VAN DER GOES Hugo : LE PÉCHÉ ORIGINEL

« VANDERGOES Hugo LEPÉCHÉ ORIGINEL Vers 1469-1470 Peintre flamand Analyse ♦^ Entièrement nus, Adam et Eve sont repré sentés en pied dans un vaste paysage forestier.

Le premier homme se couvre pudiquement de la main droite et de l'autreil adresse un geste d'avertissement à Eve occupée à cueillir sur l'arbre lefruit défendu. La nudité de la mère de l'humanité est partiellement voilée par une haute plante fleurie peinte au premier plan et ressem blant à un iris.

Agrippé à l'arbre et dressé sur ses pattes arrière, un singulier animal symbolise la tentation : c'est unêtrehybride à tête de femme, à corps de mammifère et à queue de serpent. Toute la composition est centrée sur le person nage d'Eve :c'est elle qui est en train de choisir entre le Bien et le Mal.

À vrai dire le choix est déjà fait : si son corps est encore tourné vers Adam, sa tête et son regard sont dirigés vers le fruit et l'animal tentateurquireprésentent le péché.

L'exubérance de la nature, les plantes chargées de fruits, la végétation luxuriante et les eaux vives représentent ï'Éden, leParadis terres tre que Dieu avait donné à l'Homme mais que KUNSTHISTORISCHES MUSEUM VIENNE XVe siècle Huile sur bois 33,8 x 23 c l'Homme a perdu pour avoir désobéi au Sei gneur.

Le pendant de notre tableau, qui forme un diptyque avec celui-ci, représente pour sa part la Déposition de Croix, c'est-à-dire le moment où l'Homme pleure la mort du Rédempteur qui nous a rachetés du péché originel. L'œuvre U Le Péché originel forme lapartie gauche d'un petit diptyque dont le Kunsthistorisches Muséum conserve également l'autre partie représentant la Déposition de Croix. Un panneau en grisaille avec Sainte Geneviève, conservé au mêmemusée, consti tuait lapartie postérieure d'une partie du diptyque ; sesdimensions sont parfaitement concordantes. Les deux parties proviennent d'ailleurs des collections impériales autrichiennes et, plus précisément, de la collection privée de Léopold Guillaume, frère de l'empereur Ferdinand III, et qui fut réunie vers la moitié du XVIf siècle. Tabernacles et autels portatifs ^ Le diptyque du musée de Vienne servait probablement d'objetdedévotion privée,destiné àaccueillir les prières et à établir, dans l'intimité de lademeure ou de la cellule monacale,le contact avec Dieu.

Ces objets peints, diptyques, petits tabernacles ou autels portatifs, étaient souvent ornés de sujets liés aux thèmes du péché et de la rédemption.

L'œuvre de Van der Goes se réclame d'ailleurs de ce dualisme : à gauche, Du même peintre : PICTO 95 et 97 tNardini Editore. 1993. VPC Larousse-Laffc Adam et Eve mangent lefruit défendu, frappant l'humanité du péché originel ; à droite,ladéplo- ration sur le corps du Christ vient symboliserla venue du Sauveur pour la rédemption du genre humain.

Parfois, en ouvrant la partie extérieure avec Adam et Eve, se dévoilaitau dévot une image de la Vierge en majesté portantl'Enfant, toujours en référence explicite au salut apporté sur cette terre par la naissance du Christ. Photo Kunsthistorisches Muséum, Vienne.. »