VÉLASQUEZ : LE VENDEUR D'EAU DE SÉVILLE

« I VÉLASQUEZ LE VENDEUR D'EAU DE SEVILLE 1620 Peintre espagnol Analyse ♦^ La sensibilité particulière de l'artiste le conduit vers l'observation des gens simples et des scènes de la viequotidienne. Mais dans la réalisation du tableau, Vélasquez transforme les choses les plus banales envéritables bijoux de luminosité et de vie.

Il semble en extraire l'essence la plus intime et la restituer dans une dimension spirituelle. On remarque, en effet, toute l'intensité de la partie centrale du tableau où le peintre montre le verre rempli d'eau que le vieux marchand donne au jeune garçon.

Le geste lui-même, saisi dans cet instant où le verre n'est pas encore remis mais se trouve déjà dans lamain du jeune garçon, se révèle, dans sa fugacité, mystérieusement suggestif. La lumière, élément essentiel du tableau, fait émerger des ténèbres les visages des deux personnages, celui de l'enfant, rose et rond, que souligneun précieux col blanc, et celui, tendu et mélancolique,du vieil homme. C'est encore la lumière qui exalte les volumes, et la matière de l'amphore et de la cruche. Chacun des récipients réagit différemment à l'effet du rayon lumineux :l'amphore absorbe lalumière et la cruche la reflète.

Leur présence contribue à structurer le tableau, personnageset objets matérialisant les plans successifs en profondeur. Avant de connaître la peinture vénitiennequi l'éblouira, Vélasquez semble suivre son propre talent plus que les conseils de son maître, Francisco Pacheco. Son style, dans sa manière picto WELLINGTON MUSEUM 402 LONDRES XVIIe siècle Huile sur toile 106 x82 cm 1 d'appréhender la réalité des gens simples, se rapproche beaucoup de celui du Caravage. Même si Vélasquez n'effectueson premier voyage en Italie que neuf ans après ce tableau, il n'est pas exclu qu'il ait déjà pris connaissance des œuvres du Caravage, peut-être par des dessins ou des gravures. L'œuvre ti Cette toile fut peinte, très probablement, en 1620. En 1724, elle se trouvait encore dans les collections du palais de Buen Retiro àMadrid, collections que Philippe IV avait commencées sur les indications de Vélasquez lui-même. En 1796, le tableau passe au roi Charles III. À l'époque napoléonienne, il aurait dû, comme beaucoup d'autres chefs-d'œuvre, augmenter lepatrimoine des musées français, mais il fut repris par le duc de Wellington qui l'emporta, ainsi que quelques autres tableaux du même artiste, en Angleterre. Il existe trois autres versions de cette œuvre : la première est àFlorence, à la galerie des Offices, et diffère de celle-ci par les dimensions, par le style un peu moins synthétique et par la présence d'un chapeau sur latête du marchand d'eau ; la seconde, dont on ignore la localisation actuelle, paraît être semblable à la précédente et la troisième, considérée comme inférieure aux autres, est conservée aujour d'hui à la Walters Art Gallery de Baltimore. La bibliothèque de Vélasquez ?À sa mort, en 1660, Vélasquez laissa une quantité considérable de textes qui reflétaient ses nombreux centres d'intérêt concernant non seulement l'art mais aussi tous les domaines de la culture de son époque, del'histoire à la philosophie et à lalittérature. Àcôté des Vies de Vasari, du Traité de la symétrie du corps humain de Du même peintre : PICTO 400 à 415 ; Nardini Editore.

1992 VPC Larousse-Latfontpour l'éditionfrançaise.1992 Durer, des principaux traitésd'architecture, voisinaient des œuvres aristotéliciennes et d'au tres livres philosophiques d'auteurs espagnols. Vélasquez conservait jalousementle Roland furieux del'Arioste et les Œuvres de Pétrarque ; il possédait également diverses œuvres de cosmo logie et decosmogonie. Photo musée Victoria etAlbert, Londres. »