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Vie et Oeuvre de DEGAS

Publié le 22/02/2012

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Le 19 juillet 1834, Edgar De Gas voit le jour à Paris, 8 rue Saint-Georges, dans le IXe arrondissement. C'est le premier enfant de la famille. Sa mère, Célestine Musson, est originaire de La Nouvelle-Orléans. Une partie de la famille de son père, banquier de profession, est établie en Italie. Ce dernier, qui s'est fixé en France, a adopté pour son nom l'orthographe De Gas. Mais Edgar, lui, écrira son patronyme en un seul mot. Suivront Achille, Thérèse, Marguerite et enfin René, qui a neuf ans de moins qu'Edgar. Celui-ci fait ses études comme interne au lycée Louis-le-Grand, car la famille a déménagé du côté du Luxembourg. Sur les bancs du lycée, il rencontre notamment Henri Rouart, Paul Valpinçon et Ludovic Halévy, qui compteront parmi ses meilleurs amis. Ses professeurs notent que c'est un élève correct, mais volontiers " dans la lune ", bon en dessin, mais sans aptitude particulière pour cette matière. Grâce à son père, dont les deux passions sont la peinture et la musique, le jeune garçon fréquente régulièrement le Louvre et se rend chez les collectionneurs de l'époque.
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« L'année 1870 sera déterminante pour Degas.

Tirant la leçon de ses échecs au Salon, il envoie aux jurés une lettreouverte où il renonce définitivement à exposer.

Puis, en septembre, éclate la guerre franco-prussienne : le peintres'engage comme Manet dans la Garde nationale, où il retrouve Henri Rouart, son ami de Louis-le-Grand.Deux ans plus tard, effectuant un voyage vers ses racines maternelles, Edgar, accompagné de son frère René,s'embarque pour La Nouvelle-Orléans, d'où il rapportera quelques toiles devenues depuis très célèbres.

1874-1881: Impressionniste et solitaire 1874 est une année charnière dans l'aventure impressionniste.

C'est dans un lieu mythique, chez Nadar, 35boulevard des Capucines, que, le 15 avril, l'exposition ouvre ses portes, suscitant des réactions d'hostilité peucommunes.

Mais qu'importe, le mouvement est lancé et rien ne pourra l'arrêter.

Monet, Pissarro, Sisley, BertheMorisot, Cézanne sont de la partie, Degas aussi.

Entre-temps il a perdu son père, décédé le 23 février à Naples.

Luiqui jusqu'ici avait vécu sans le moindre souci financier se trouve désormais dans l'obligation de gagner sa vie.La deuxième exposition impressionniste aura lieu deux ans plus tard, chez Durand-Ruel, rue Le Peletier.

Degas yprésente 24 œuvres, parmi lesquelles Examen de danse, et est qualifié par un critique de “ pontife de la secte desintransigeants impressionnistes ” ! Il sera présent aux autres expositions du groupe sauf à la septième, en 1882.Sur sa vie privée, il reste très discret.

On ne lui connaît aucune femme, aucune aventure.

Manet confiera à BertheMorisot : “ Il n'est pas capable d'aimer une femme, même de le lui dire, ni de rien faire.

” Pour tenir son ménage, il aune gouvernante, Sabine Neyt.Dès cette époque, Degas commence à s'isoler.

Ses manières acerbes, voire ironiques, ne sont pas du goût de tous.Caillebotte le décrit comme passant son temps “ à pérorer à la Nouvelle-Athènes ou dans le monde ”.

Le reste dutemps il est à l'Opéra, où les modèles de danseuses ne manquent pas, ou évolue avec des artistes comme MarcellinDesboutin ou Raffaelli, d'origine italienne.

Quant à son amitié avec Mary Cassatt, elle date de 1877.

1881-1890 : Sur le chemin du succès Sans doute en 1882, Degas emménage au 21 rue Pigalle.

Il a perdu sa gouvernante, Sabine Neyt, et c'est ZoéClosier qui prend sa place.

Elle restera auprès du peintre jusqu'à sa mort.Avec le temps, les troubles de la vue qui le gênaient s'aggravent et, la cinquantaine venue, il s'interroge sur lui-même : “ Ah, où est-il le temps où je me croyais fort, où j'étais plein de logique, plein de projets.

Je vais descendrebien vite la pente et rouler je ne sais où, enveloppé dans beaucoup de mauvais pastels comme dans du papierd'emballage ! ” écrit-il en 1884 lors d'un séjour chez les Valpinçon.

Est-ce la mort de Manet en 1883, fauché dans lafleur de l'âge, qui lui dicte ces sombres pensées ?Le seul endroit auquel Degas trouve encore quelque attrait, à part son atelier, est l'Opéra, qu'il fréquenteassidûment ces années-là.

Il y a même une égérie, la cantatrice Rose Caron, à laquelle il dédie un sonnet qui setermine par ses vers : “ Si mes yeux se perdaient, que me durât l'ouïe, /Au son je pourrais voir le geste qu'elle fait.

”Même si son marchand attitré est toujours Durand-Ruel, Degas va confier à Theo Van Gogh une partie de saproduction à partir de 1887.

C'est que le temps est venu pour le peintre des succès financiers, qui lui vont luipermettre d'assouvir sa nouvelle passion, la collection d'œuvres d'art : Ingres, Delacroix, Manet, Gauguin,Cézanne...

partout où il le peut, il accroche leurs tableaux.

1890-1912 : De la lumière à la nuit En 1890, Degas s'installe, toujours à Montmartre, rue Victor-Massé, en face du bal Tabarin, dans un immeuble detrois étages dont l'un est entièrement réservé à sa collection personnelle.

Son atelier est un immense capharnaüm,rempli de tous les objets qui serviront de décor à ses toiles.

“ Là s'entassaient le tub, la baignoire de zinc terne, lespeignoirs sans fraîcheur, la danseuse de cire au tutu de vraie gaze dans sa cage de verre, et les chevalets chargéesde créatures de fusain, camuses, torses, le peigne au poing, autour de leur épaisse chevelure roidie dans l'autremain ”, raconte Paul Valéry.En 1893 a lieu chez Durand-Ruel la seule et unique exposition personnelle qu'il acceptera jamais de faire.L'année suivante débute l'affaire Dreyfus.

Degas, farouchement antisémite, choisit clairement le clan desantidreyfusards.

Comment cet artiste exigeant, moderne, a-t-il pu adopter des positions aussi vigoureusementréactionnaires, et même finir par se fâcher en 1897 avec les Halévy, ses amis de toujours ?A partir de 1895, Degas se met à la photographie, y déployant la même énergie que dans son art.

Il officie surtout lesoir, car il aime travailler à la lueur des lampes.

C'est ainsi qu'il immortalise Renoir et Mallarmé.En 1898, un séjour à Saint-Valery-sur-Somme, chez son ami le peintre Braquaval, lui fournit l'occasion de réaliser detrès beaux paysages au pastel.

Ce seront les derniers, car son mal gagne du terrain.

Pratiquement aveugle, il seconsacre surtout à la sculpture.

1912-1917 : La longue descente vers l'éternité Bouleversé, Degas est obligé de quitter la maison et l'atelier du 37 rue Victor-Massé, promis à la démolition.

SuzanneValadon, qui a été en son temps l'un de ses modèles, lui a trouvé un logement tout près, toujours dans le quartierde Montmartre, où il est né et où il mourra.Il s'installe au 6 boulevard de Clichy, mais il ne se fera jamais à sa nouvelle demeure.

Cette fois, il renonce. »

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