VENISE. LE QUAI DES ESCLAVONS de BOUDIN
Publié le 16/07/2012
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Signée et datée en bas à droite « Venise 95. E. Boudin. Venise 13 juin «, la toile appartint jadis à deux collectionneurs parisiens successifs et entra au Jeu de Paume en 1972 comme legs d'Enriqueta Alsop, en mémoire du Dr. Eduardo Mollard...
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VENISE.
LE QUAI DES ESCLAVONS
1895
Analyse
• Boudin ne connut tout d'abord Venise que
par les peintures exposées au Louvre et, notam
ment, par les vues de Guardi dont il admirait
« l'habileté prodigieuse » et la légèreté d'exécu
tion.
Ce n'est que dans sa maturité que Venise
devint le but fréquent de ses voyages.
Ilia connut
peut-être trop tard, comme il l'admit lui-même
en 1895, date de cette œuvre, en regrettant de ne
pas avoir vingt ans de moins pour y faire un
séjour aussi utile à lui-même qu'à l'art en général.
Après en avoir retracé bon nombre des endroits
les plus célèbres, le Grand Canal, Saint-Marc,
Saint-Georges-Majeur, la Salute, Boudin voulut
en peindre d'autres possédant davantage de
perspectives comme ce « Quai des Esclavons »
où, en cette fin de printemps, il avait trouvé à
se loger.
C'était le mois de juin, le 13 pour être exact, et
il est fâcheux que le peintre, dans sa précision,
n'ait pas pensé à consigner également l'heure,
selon une habitude que l'on remarque dans
d'autres toiles, de façon à pouvoir vérifier
«l'exactitude des observations de M.
Boudin»,
que Baudelaire, visitant le Salon de 1859, quali
fiait de « prodigieuse ».
Cette attention portée aux moments de la jour
née tend à évoquer la mobilité du ciel, le change
ment des reflets de lumière et jusqu'au souffle
léger de la brise de mer que l'on peut presque
sentir dans cette toile.
Le sujet vénitien n'y est
plus qu'un prétexte : chaque édifice semble
perdre sa valeur historique propre, laissant le pas
à la nature pour satisfaire le désir inapaisé de
l'artiste de « nager en plein ciel, arriver aux ten
dresses du nuage » et étudier les miroitements
infinis de la lumière dans les eaux lentes de la
lagune.
L'œuvre
C Signée et datée en bas à droite « Venise 95.
E.
Boudin.
Venise 13 juin », la toile appartint jadis à
deux collectionneurs parisiens successifs et entra au
Jeu de Paume en 1972 comme legs d'Enriqueta
Alsop, en mémoire du Dr.
Eduardo Mollard.
Depuis 1986, elle figure dans les collections du
musée d'Orsay.
Eugène Boudin fut-il un impressionniste?.
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