meurt
en quelques
jours, le 3 juillet.
Mozart supporte
l'épreuve avec
résignation.
Se soumettant
aux adjurations de son père, il se résout
à rentrer à Salzbourg pour y subir
de nouveau les brimades du prince
archevêque, qui lui propose la charge
d'organiste de sa cour.
CHÈRE INDÉPENDANCE
LA DÉUVRANCE
• A son retour, Mozart est désenchanté.
Il n'a pour seul exutoire que l'écriture
des œuvres qu'on lui demande, comme
la Messe du couronnement, d'une grande
richesse orchestrale, ou la Symphonie
concertante pour violon et alto.
Toutefois, il crée peu et semble même
perdre le goût d'écrire les pièces
imposées par sa charge.
• Heureusement, le prince-électeur
de Munich lui commande une tragédie
lyrique pour la saison du carnaval.
Grâce au congé que Colloredo ne peut
lui refuser, Mozart retrouve la capitale
bavaroise, où Idoménée, roi de Crète,
son premier grand opéra, est salué en
janvier 1781 par la critique et le public.
• Colloredo, qui a dû se rendre à Vienne
après le décès de l'impératrice, ordonne
à Mozart de le rejoindre.
Mais celui-ci
ne supporte plus d'être traité comme
un domestique.
Las des humiliations
que lui fait subir son employeur
- manger avec la domesticité,
recevoir des coups de pied au derrière -,
il quitte définitivement le service
de Colloredo en mai 1781, à la grande
frayeur de Leopold, et choisit de rester
à Vienne comme musicien indépendant
- le premier de son époque à décider
de travailler pour son compte.
LES DÉBUTS VIENNOIS
• Chez la veuve Weber, où Mozart
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s'installe,
il s'enflamme
pour Constance,
la sœur cadette
d'Aioysia
- une personne
aimable qui
a le tort d'être
dépensière -
et l'épouse le 4 août 1782.
Constance
lui donnera six enfants, quatre garçons
et deux filles.
Quatre d'entre eux,
Raimund Leopold, Johann-Leopold,
Theresia et Anna, mourront en bas âge,
ce qui n'a rien d'étonnant compte
tenu de la grande mortalité infantile
de l'époque.
•
Franz Xavier et Karl Thomas
survivront.
Né en 1784,
Karl Thomas
deviendra
fonctionnaire
à Milan, où
il mourra
en 1858.
Franz Xavier,
né en 1791,
vivra comme musicien professionnel
- pianiste et compositeur- et
terminera sa vie à Karlsbad en 1844.
• Pour vivre, bien modestement,
Mozart donne quelques cours.
«Mon idée maitresse, écrit Mozart à
son père, est de me faire introduire
auprès de l'empereur, de belle manière,
car je veux absolument qu'il découvre
qui je suis.» Une fois la chose faite,
Joseph Il, qui désire fonder un drame
lyrique national à côté de l'opéra italien
et de l'opéra français, lui commande un
Singspie/, sorte d'opérette en allemand
destinée à être comprise par tous.
L'Enlèvement au sérail est créé en juillet
1782.
La partition, qui exalte l'amour,
la jeunesse et les idées de tolérance,
est accueillie triomphalement par
le public, bien que Joseph ait trouvé
qu'elle recelait «trop de notes».
LES SUCCÈS À VIENNE
• La réputation de Mozart est faite.
Il donne toujours des concerts de
clavecin, participe à de nombreuses
académies (concerts dont toutes les
pièces sont écrites, jouées et dirigées
par le compositeur) qui l'obligent à
composer sans cesse : des concertos
pour piano, des sonates pour violon et
piano, la Symphonie n ° 35 "Haffnen> ...
Ce qu'il souhaite néanmoins, c'est
obtenir un poste, mais Joseph Il ne
paraît pas disposé à lui en concéder
un, d'autant que les musiciens dont il
s'est entouré,
à commencer
par le
compositeur
italien Antonio
Salieri (1750-
1825), montent
la garde autour
de leur
employeur.
• Mozart compose de 6 à 9 heures,
donne des cours jusqu'à 13 heures,
se distrait l'après-midi, notamment
en jouant au billard ou aux quilles,
et, dans la soirée, quand il n'est par
retenu par quelque concert, se remet
à l'écriture jusqu'à 1 heure ou 2 heures
du matin.
Il compose ses œuvres
d'instinct dans sa tête avant de
les fixer sur le papier, d'un seul jet
et sans rature.
• Mozart établit des relations privilégiées
avec Joseph Haydn, Kapellmeister
du richissime noble hongrois Esterhazy,
dont il a admiré la « densité expressive »
des quatuors op.
20 (1772} et la
modernité des quatuors op.
