VAN DYCK Anton : VERTUMNE ET POMONE

« I VAN DYCK Anton VERTUMNE ET POMONE 1623-1625 Peintre flamand Analyse ^t Van Dyck resta très marqué par la peinture vénitienne, etnotammentparl'œuvre de Titien, qu'il avait admiré durant son séjour en Italie. Cette toile le montre bien. La structure de la composition, les tons chromatiques et la manière dont le peintre étend la couleur rappellent effec tivement la manière du grand coloriste.

La criti que est allée encore plus loin, démontrant que la toile du Flamand était directement inspirée d'un tableau de Titien ; aujourd'huiperdue, cette œuvre— dont Van Dyck auraitfait un dessin — était alors conservéedans une collection privée génoise. Le thème mythologique de Vertumne et Pomone a inspiré de nombreuses toiles flaman des ;cette œuvre-ci est sansdoutel'unedes meilleures.

Certains spécialistesont cru reconnaî tre d'autres thèmes ; pourtant, les personnages représentés icicorrespondent bien à la fable d'Ovide qui raconte comment Vertumne, plu sieurs fois éconduitpar lasuperbe Pomone, dut semétamorphoser en vieille femme pour appro cher la jeune fille.

Van Dyck a représentéla divinité des fruits allongée sous un arbre, le torse nu et le bas du corps couvert par un linge précieux.

Près d'elle est figurée la corne d'abon dance, son attribut traditionnel.

Vertumne, changé en vieille femme, se tient penché au- dessus d'elle. picto PALAZZO BIANCO 391GÊNES JU xvne siècle Huile sur toile 141 x 197 cm Lanature morte et le fond de la composition sont généralement attribués à Jan Root, un pein tre flamand qui travaille avec Van Dyck à Gènes. On doit également à Root les natures mortes de plusieurs autres tableaux de Van Dyck parmi lesquels Séléné etEndymion (Madrid, musée du Prado) et Diane endormie (collection privée). Le tableau a sans doute été exécuté vers 1624, juste avant le départ de Van Dyck pour la Sicile. L'œuvre U Vertumne et Pomone est exposé au Palazzo Bianco depuis 1939 ; la toile a été offerte au musée par le marquis Ambrogio Doria, descendant de l'illustre famille ligure, en souvenir de son frère Gustave. L'œuvre était probablement conservée dans le palais familial de la via Garibaldi. La toile setrouvait en tout cas au xviif siècle dans le palais de Giorgio Doria de Montaldeo, sis Strada Nuova. Une copie plus petite, due à Jan de Duyts, un disciple de Van Dyck, circulait sur le marché pari sien il y a quelques années. Le copiste avait ajouté une structure architectonique derrière les personna ges et augmenté lenombre de chérubins. Le séjour de Van Dyck à Gênes "^ Van Dyck arriva àGênes le 30 novembre 1621 où il fut l'hôte des peintres flamands Lucas et Cornelis deWael ; il put rencontrer par leur intermédiaire les grandes familles locales pour lesquelles il exécuta, comme jadis Rembrandt,de nombreux tableaux, principalementdes por traits ; celui de la Marquise Geronima Spinola- Doria,conservé au Louvre, reste le plus célèbre. Van Dyck avait gagné Gênesaprès un long Du même peintre : PICTO 390 à 398 E Nardini Editore.

1994,VPCLarousse-Laffont pour l'édition français périple qui l'avait conduit de Rome à Florence et Bologne ; il avait pu admirer,dans ces villes d'art, tous les joyaux picturaux de la péninsule.

Appelé en Sicile par le vice-roi de Palerme, Emmanuel Philibert deSavoie, le maître flamand mit un terme à son séjour génois en 1624.

Mais, chassé par l'épidémie de peste qui ravageait l'île, Van Dyck retrouvait la cité ligure un an plus tard.

Il quittadéfinitivement l'Italieen juillet 1625. Photo Luigino Visconti, Gênes. »