VÉLASQUEZ : CRUCIFIX
Publié le 15/09/2012
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Cette iconographie, qui représente le Christ crucifié par quatre clous et les pieds parallèles — ceux-ci sont généralement croisés — était très répandue à Séville, au XVIIe siècle. Francisco de Zurbarân s'est lui aussi inspiré de la même iconographie dans une toile exposée à l'Art Institute de Chicago : datée de 1627, cette oeuvre est chronologiquement...
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VÉLASQUEZ
CRUCIFIX
Vers 1632
Peintre espagnol
Analyse
♦^ Vélasquez peignit ce tableau vers 1632,
immédiatementaprès son premier voyage en
Italie.
Ceintd'unesimple étoffe blanche, le
Christ, d'une grande beauté, est représentéau
centre de la toile en position frontale, se déta
chant sur le fond sombre.
Le corps et les mem bres sont doucement modelés par une lumière
claire qui provient du haut de la toile, tandis que
les ombres sont à peine esquissées.
L'œuvre révèle l'intérêtque portait le peintre
espagnol aux maîtres italiens ; on décèle, notam
ment dansle traitement de la lumière, l'influence
du Caravage, qui éclairait de manière particuliè
rement violente et directe les personnages et les
objets de ses tableaux.
Vélasquez avait également
compris que la lumière ne sert pas seulement à
éclairerunescène, mais aussi à faire exister
l'espacetoutautour despersonnages.
La figure
du Christ est tout à la fois digne, simple et noble.
Le peintre, semble-t-il,a travailléd'aprèsun
modèle vivant.
La tête tombe sur la poitrine,
une partie du visage est masquée ; celle qui est
visible est parcourue par des filets de sang qui
s'écoulent de la couronne d'épines jusque sur
lapoitrine et les jambes.
Cette iconographie, qui représentele Christ
crucifié par quatre clous et les pieds parallèles —
ceux-ci sont généralement croisés — était très
répandue àSéville,au XVIIe siècle.
Francisco de
Zurbarân s'est lui aussi inspiré de la même
iconographie dans une toile exposée à l'Art Insti-
tute de Chicago : datée de 1627, cette œuvre est
chronologiquement très proche de celle de
Vélasquez.
Chez Zurbarân,le personnage du
Christ est cependant moins idéalisé ; les clous, les
aspérités du bois, l'irrégularité du cartouche,
révèlent un réalisme plus aigu.
Zurbarânrepren
dra cette même iconographie treize ans plus tard,
en 1640, dans une toile représentantle Christ et
un donateur (voir ci-contre).
Du même peintre : PICTO 400 à415 cNardini r-ditore I993 VPC Larousse-Latlc
PICTO MUSEE DU PRADO
408 MADRID
XVIIe siècle
Huile sur toile 248 x 169 cm
L'œuvre
U Vélasquez exécuta cette toile pour le couvent
bénédictin Saint-Placide, à Madrid ; l'œuvre aurait
étécommandée par Philippe IV en expiation de son
amour sacrilège pour une jeune religieuse. En 1808,
letableau rejoignit lacollection de Godoy avant de
revenir au duc deSaint-Femand, qui l'offrit à son
tour à Femand
VII. Depuis 1829, la toile se trouve
au musée du Prado.
Archives Nardini
%JFrancisco de Zurbarân, Le Christ mort sur la
Croix, avec un donateur, collection Lezama-
Leguizamon,Bilbao.
Photo José Madin. Madrid.
»
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