33 (1781 ).
l'hommage qu'il offre à son aîné par
la dédicace de ses six Quatuors dédiés
à Haydn (1782-1785} représente
à la fois un témoignage d'estime
respectueuse et une réponse au
« défi artistique» qui lui avait été lancé
- mais ces œuvres très personnelles
ne retiennent pas l'attention d'un
public plus friand de frivolité que de
profondeur.
D'autres chefs-d'œuvre
suivent encore : Messe en ut mineur, Symphonie
n ° 36 Linz, Fugue pour
deux pianos (1783}, concertos pour
piano numérotés 14 à 25 (1784-1786).
• En 1785, comme Haydn -et comme
beaucoup d'esprits cultivés en Europe-,
Mozart adhère à la franc-maçonnerie,
une société de pensée qui, depuis le
début du siècle, œuvre à la recherche
de la vérité et au perfectionnement
intellectuel et social de l'humanité.
Trois œuvres sont particulièrement
imprégnées du symbolisme maçonnique :
la cantate «Die Maurerfreude" K.
471,
la Musique maçonnique funèbre
et la Flûte enchantée (1791}.
LE SOULAGEMENT DE PRAGUE
• Mozart travaille aussi en secret à
un opéra bouffe italien avec le librettiste
italien Lorenzo Da Ponte (1749-1838),
d'après le Mariage de Figaro de
Beaumarchais, qui a fait scandale à
Paris en 1784.
En six semaines, l'œuvre
est achevée.
Malgré les cabales menées
par Salieri, les Noces de Figaro sont
représentées en mai 1786 au Burgtheater
de Vienne.
l'œuvre est assez bien
accueillie, mais n'est représentée que
neuf fois.
Elle est reprise l'année suivante
à Prague, avec beaucoup plus de succès.
• C'est justement pour Prague que
Mozart écrit l'opéra Don Giovanni
avec de nouveau Da Ponte, un travail
qui l'occupe presque entièrement
durant les mois de juillet et août 1787
et qui est créé en octobre 1787.
Le public
pragois salue le «maitre des maîtres».
Cette année-là, il compose aussi la
Petite Musique de nuit et les grands
quintettes à cordes K.
515 et K.
516,
et la sonate pour piano et violon no 42.
LES ANNÉES SOMBRES
lES PROBÙMES D'ARGENT
• Mozart revient à Vienne en novembre
1787 : il est à court d'argent.
Il sollicite
constamment l'aide d'un frère franc
maçon, Michaël Puchberg.
En décembre,
Joseph li lui confère, assorti d'un
traitement de 800 florins, le titre de
« compositeur de la chambre impériale
et royale ».
Pour le même emploi Gluck,
son prédécesseur, en obtenait 2 000.
S'estimant incompris des Viennois
- d'autant que Don Giovanni reçoit
un accueil plus que froid -, assailli
par des problèmes financiers, Mozart
doit se livrer à des travaux alimentaires
comme la réorchestration de l'oratorio
Acis et Galatée et du Messie de Haendel.
• En juin, juillet et août 1788, il compose
- sans espoir de les faire exécuter -
ses trois ultimes symphonies no 39,
40 et41.
•
En avril 1789, Mozart entreprend,
dans la voiture de son élève le prince
Karl von Lichnowski, un nouveau
voyage qui le mène à Prague, Dresde,
Leipzig.
Potsdam :s'il n'en tire pas
la fortune qu'il escompte, du moins
s'enorgueillit-il de triompher partout
où il passe.
À Potsdam, il est reçu par
le roi de Prusse Frédéric-Guillaume Il,
bon violoncelliste, pour lequel il écrit trois
quatuors à cordes, K.
575, 589 et 590.
• Après son retour à Vienne, le 4 juin 1789,
Mozart reçoit, de la cour impériale, la
commande d'un nouvel opéra pour le
prochain carnaval.
Passant sur les grandes
difficultés matérielles qu'il rencontre et
refusant de mettre ses problèmes
personnels sur la place publique, il
compose, avec l'aide de Da Ponte, Cosi
fan tutte -« Comme elles font toutes » -
un opéra plein de poésie, malgré
un livret jugé médiocre et dont tous
les aspects tragiques ne sont jamais
crûment présentés.
Donnée en janvier
1790, I'œuvre obtint un succès moyen.
LA DERNIÈRE ANNÉE
·Sous le règne de Léopold Il, qui succède
à Joseph Il mort en février 1790, Mozart
est écarté de toute manifestation artistique
de la cour.
Ses élèves aristocrates ont
quitté Vienne et ses ouvrages, pourtant
joués dans toute l'Allemagne, ne lui
rapportent rien.
