VAN DER WEYDEN Rogier : DESCENTE DE CROIX

« VAVAN DERWEYDEN Rogier DESCENTE DE CROIX Vers 1435 Peintre flamand Biographie S^ Rogier Van der Weyden est né àTour naivers 1399-1400.

Il estl'élève de Robert Campin (connu aussi comme le Maître de Flémalle). On trouve dans les registres de la Guilde un certain Rogelet de la Pasture engagé le 5 mars 1427 dans l'atelier de Cam pin et identifié comme notre peintre. Van der Weyden est considéré, avec Campin et les frères Van Eyck, comme le fondateur de la grande peinture flamande du xve siècle. Ils'établit àBruxelles vers1435. C'est alors qu'il échange son nom, de la Pasture,pour un nomflamand, Van derWeyden.

Il devient unpeintre important de la ville et y demeure jusqu'à sa mort en 1464. Pendant un voyage en Italie, il travaille aussi pour Francesco d'Esté àFerrare. Du point de vue stylistique, Van der Wey den se situe entre Robert Campin et Van Eyck, mais il les surpasse par l'intensité des sentiments etl'expression des émotions qu'il sait insuffler à ses personnages. Van der Weyden a une prédilection pour des sujets comme la Descente de croix qui mettent en scène la Passion et lui permettent d'analyser les émotions et ladouleur humaines. Parmi les œuvres les plus importantes,il faut citer le triptyquedu Jugement dernier (Hospice de Beaune), la Mise au tombeau (Offices, Florence) et l'Annonciation (Lou vre, Paris). Il exécute aussi de nombreux portraits d'une grande finesse psychologique comme celui de Francesco d'Esté (Metropoli tanMuséum, New York) et celui de Laurent Froimont (ou Froment) (musée d'Art ancien, Bruxelles). On peutrattacher à son activité tardive quelques polyptyques, parmi lesquels le Triptyque de la Nativité dit Triptyque Blade- lin (Staatliche Museen, Berlin), le Triptyque de sainte Colombe (AltePinakothek, Munich) et le Triptyque des sept sacrements (musée des Beaux-Arts, Anvers). picto MUSEE DU PRADO 41 MADRID XVe siècle Bois 220 x262 cm Analyse ♦^ LaDescente de croix duPrado, un des chefs d'œuvre de Van der Weyden, appartient à la période de jeunesse dupeintre.

Il est encore influencé de manière évidente par le Maître de Flémalledont il garde la monumentalitéplasti que des figures et les drapés raffinés aux plis anguleux et rigides. La facture précieuse et bril lante des couleurs et les nuances délicates des jeux d'ombre s'inspirent, en revanche, de Van Eyck. L'art de Van der Weyden secaractérise par l'étude et l'analysedes émotions de l'âme humaine ; le réalisme émouvant des expressions témoigne del'extraordinaire sensdramatique du peintre. Le modelé sculpturaldes figures donne l'impression de se trouver devant une représenta tion sacrée.

Ce tableau semble, en effet, se rap procher bien plus des œuvres sculptées que des œuvres peintes.

Van der Weyden a totalement éliminé lepaysage enarrière-plan et a disposé les figures dans une niche architecturale peu pro fonde comme s'il s'agissait de statues polychro mes ou,précisément, des acteurs d'un drame sacré. Ce procédé augmente l'effet tragique de l'événement en concentrant l'attention de l'obser vateur sur le premier plan du tableau. La composition verticale est compensée par la double diagonale de la Vierge et du Christ qui se répondent dans une même douleur.

Remarquez aussi l'expressivité des mains et la façon dont les pieds ponctuent la scène et relient entre eux les différents personnages. L'œuvre n Ce tableau fut exécuté vers 1435, pour lacha pelle de la confrérie des Archers dans l'église Notre- Dame-des-Victoires de Louvain. Acquis par Marie de Hongrie, sœur de Charles Quint, il entra à l'Escorial en 1564 et se trouve au Prado depuis 1939. Photo Giraudon, Paris Du même peintre: PICTO 42 à 44 ©Nardini Editore, 1992, VPC Larousse-Laffont [ l'édition française, 1992.  hefs-. »