Vie et oeuvre de Francisco Goya
Publié le 22/02/2012
Extrait du document
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peintre est désormais assurée.
Peintre de la Chambre
La nomination de Goya comme peintre du roi l'oblige à reprendre son activité de peintre de cartons pour lamanufacture de Santa Barbara.
La salle à manger du palais royal a encore besoin de tapisseries.
Devenu unportraitiste recherché, l'Aragonais juge la tâche fastidieuse et subalterne.
Il renâcle.
On menace de supprimer sontraitement.
Il s'entête pour finalement se soumettre, à contrecœur.
Le résultat, magnifique, ne s'en ressent pas.
LeMaçon blessé et Le Pantin sont parmi ses toiles les plus célèbres.En décembre 1788, le roi Charles III meurt.
Le prince des Asturies, Charles IV, monte sur le trône.
Son épouse, lareine Marie-Louise, règne en maîtresse absolue et place ses favoris, dont Manuel Godoy, son amant.
Goya, qui a luiaussi sa faveur, est nommé peintre de la Chambre le 30 avril 1789.En France, c'est la Révolution.
Le peuple d'Espagne n'est pas troublé, mais la Cour s'inquiète.
Les meilleurs amis etprotecteurs du peintre, suspects de libéralisme, en sont écartés.
Dans l'incertitude de l'avenir, le roi suspend sescommandes de tapisseries, au grand soulagement de Goya.A la fin de l'année 1792, le peintre quitte Madrid pour l'Andalousie, sans en avertir l'administration royale.
SebastianMartinez, riche marchand et collectionneur d'art de Cadix, lui a commandé son portrait.
Arrivé à destination, Goyatombe gravement malade.
Après une longue convalescence, l'artiste reste sourd, d'une épuisante surditéaccompagnée de terribles bourdonnements...
La liberté
Goya est physiquement diminué, mais puise dans sa souffrance physique un renouveau de créativité.
Son œuvreévolue vers un imaginaire nourri des fantasmes de sa solitude.
Pour la première fois, il peint pour lui seul, sans sesoucier de l'opinion d'autrui.
Bientôt, il passe à la caricature satirique.
Ses 80 Caprices, gravures à l'eau-fortepubliées en 1799, sont autant de dénonciations des maux qui rongent la société espagnole : la sorcellerie,l'intolérance, la corruption.
Curieusement, ce brûlot d'une violence politique sans précédent n'attire à son auteuraucune persécution.Pour gagner sa vie, Goya continue d'exécuter un grand nombre d'œuvres de commande : peintures religieuses,portraits de Cour, portraits d'amis ou de protecteurs.
Mais, même dans ce domaine, le maître, qui sera nommépremier peintre de la Chambre du roi en 1799, est désormais libre d'imposer son style.
En 1795, il reçoit commanded'un portrait de la Duchesse d'Albe.
Mariée depuis vingt ans au duc d'Albe, cette jeune femme de 33 ans à la beautétroublante et à la conduite scandaleuse est l'une des dames les plus en vue de la Cour.
Goya tombe follementamoureux...
La passion fut-elle partagée ? En 1796, le duc meurt inopinément.
La jeune veuve se retire sur sesterres d'Andalousie, où Goya vient la rejoindre le temps d'un été.
Jusqu'à la mort de la duchesse, en 1802, le peintrerestera fasciné par cette femme autoritaire et sensuelle dont il peindra toute une série de portraits.
Dans la tourmente
En mars 1808, la monarchie espagnole, affaiblie par la corruption et le jeu des intrigues internationales, s'effondre.Napoléon chasse les Bourbons du trône et remplace Charles IV par son propre frère Joseph.
Le 2 mai, Madrid et à sasuite tout le pays se soulèvent contre l'envahisseur français.
Six années de guerre, de famine et de misères'ensuivront.Comment Goya, qui a 62 ans au début de la tourmente, va-t-il réagir ? L'homme libéral, convaincu de la nécessitéde réformes politiques, penche du côté de la France, foyer de liberté.
Mais la violence de la répression des arméesnapoléoniennes le pousse à prendre position contre l'envahisseur.
Entre ces deux tendances contradictoires, Goyahésite, mais il reste prudent.
Il n'a pas l'intention de mettre en péril une position chèrement acquise par trenteannées de labeur.
Alors il parvient à concilier les deux camps.
Il ne refuse aucun portrait officiel, et peint tout aussibien les généraux français que les héros de la libération espagnole, comme le duc de Wellington.
C'est aussi à cetteépoque qu'il grave le terrible réquisitoire des Désastres de la guerre.
L'exil et la mort
En 1812, Josefa Bayeu, l'épouse de Goya, s'éteint à l'âge de 65 ans.
Le peintre reste seul dans sa maison de la calleValverde à Madrid.
Son unique fils Xavier est marié et a quitté la maison familiale depuis plusieurs années.La même année, Ferdinand VII d'Espagne rentre à Madrid.
Un immense espoir de paix et de justice s'empare du pays.Malheureusement, le nouveau roi refuse de jurer la Constitution nouvelle et fait régner la répression.
Cette fois,Goya échappe de peu à l'épuration.
Il garde son poste de premier peintre de la Chambre, mais ne reçoit plus aucunecommande royale.
Bientôt, le Grand Inquisiteur va s'en prendre à l'auteur de la Maja nue.
En mai 1815, le peintre estsommé de comparaître devant le Tribunal pour "obscénité".
Refusant de se taire, Goya prend ses pinceaux aveccourage pour dénoncer le retour des "monstres de l'oppression".En 1819, lassé de la vie urbaine, le peintre achète une propriété non loin de Madrid : la "maison du sourd".
Il endécore les murs de sombres fresques tragiques, les "Peintures noires".En 1824, se sentant fatigué et menacé, Goya, comme plusieurs de ses amis avant lui, prend le chemin de l'exil.
Ils'installe à Bordeaux, devenu le point de ralliement des exilés espagnols, avec sa maîtresse Leocadia Zorilla deWeiss.
En mai 1825, à peine rétabli d'une nouvelle maladie, le peintre part pour Madrid demander officiellement samise à la retraite définitive pour raison de santé, afin de ne pas encourir de poursuites policières des autoritésespagnoles.
Il lui faudra recourir à tous ses appuis pour y parvenir.
De retour à Bordeaux, Goya peint ses ultimeschefs-d'œuvre.
Le portrait de son cher petit-fils Mariano ou la tendre Laitière de Bordeaux...
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