VÉLASQUEZ : LA FORGE DE VULCAIN
Publié le 15/09/2012
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Le tableau, quifut acquis par Don Jeronimo de Villanueva en 1634 pour le compte de Philippe IV, estmentionné dansl'inventaire de 1701 aupalaisde Buen Retiro et signalé dans ceuxdu Palacio Nuevo de Madrid en 1772 et 1784. Depuis 1819, La Forge de Vulcain fait partie de la collection du musée du Prado...
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VÉLASQUEZ
LA FORGE DE VULCAIN
1630
Peintre espagnol
Analyse
^Le tableau reprend un thème mythologique,
celui d'Apollon qui,interrompantbrusquement
le travail de la forge, révèle à Vulcain l'adultère
de son épouse Vénus avec Mars.
La mythologie
pour Vélasquez ne représentepas un monde
héroïque et surnaturel.
Certes, les références à la
beauté classique restent présentesdans cette
œuvre, essentiellement dans la figure d'Apollon,
mais ces notations sont en contraste évident avec
la dure réalité du travail des forgerons et avec
l'expressiondes visages — celui irrité et extrême
ment naturaliste de Vulcain à la révélation de la
trahisonde Vénus ou celui du deuxième garçon à
droite qui, la bouche ouverte, semble suspendu
aux lèvres d'Apollon.
La lumière modèle les
figures de façon extraordinaire: l'éclairage venu
d'en haut, d'une source extérieure à la composi
tion,accentue laprofondeur del'espace etdonne
une présence saisissante aux personnages qui se
détachent sur des aplats colorés.
Vélasquez
recréeà merveille l'ambiancede la forge, la
MUSEE DU PRADO
MADRID
XVIIe siècle
Toile 223x290 cm
chaleur du feu, le travail précis, l'expression vraie
des attitudes et des visages ; par opposition, la
figure guindée d'Apollon semble un peu insolite
et son aura elle-même paraît artificielle.
Il est clair que pour Vélasquez les dieux sont
des êtres humains et le sujet mythologique est
interprété avec unecertaineironie.
L'œuvre
Q Le tableau, qui fut acquis par Don Jeronimo de
Villanueva en 1634 pour le compte de Philippe IV,
est mentionné dans l'inventaire de 1701 au palais de
Buen Retiro etsignalé dans ceux du Palacio Nuevo
de Madrid en 1772 et 1784. Depuis 1819, La Forge
de Vulcain fait partie de lacollection du musée du
Prado.
Le voyage en Italie
^P En 1629, Vélasquez obtient de Philippe IV
d'Espagne l'autorisation d'accomplir son premier
voyage en Italie.
Il débarqueà Gênes en juillet
puis visite Milan, Venise, Ferrare, Bologne, Flo
rence et Rome où il séjourne une année.
Il est
hébergéà la villa Médicis à partird'avril 1630.
Durant ce séjour, il peint La Forge de Vulcain
mais aussi deux autres tableaux :Jacob recevant la
tunique de Joseph et Rixe de soldats. Il se rend
ensuite à Naples où il rencontreson compatriote
Joséde Ribera etl'infante Dona Maria, future
reine de Hongrie, dont il fait un portrait.
Grâce
au soutien influent du souverain, Vélasquezest
introduit dans les principales cours italiennes, et
peut visiter les galeries et les collections privées.
La facilité avec laquelle il accède aux différents
Du même peintre : PICTO 400 à 415 © Nardini Editore.
1991 VPC Larousse-Laffont pour l'éditionfrançaise.
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lieux et ses contacts avec les personnages les plus
influents de l'époque font naître le soupçon qu'il
serait « en missionsecrète » pour le compte de
Philippe IV.
Quoi qu'il en soit, ce premier voyage
en Italie marqua une étape importante dans l'art
de Vélasquez.
Le contact avec les peintres véni tiens du xvicsiècle, avec Raphaël et Michel-
Ange notamment, mais aussi avec le classicisme
des Carrache, influença sensiblement sa manière
de peindre l'espace en profondeurà l'aide de
tons plus vifs, et entérina l'importance nouvelle
de l'anatomie et de la lumière.
D'autrepart, pour
l'art italien, en particulier napolitain, la présence
de Vélasquez se révèle tout aussi profitable car il
semble consolider la confiance dans la peinture
naturaliste.
Photo musée duPrado, Madrid R1-05-16.
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