WATTEAU Antoine : LE JUGEMENT DE PARIS

« WATTEAU Antoine LE JUGEMENT DE PARIS Vers 1720 Peintre français Analyse ♦" Le Jugement de Paris relate un épisode célèbre de la mythologie grecque : le choix, par Paris, de la plus belle déesse de l'Olympe. Watteau choisit le moment de l'épisode où Paris, protégé par Hermès, remet la pomme d'or à Aphrodite.

Sur la droite, Athéna est revêtue de son armure guerrière ; le paon perché sur son bouclier est l'oiseau d'Héra, que l'on aperçoit dans le haut du tableau. La beauté et la grâce de la déesse sont soulignées par la présence d'un amour.

En arrière-plan, on aperçoit une figure féminine qui pourrait être une nymphe. La touche rapide, légère, a donné lieu à deux hypothèses : il s'agirait d'une esquisse pour une œuvre nonidentifiée, oualors Watteau a volontairement donné cetteapparenceinache vée.

La peinture à l'huile est utilisée ici de manière inhabituelle.

Elle est traitée presque à la manière du pastel et rend les tonalités avec une douceur et une souplesse insolites qui ne sont pas étrangères à l'influence de Rubens.

Le trait est d'une telle délicatesse qu'il rend l'atmosphèreintensément poétique et chargée d'une vibrante sensibilité. La scène est transposée dans l'irréalité d'un songe ; Watteau abandonne, pour une fois, la source traditionnelle d'inspiration que sont les scènes et les personnages du théâtre françaisde sontemps. Le point de vue du critique Kenneth Clark (1956), à ce sujet, est significatif; il considère la figure d'Aphrodite dans Le Jugement de Paris comme le plus beau nu de Watteau.

Il faut remarquer que le modèle qui a posé est aussi représenté, de dos, dans L'Enseigne de Gersaint (voir infra). PICTO 494 MUSEE DU LOUVRE PARIS xvnr siècle Huile sur toile 47 x31 cm  L'œuvre U La toile, comme habituellement chez Watteau, n'est ni signée ni datée, mais elle est certainement autographe etappartient à la période de maturité de l'artiste. Elle fut exécutée vers 1720 ; la santé de Watteau s'est alors dégradée ; il est de plus en plus faible et il ne peint plus que le matin. Le tableau, considéré àl'origine comme une œuvre de Jean- Baptiste Pater, élève de Watteau, faisait partie de la collection Baroilhet. Vendu en 1856, il passa à la famille La Caze qui, en 1869, lelégua au musée du Louvre où il est toujours exposé. Archives Nardini %) L'Enseigne de Gersaint, 1720, palais de Charlottenburg, Berlin. Du même peintre : PICTO 479 à 493 'C Nardini Editore.

1992VPCLarousse-Laffont pour I éditionfrançaise.1992 Photo Giraudon, Paris. »