Le couple Mozart sombre
dans la misère, d'autant que la santé de
Constance, qui nécessite de fréquents
séjours dans la ville d'eau de Baden,
achève de le ruiner.
• En 1791 Mozart écrit plusieurs chefs
d'œuvre, comme le concerto pour piano
et orchestre no 27, 1e 6' quintette à cordes
K.
614 et le concerto pour clarinette.
• En mars, la chance semble lui sourire :
Emmanuel Schikaneder, acteur, chanteur,
directeur de théâtre et impresario,
lui demande de composer la musique
d'une féerie sur un livret qu'il écrit en
allemand.
D'un texte mineur, Mozart tire
l'une de ses plus belles compositions, à
mi-chemin entre le conte de fées et la fable
philosophique : après des débuts
modestes en octobre 1791, à Prague,
la Flüte enchantée lancera la vogue
des féeries et deviendra l'un des opéras
les plus représentés au monde.
• Au début d'août, le théâtre national
de Prague commande à Mozart, sur
le sujet imposé de la Clémence de Titus
(livret de Métastase), un opera seria
pour les fêtes du couronnement
de Léopold Il comme roi de Bohême.
Composée en dix-huit jours, l'œuvre
obtient un accueil réservé au mois
de septembre.
Pour la rédaction
des récitatifs, Mozart s'est fait aider
par son élève Franz Xavier Süssmayer.
• C'est ce dernier, qui, quelques mois
plus tard, terminera le Requiem
commandé par le comte Walsegg
Stuppach (1763-1827}, un mélomane
qui souhaitait obtenir une messe des
morts pour honorer la mémoire de sa
jeune épouse disparue en lévrier 1791.
• l'œuvre fait l'objet d'un contrat passé
devant le notaire.
Mais Mozart a du mal
à faire avancer son Requiem.
Il sent sa
santé décliner et l'œuvre lui apparaît
comme un funeste présage:« Tout
est fini pour moi : je ne le sens que
trop et je n'en ai plus pour longtemps.
f-------------_, Constance,
écoute-moi :j'en suis sûr
maintenant et je n'ai plus aucun doute,
une main perfide m'a versé du poison !
Ce Requiem, vois-tu, c'est pour moi que
je l'écris.
ce sera mon œuvre suprême
et le chant de mes funérailles», dit-il
VIVRE
DE SA MUSIQUE
• Au JMII' siècle, les musiciens, comme
les autres artistes, doivent se mettre
au service des puissants pour gagner
leur vie.
Ces derniers subviennent
à leurs besoins, voire les logent,
et leur commandent des œuvres
à leur convenance.
• Pour un musicien comme Mozart,
se mettre à son compte est périlleux.
li lui faut enseigner ou composer,
rechercher des clients ou des
commandes, organiser des concerts,
monter des opéras.
Les droits d'auteur
n'étant pas protégés par la loi, n'Importe
qui peut signer des arrangements et
les vendre.
Les compositeurs ne sont
payés que sur les premiers exemplaires
diffusés de leurs partitions.
Ensuite,
leurs œuvres passent dans le domaine
public et les copies ou les éditions
qu'on en fait ne rapportent qu'aux
seuls éditeurs.
Quant aux directeurs
d'opéras, ils versent aux compositeurs,
une fois pour toutes, une somme
convenue à l'avance.
• Ainsi, si Mozart a pu tirer quelque
argent de ses œuvres, ces revenus ne
provenaient pas d'un «droit d'auteur»,
mais plutôt de la vente de musique
imprimée en feuillets des passages
les plus appréciés.
à
sa femme.
Les auteurs de ce crime
seraient les rivaux de Mozart, jaloux de
son génie, Salieri en tête.
Cette accusation
tourmentera les derniers jours de ce
dernier, lui faisant durement expier
ses intrigues contre Wolfgang.
• Le 5 décembre 1791, à 0 h 55, atteint
d'une fièvre rhumatismale, Mozart
meurt à l'âge de 35 ans.
l'événement
fait peu de bruit et l'enterrement est
des plus modestes : seuls quelques
amis suivent le corbillard, et c'est
dans l'anonymat de la fosse commune
que le corps de Mozart est déposé.
• Ayant reçu de son maître les
instructions adéquates, Süssmayer
mène à son terme l'écriture du
Requiem, en suivant scrupuleusement
les directives de Mozart dans une
parfaite imitation de son style.
• Haydn est à Londres lorsqu'il apprend
la nouvelle de la mort de son jeune
collègue.
Il mesure aussitôt la perte
que l'humanité vient de subir.
« Pendant
quelque temps, écrit-il en janvier 1792
à Michaël Puchberg, je fus hors de moi
à cause de sa mort.
Je ne pouvais
croire que la Providence eût si tôt repris
la vie d'un homme indispensable ...
».
»
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