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Van Gogh: Un pèlerin sur la route de Dieu

Publié le 22/02/2012

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« Mon père est ministre protestant dans un village de Hollande. Dès l'âge de onze ans, j'ai fréquenté l'école ; j'y suis resté jusqu'à ma seizième année. Il a fallu alors choisir un métier. Je ne savais lequel. Par l'intermédiaire d'un de mes oncles, associé de la maison Goupil et Cie, marchands d'objet d'art et éditeurs de gravures, j'ai trouvé un emploi dans cette maison à La Haye. J'y ai été occupé pendant trois années. De là, je suis allé à Londres, pour apprendre l'anglais, et de Londres, au bout de deux ans, à Paris. » (69A de la correspondance de Vincent Van Gogh.)
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« de temps en temps, s'empare d'un crayon pour transmettre à son frère quelques impressions de ce qui l'entoure.Comme depuis Ramsgate, le 31 mai 1876 : « Voici un petit dessin de la vue qu'on a de la fenêtre de l'école [...].

Ilaurait fallu que tu la voies, cette semaine, par la pluie, surtout au crépuscule, quand les réverbères s'allumaient,que leurs lumières se reflètaient dans les rues mouillées.

» (67) Au mois de mai 1877, Vincent va vivre chez un oncle à Amsterdam pour se préparer, ainsi que son père l'avait faitavant lui, à rentrer à l'universite où il doit suivre des études de théologie.

Les cours de latin et de grec sontcependant trop durs pour lui.

Il quitte Amsterdam pour suivre à Bruxelles un cycle de leçons beaucoup plus court etpouvoir réaliser son projet : répandre le message de l'Évangile parmi les hommes.

Pendant l'automne 1878, dans unesorte de fièvre fanatique, il poursuit son engagement de dévouement chrétien envers son prochain dans le Borinage,une région minière de la Belgique.

Dans ses lettres, maintenant moins fréquentes, il décrit en détail et avec passionla vie des mineurs.

Cependant, on lit aussi : « Comment vont Mauve et Maris, as-tu vu quelque chose d'intéressantces temps derniers ? » et plus tard : « As-tu vu de belles choses ces temps derniers ? Il me tarde de recevoir unelettre de toi.

Israëls a-t-il beaucoup travaillé ces temps-ci ? » Ses lettres se font plus rares.

Pourtant, en juillet 1880, Vincent Van Gogh écrit à son frère pour le remercier descinquante francs qu'il a reçus.

Cette aide financière de Théo est la première d'une longue série qui lui permettrad'entreprendre et de poursuivre son activité artistique.

Cette lettre de Vincent peut être considérée comme une clépour comprendre sa vision de la vie en tant qu'homme et en tant qu'artiste pendant les dix années qui vont suivre :« C'est un peu à contrecoeur que je t'écris, ne l'ayant pas fait depuis si longtemps, et cela pour mainte raison.Jusqu'à un certain point tu es devenu pour moi un étranger [...].

J'ai appris à Etten que tu m'avais envoyécinquante francs pour moi, hé bien, je les ai acceptés [...].

Et c'est donc pour t'en remercier que je t'écris.

[...] Jedois maintenant t'ennuyer avec certaines choses abstractes, pourtant je voudrais que tu les entendes avecpatience.

Moi je suis un homme à passions, capable et sujet à faire des choses plus ou moins insensées, dont ilm'arrive de me repentir plus ou moins.

Il m'arrive bien de parler ou d'agir un peu trop vite, lorsqu'il vaudrait mieuxattendre avec plus de patience.

Je pense que d'autres personnes peuvent aussi quelque fois faire pareillesimprudences.

[...] Par exemple, pour nommer une passion entre autres, j'ai une passion plus ou moins irrésistiblepour les livres, et j'ai besoin de manger mon pain.

Toi, tu pourras comprendre cela.

Lorsque j'étais dans un autreentourage, dans un entourage de tableaux et de choses d'art, tu sais bien que j'ai alors pris pour cet entourage-làune violente passion, qui allait jusqu'à l'enthousiasme.

Et je ne m'en repens pas, et maintenant encore loin du paysj'ai souvent le mal du pays pour le pays des tableaux.

[...] Ce serait donc un malentendu si tu persistais à croire que par exemple maintenant je serais moins chaleureux pourRembrandt, ou Millet ou Delacroix, ou qui que ce soit, car c'est le contraire, seulement voyez-vous, il y a plusieurschoses qu'il s'agit de croire et d'aimer, il y a du Rembrandt dans Shakespeare, et du Corrège en Michelet, et duDelacroix en V.

Hugo [...].

Et dans Bunyan il y a du Maris ou du Millet et dans Beecher Stowe il y a du Ary Scheffer[...]. Un oiseau en cage au printemps sait fortement bien qu'il y a quelque chose à quoi il serait bon, il sent fortementbien qu'il y a quelque chose à faire, mais il ne peut le faire, qu'est-ce-que c'est ? Il ne se rappelle pas bien, puis il ales idées vagues, et se dit " les autres font leurs nids et font leurs petits et élèvent la couvée ", puis il se cogne lecrâne contre les barreaux de la cage.

Et puis la cage reste là et l'oiseau est fou de douleur. " Voilà un fainéant " dit un autre oiseau, qui passe celui-là, c'est une espèce de rentier.

Pourtant le prisonnier vit etne meurt pas, rien ne paraît en dehors de ce qui se passe en dedans, il se porte bien, il est plus ou moins gai aurayon de soleil.

Mais vient la saison des migrations.

Accès de mélancolie, - mais, disent les enfants qui le soignentdans sa cage, il a pourtant tout ce qu'il lui faut - mais lui de regarder dehors le ciel gonflé, chargé d'orage, et desentir la révolte contre la fatalité au-dedans de soi.

" Je suis en cage, je suis en cage, et il ne me manque doncrien, imbéciles ! J'ai tout ce qu'il me faut moi ! Ah, de grâce, la liberté, être un oiseau comme les autres oiseaux !Tel homme fainéant ressemble à tel oiseau fainéant.

" (133) Un mois plus tard, le 20 août 1880, il écrit de Cuesmes : « Tu dois savoir que je suis en train de griffonner de grandsdessins d'après Millet, et que j'ai fait "Les Heures de la journée", ainsi que " Le Semeur ".

» (134) Quelques mois plustard, Vincent s'entraîne déjà avec passion au dessin des figures humaines en suivant les exemples de Van Bargue eten recopiant des tableaux.

Ses premiers dessins montrent déjà un sens très mûr de la composition et un caractèretrès personnel.. »

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