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Vie et oeuvre d'Alfred Sisley

Publié le 22/02/2012

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sisley
1839-1860 Une jeunesse mal connue Alfred Sisley naît à Paris le 30 octobre 1839, 19 rue des Trois-Bornes, dans le XIe arrondissement. Ses parents, de nationalité anglaise, viennent de quitter Londres pour la capitale française. Son père, William Sisley, est commerçant, né de père français, et il a épousé sa cousine, née Felicia Sell, d'ascendance anglaise. Certains des ancêtres des parents de Sisley étaient des… contrebandiers et cela par tradition familiale ! Alfred est le dernier de la famille, les trois premiers enfants, Henry, Aline Frances et Elizabeth Emily, sont nés en Grande-Bretagne. A Paris, le père de Sisley a monté un commerce d'importation de produits de luxe, notamment des fleurs artificielles et des gants. " De sa première éducation, qui fut naturellement anglaise, il ne conserva qu'un trait : c'est, à travers les pires misères, une certaine correction de tenue et des faux cols irréprochablement blancs ", écrira Julien Leclercq à la mort de Sisley dans La Gazette des beaux-arts. En 1857, ses parents décident de l'envoyer à Londres pour lui permettre d'entreprendre une carrière commerciale et de perfectionner son anglais. Mais apparemment, au lieu de s'initier aux joies de l'import-export, Sisley découvre Turner et Constable en fréquentant les musées, et passe ses soirées au théâtre devant des pièces de Shakespeare !

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« toutes ses années, il va passer son temps à déménager, car il n'arrive pas à honorer son loyer.

Jamais il n'auraassez d'argent devant lui pour devenir propriétaire.Pourtant il participe parfois aux déjeuners organisés par Eugène Murer, pâtissier de son état et grand collectionneurde toiles impressionnistes : "Beau mangeur avec un mauvais estomac, il nous charmait tous au dessert par sessaillies spirituelles et son rire en fusée." 1880-1889 Dures années en Seine-et-Marne L'année 1879 est très difficile pour Sisley.

Il est constamment à court d'argent, et le jury du Salon refuse sesœuvres.

De plus, il sent la nécessité de changer de cadre.

A 75 kilomètres de Paris, c'est la campagne, qui estrestée à l'écart des transformations économiques de Paris et de sa proche banlieue.

Toute la famille emménage audébut de l'année 1880 à Veneux-Nadon, un village en lisière de la forêt de Fontainebleau, près de Moret-sur-Loing,au 88 route de By (aujourd'hui rue Victor-Hugo).Avec Durand-Ruel, les périodes fastes et néfastes alternent.

Malgré les efforts du marchand, qui, chaque fois qu'il lepeut, lui garantit un revenu régulier, Sisley est souvent dans une gêne terrible.

Le voilà contraint de déménagerencore.Pourtant, les toiles de cette époque ne reflètent ni la misère matérielle ni le goût croissant de Sisley pour lasolitude.

Il écrit en novembre 1885 à Durand-Ruel : "Le 21, je serai encore sans le sou.

Il me faut cependant donnerquelque chose à mon boucher, à mon épicier ; à l'un je n'ai rien donné depuis six mois, à l'autre depuis un an.

Il mefaut aussi quelque argent pour moi à l'entrée de l'hiver.

Il y a des choses indispensables et qui me manquent.

Jecroyais pouvoir compter sur un peu de tranquillité pour travailler.

Je suis tout à fait démonté.

Demain ou après, jevous enverrai quelques toiles.

C'est tout ce que j'ai de fini." 1889-1897 Le maître de Moret "C'est à Moret, devant cette nature si touffue, ces grands peupliers, cette eau du Loing si belle, si transparente, sichangeante, c'est à Moret certainement que j'ai fait le plus de progrès dans mon art", écrit-il à Tavernier en 1892.Pourtant, les difficultés financières, une santé précaire mais aussi une tendance à vivre en reclus vont éloigner peuà peu Sisley de ses amis impressionnistes.

En 1891, il n'a pas vu Pissarro depuis deux ans, et il ne reverra plusRenoir, qu'il a aperçu pour la dernière fois aux obsèques de Manet en 1883.A Moret, sa dernière maison est entourée d'un haut mur qui le dissimule aux regards extérieurs, et il n'a pas devoisins proches.

Son atelier est installé sous les combles.

Partout des tableaux ou des études invendus, quitémoignent par leur présence de l'absence de reconnaissance du peintre.Misanthrope et très vulnérable, voilà comment Julie Manet, la fille de Berthe Morisot, décrit Sisley dans son journal,évoquant une conversation avec Renoir : "Nous parlons ensuite de Sisley, de la façon si retirée dont il vivait cesdernières années à Moret, croyant que tous lui en voulaient.

Quand il rencontrait M.

Renoir, avec qui il avait vécu, iltraversait la rue pour ne pas lui parler.

Il se rendait très malheureux."Mais, durant l'été 1894, Sisley sort de sa retraite pour effectuer un voyage à Rouen, où il séjourne chez EugèneMurer, puis chez le collectionneur et industriel François Depeaux, qui lui achète des œuvres. 1897-1898 Retour aux sources Sentant sans doute qu'il lui reste peu de temps à vivre, Sisley accomplit un certain nombre de démarches durantces dernières années.Au début de l'été 1897, il décide de partir pour l'Angleterre, retrouver sa seconde patrie.

C'est François Depeaux quia pris en charge le voyage.

Le voici dans la région de Cardiff, où il épouse Eugénie Lescouezec, qui est depuistrente ans sa compagne.

Il rapportera de ce séjour des toiles magnifiques.En rentrant à Paris en octobre, il a la joie de lire dans la presse des articles plutôt élogieux sur ses œuvres.

Desamateurs commencent alors à se faire connaître, mais Sisley a cinquante-huit ans et s'est battu toute sa vie…De plus, le sort s'acharne sur lui : il va progressivement abandonner la peinture pour soigner Eugénie, atteinte d'uncancer de la langue, dont elle mourra en octobre 1898 malgré les soins vigilants de son mari.

Sisley, lui-même déjàtrès malade, ne pourra assister à son enterrement.Entre-temps, installé en France depuis toujours, le peintre éprouve le besoin de se faire naturaliser français.

Dans lerapport de la gendarmerie demandé par le sous-préfet de Fontainebleau, on peut lire : "Sa conduite, sa moralité etsa probité sont très bonnes : il est d'un caractère doux et paisible, il ne fréquente personne et vit en dehors detoute société, ses idées au point de vue de la sécurité du pays ne semblent nullement suspectes." Mais certainsdocuments officiels manquent et Sisley mourra sans voir son vœu exaucé… 1898-1899 Une fin très douloureuse Atteint d'un cancer de la gorge, Sisley commence à en ressentir les premières atteintes durant l'été 1898.

Alternantles moments de crise et les périodes de rémission, la maladie suit son chemin.

Le 31 décembre 1898, il écrit audocteur Viau ces phrases désespérées : "Je ne me défends plus, mon cher ami, je suis au bout de mon énergie ;c'est à peine si je descends sur mon fauteuil pour qu'on fasse mon lit.

Je ne peux plus bouger ma tête par legonflement des glandes du cou, de l'œsophage, du gosier et près de l'oreille, enfin je crois que cela ne pourra durerbien longtemps encore."Le 13 janvier, malgré des douleurs qui sont devenues intolérables, il trouve encore la force de reprendre la plume :. »

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