VIGEE-LEBRUN, Elisabeth Louise
Publié le 22/03/2012
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VIGEE-LEBRUN, Elisabeth Louise
(1755-1842)
Peintre
Jeune fille célébrée pour sa beauté comme pour ses talents, née dans un milieu d’artistes, elle fréquente les peintres et reçoit les conseils d’un artiste comme GreuzeF171B qui donne à la peinture un contenu moralisateur autant que sensible en accord avec l’esprit de DiderotF175 ou de Jean-Jacques RousseauF174. En 1778, elle peint un premier portrait de la reine Marie-AntoinetteF206, habillée d’une robe de satin blanc. L’accueil qui est réservé à ce tableau, commandé par la mère de la reine, vaut à la jeune femme peintre de devenir une confidente accueillie dans les petits appartements. Si un portrait qu’elle peint de Marie-AntoinetteF206 en 1783 est jugé quelque peu scandaleux, parce que sa majesté ne porte guère qu’une robe de mousseline et un chapeau de paille, elle ne tarde pas pourtant à devenir une femme essentielle de la vie de la cour dont les dîners rassemblent les célébrités du temps. Elle est l’une des rares femmes à être admise, grâce à la protection privilégiée qui est la sienne, à l’Académie royale de peinture en 1785. Choisissant l’exil, dès l’été 1789, elle poursuit sa carrière dans toutes les cours d’Europe, de l’Italie à l’Autriche et à la Russie.
«
en écolier , son beau-père dé
testé en bonnet de nuit .
Sa
réputation s'est assise peu à
peu , et la duchesse de Char
tres, qui a été la première à lui
commander son portrait , l'a
présentée à l 'aristocratie .
Sa
beauté favorisant sa renom
mée , l'artiste est devenue la
portraitiste à la mode .
En 1774 , mademoiselle Vigée
se fait recevoir à
l'Académie
de Saint-Luc ; car elle ne peut
exercer le métier de peintre
sans appartenir à une corpora
tion, et l'Académie de peintu
re et de sculpture refuse de
recevoir les femmes .
Deux ans
plus tard, pour échapper à
l'emprise de son beau-père,
elle épouse le marchand de
tableaux Jean-Baptiste Pierre
Lebrun- qui dilapidera le fruit
du travail de sa femme pour
entretenir ses maîtresses ! Elle
a néanmoins toujours autant
de succès et s'entoure d 'une
« bonne société » aux mem
bres triés sur le volet .
En 1779, Marie-Antoinette com
mande son portrait à Élisabeth
Vigée-Lebrun, comme
elle âgée
de vingt-quatre ans.
La reine
est si satisfaite
de ce premier
portrait , à l 'aspect plutôt officiel
(il est aujourd ' hui conservé à
Vienne),
qu 'elle en fait immé
diatement faire deux répli
ques .
Dès lors, le carnet de
l'artiste est largement rempli
par les commandes royales :
en
1783, elle réalise quatorze
portraits originaux ou copies
de Marie-Antoinette .
Certains
représentent la reine dans tout
l'apparat de sa majesté et de
sa beauté, vêtue de velours,
de broderies et d'or.
D 'autres ,
plus familiers, la mettent en
scène dans un jardin,
cueillant
une rose .
Reçue à l'Académie
Progressivement, Élisabeth Vi
gée- Lebrun idéalise les traits
de la reine, amincit l'ovale du
visage , la courbure du nez .
Ses
LES >
DE MADAME VIGÉE"
LEBRUN
Élisabeth Vlgée-Lebrun
a
rédigé ses mémoires dans
les années 1835, alors
qu'elle vivait retirée à
Louveciennes.
Écrits sous
forme de lettres à ses amies
russes, la princesse
Kourakine et la comtesse
Potocka, ces Souvenirs
s'adressent à ses proches,
comme la correspondance de
madame de Sévigné, et n'ont
été édités que vingt-sept ans
après sa mort, en 1869.
Dans
ce recueil d'anecdotes,
l'auteur dévrit les derniers
feux du siècle des Lumières
et de l'Ancien Régime ;
fait revivre
ses années de
jeunesse pleines d'espoir
dans l'avenir ; évoque sur un
ton plus nostalgique
sa fuite
à travers l'Europe en
compagnie de sa fille
-
et sans son mari, qu'elle a
laissé
sans regret à Paris.
L'ouvrage
se termine
par une série de portraits à
la plume
et de conseils aux
jeunes peintres.
raisons ne sont pas seulement
commerciales, mais aussi sen
timentales , car elle est infini
ment reconnaissante à Marie
Antoinette, qui lui accorde
tant de faveurs.
La différence de rang empê
chant toute rivalité entre les
deux jeunes femmes , celles -ci
entretiennent des relations
presque amicales .
Elles ont de
nombreux points communs :
toutes les deux sont ravissan
tes, aiment s'amuser et profi
ter de la vie ; toutes deux sont
mères et profondément atta
chées à leurs enfants .
Marie
Antoinette ne cache pas son
affection
pour Élisabeth Vigée
Lebrun et lui ouvre les portes
de l 'Académie en intercédant
auprès de Louis XVI pour que
des femmes y soient accep
tées .
C'est chose faite en 1783
~ EDITIONS ..- ATLAS
-le nombre des académicien
nes sera toutefois limité à
quatre -, ce qui permet à l'ar
tiste d'exposer désormais au
Salon
et de présenter ses œu
vres au public .
Avec la
tourmente révolution
naire, le vent tourne .
Sa faveur
auprès
de la reine risquant de
lui être fatale, madame Vigée
Lebrun décide de fuir la Fran
ce le 5 octobre 1789, le jour où
la
famille royale doit quitter
Versailles pour venir s 'installer
dans la capitale .
Comme bien d'autres émigrés ,
elle parcourt l'Europe ; en Ita
lie, en Autriche, puis à Saint
Pétersbourg
auprès de la tsa
rine Catherine Il de Russie,
elle continue à vivre fort bien
de sa peinture .
Elle rentre à
Paris en 1802 et mène une vie
très mondaine.
En 1810, elle
achète une maison à Louve
ciennes où elle se retire jus
qu'à sa mort, survenue en 1842,
à l'âge de quatre-vingt-six ans.
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